Le numéro 17 disponible... (27/03/2006)

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# Edito : Utopies d'occasions - La révolution n'est pas un produit de consommation !
# Actu : CPE/CNE = marche ou creve...
Dossier- Agriculture / OGM
# La destruction de l'agriculture européenne.
# OGM pour tous
# Le syndicalisme paysan : cogestion = collaboration.
# La Politique Agricole Commune, un bilan globalement négatif.
# René Riesel : l'entagé n'en démord pas.
# A l'école du père Lénine : Que faire ?
# John King - Smash the disco ( suite)
# Lecture militante
Extrait de l'édito :

Utopies d’occasions


"Il est des idées d'une telle absurdité que seuls les intellectuels peuvent y croire". George Orwell

Terrible époque que la nôtre qui voit un système anéantir notre continent et le monde sans que rien ne puisse stopper son appétit de destruction. Il est même fascinant de voir comment il est parvenu en quelques décennies à annihiler tout esprit critique, à s’imposer dans les consciences, au point que toute remise en cause de sa domination soit devenu inconcevable en Occident.
Nous en sommes arrivés au stade ultime de l’acceptation, les individus ne pensent même plus qu’une alternative soit possible à leur servitude. Ils ne connaissent plus le passé et ne souhaitent plus rien de l’avenir, ils sont volontairement enfermés dans la fébrilité d’un présent étouffant. Exploités dans leur travail, contrôlés idéologiquement dans leurs pensées, domestiqués dans leur vie quotidienne, ils ont perdu toute conscience d’eux-mêmes.
La mutation de capitalisme a donné naissance à un « nouveau prolétariat » constitué de l’ensemble des personnes n’ayant plus aucun contrôle ou pouvoir sur l’emploi de leur vie. C’est désormais le Capital qui impose de manière absolue son mode de production et de consommation, ses loisirs et ses rêves. À l’aliénation économique s’est surajoutée une aliénation idéologique sans pareille au cours de l’histoire. Nous vivons dans un monde où, pour reprendre une formule situationniste, la garantie (relative aujourd’hui) de ne pas mourir de faim s’échange contre la certitude de mourir d’ennui.
De cette triste période, il devait bien surgir quelques idées confuses en guise de diversion. Ainsi nous ne reviendrons pas sur les flots moutonnants des tenants de l’altermondialisme ou du citoyennisme. En effet, il apparaît clairement que ceux-ci propagent leurs sornettes avec l’aide bienveillante des medias.
Rattachée plus ou moins à cette mouvance, il nous faut remarquer la contribution des partisans de la décroissance. Ils présentent en effet toutes les contradictions de ce type de contestation. Si certaines de leurs initiatives (par exemple leur action contre la publicité) peuvent nous être sympathiques et leurs publications intéressantes (le plus souvent dans les informations qu’elles fournissent sur l’étendu des dégâts), ils restent pourtant limités dans leurs analyses. Étant donné qu’ils ne remettent pas réellement en question les présuppositions du capital . Si nous partageons avec eux l’idée qu’il est urgent de sortir du productivisme et de la logique de la consommation à outrance, nous savons qu’il n’y a rien à attendre de l’utopie d’une réforme douce du système. Croire que le capitalisme puisse freiner son appétit de profit au nom du bien commun est une illusion vieille comme la social-démocratie. Les « décroissants » sont totalement incapables de définir une marche à suivre pour parvenir à la société « sobre » qu’ils prêchent. La confusion de leurs explications les amène simplement à l’évocation d’une autogestion individuelle du désastre. Au final, ils s’enferment dans leur rôle de spectateurs de la catastrophe finale. Une catastrophe qu’ils arrivent même à souhaiter inconsciemment. On le voit, ils n’ont pas compris la leçon fondamentale du mouvement révolutionnaire : il faut détruire le système en place pour parvenir à une renaissance. Toute solution passe par la prise du pouvoir politique et par l’affirmation d’une conception différente de la vie . [...]

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