Résistance offensive ! (12/10/2014)
En tant qu’européen, j’ai conscience de me mouvoir dans une époque en perdition. Le terme de « crise » revient fréquemment. Crise financière d’abord. De celle ci il ne sera pas question, la priorité lui étant largement accordé lors des grandes messes télévisuelles. Car il en existe d’autres, plus subtils, moins visibles. Je voudrais évoquer ces déficits de combativité, d’idéalisme, d’action, autant de phénomènes plongeant les peuples d’Europe toujours plus près de la fosse sceptique du nihilisme.
Nous avons assisté à la chute de grandes idéologies, qu’il s’agisse du socialisme étatique ou encore du fascisme corporatiste mussolinien. J’irai même plus loin en arguant que nous sommes les témoins directs de la mise au tombeau, lentement mais surement de notre démocratie représentative (qui ne représente qu’elle même). Interrogez un européen à l’heure d’aujourd’hui et je suis persuadé qu’il vous dira en son for intérieur tout le mal qu’il pense des technocrates de Bruxelles. Pourtant cette même personne s’en contente, ne fait finalement qu’établir un constat, aussi douloureux soit t-il.
L’analyse des organisations qu’établit le sociologue Michel Crozier dans son ouvrage fameux Le Phénomène Bureaucratique pourrait peut être nous éclairer. A l’image des employés de SEITA, nous préférons accepter tacitement les dispositions d’un système insidieusement et indirectement en contradiction avec nos véritables valeurs car ce dernier nous accorde un espace – réduit – de liberté – illusoire puisque faisant partie d’un grand tout organisationnel prévu d’avance, rappelons l’adage de Pierre Kropotkine : « Les libertés ne se donnent pas elles se prennent »-. Afin « d’optimiser » (recherche de la performance) et de rentabiliser (recherche de profit) au mieux ce périmètre factice, nous croyons bon de nous soumettre à l’entièreté des injonctions d’une des instances de notre régime, la médiacratie. Elle est le principal organe de cette idéologie hédoniste, nous poursuivant de son odeur mortifère en tout lieux, (centres commerciaux bien entendu, transports en commun, autoroutes, rues) et sous un nombre variés de formes (visuelles, orale).
En acceptant la soumission au, pour reprendre une expression chère à Alexis de Tocqueville, « despotisme démocratique », en échange d’un échantillon de bon plaisir, nous mutons progressivement en une masse sous perfusion constante, tels des sidaïques se transmettant inconsciemment ces MST que représentent les médias ou encore la voix de ces nouveaux prophètes détenant les vérités révélées auquel nous devons tous croire que sont les experts (à une idée un visage)… En clair, tout est fait pour nous empêcher de nous retrancher afin, dans une optique jungerienne de « recourir à nos forêts ». Cette médiocratie dans laquelle l’Europe se décompose semble sans échappatoire, toute velléité pouvant être qualifié de « révolutionnaire » (de manière à provoquer un changement, un choc aux conséquences politiques et idéologiques concrètes s’inscrivant dans la durée) étant rendu impossible. Alors, « que faire » ?
Partir du principe que, comme le dirait Ernst Niekisch, que « résistance est activité ». Rester en éveil, à l’écoute de sa pensée pure et vraie, debout et en mouvement. Il ne s’agit pas de s’imaginer en rebelle devant l’éternel, annonçant tel le héraut médiéval la libération prochaine des consciences européennes et ainsi d’espérer récolter l’admiration de ses pairs. Au contraire, il s’agit de mettre son individualité au service du collectif, en somme, penser pour « faire » penser, être l’une des multiples étincelles pouvant enflammer le brasier. C’est cette mission que se donne l’OSRE depuis sa création.
Par le camarade Dazibao
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