Rébellion

COMMUNIQUE DU 21.08.08

Dix soldats français ont été sacrifiés sur l’autel de la nouvelle religion otanesque. Nous nous associons au deuil de la Nation. Depuis des mois nous avons lancé les mots d’ordre « hors de l’Otan ! », « hors d’Afghanistan ! », par voie de presse et d’affiches. Nous réitérons ceux-ci ; les motifs invoqués pour légitimer la présence française au pays des cultivateurs et des trafiquants de drogue sont plus que fantaisistes. La stratégie impérialiste étasunienne est cause de l’éclatement de l’Afghanistan et de sa plongée hallucinante dans la barbarie ; la France et les européens n’ont pas à en endosser les finalités. Encore une fois nous a été resservi le couplet sur la défense des droits de l’homme qui s’opposeraient militairement à une entité insaisissable baptisée « terrorisme ». L’ennemi n’est même plus visible, d’autant plus potentiellement dangereux qu’il est quasi innommable. De qui se moque-t-on ? Cela permet de justifier n’importe quel déploiement militaire sur n’importe quel territoire… On aimerait d’ailleurs savoir qui arme les « terroristes ». Si la France et l’Europe voulaient vraiment combattre ces combattants de l’ombre, ils pourraient déjà aller voir du côté du Kosovo, pseudo Etat par lequel transite une quantité non négligeable de drogue produite au Proche et Moyen Orient et donc en Afghanistan. Mais pour ce faire, il faudrait évidemment sortir de l’OTAN, s’opposer à la stratégie étasunienne et ne pas légitimer l’existence de ces Etats croupions issus de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie, ce qui est beaucoup demander à la veulerie de notre bourgeoisie locale.

Cette perte tragique de soldats français tombe curieusement à point nommé pour entraîner notre pays, toujours plus loin, à la remorque des intérêts étasuniens sans que le gouvernement français manifeste quelque velléité d’indépendance. Le Président Sarkozy aura du mal à nous convaincre qu’il lui reste un quelconque soupçon de fidélité envers la pensée gaulliste. La politique extérieure de la France était en train de devenir de plus en plus erratique ; elle est désormais devenue maboule à Kaboul.