Rébellion n°23 - Mars/ Avril (03/04/2007)
Au sommaire du numéro 23
Notre position face aux candidats du système>BAYROU> Les contradictions internes du fonctionnement Capitaliste et ses diverses perversités au sein de la société>Un long entretien avec Benjamin Guillemaind et Arnaud Guyot-Jeannin>Le cinéma américain....
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Edito
Laissons les morts enterrer les morts ...
Ceux qui attendaient de nous que nous donnions une consigne de vote pour les prochaines élections présidentielles vont être déçus. Nous ne nous érigerons pas en autorité morale autoproclamée, donnant des ordres impérieux aux masses. Nous considérons que nos lecteurs ont la capacité de choisir par eux-mêmes. Si la nullité d'une campagne vide de projets ne les a pas définitivement écoeurés.
La lecture de notre journal, les aura, nous l'espérons modestement, éclairés sur les pièges grossiers à éviter. Notre dégoût de la Droite n'à n'égal que notre mépris pour la Gauche. Le mythique « Vote utile » pour l'un des favoris du système n'est utile que pour renforcer le consensus « démocratique ». Nous ne voterons pas pour le moins pire. Il n'y à rien à attendre de Sarkozy ou de Royal, cars ils sont les serviteurs zélés de l'oligarchie capitaliste. Leurs campagnes respectives étant d'un vide abyssal, les médias ont dû mettre en avant un pseudo candidat de rupture : Bayrou.
Devant ce vaste cirque, chacun est libre de participer ou non au vote. Mais nous ne nous faisons pas d’illusions sur le résultat à venir. Aucun des candidats « contestataires » n'a la capacité de gagner. Si une nouvelle surprise du style de 2002 est possible, nous ne cacherons pas notre joie de voir les mines déconfites des tenants de l’idéologie bourgeoise au soir du premier tour. Mais cette satisfaction ne doit pas nous faire oublier le plus important. Elle ne débouchera pas à elle seule sur une rupture révolutionnaire, le système ayant encore une forte emprise sur les esprits. Un pavé peut briser la belle vitrine démocratique, il ne suffit pas pour détruire la boutique capitaliste.
Ce constat fait, il n'y a pas de place pour la résignation dans notre propos. Car nous aurons à combattre celui ou celle qui sortira vainqueur, après de multiples manipulations et coups tordus, des urnes. Et ce ne sera pas les luttes qui manqueront. Au moment où Airbus, Alcatel, Peugeot annoncent de vaste plan de licenciements, les belles promesses des candidats seront vite oubliées. L'Etat au bord de la faillite, va devoir faire des économies sur le dos des couches populaires. Les services publics seront sacrifiés sur l'autel de la libéralisation des marchés. Le futur gouvernement impuissant devra se plier aux menaces des grands groupes et aux directives technocratiques de Bruxelles. Renonçant à assurer la sécurité et le bien être des français, l'Etat sera forcément amené à durcir sa politique sécuritaire pour préserver de la colère populaire, ses maîtres. En même temps, l'affaiblissement de notre pays ouvrira la porte à un virage atlantiste et pro-américain en Europe.
On le voit, les élections passent, mais les problèmes restent et s'aggravent. Mais cela n'est pas une fatalité. Laissons donc les petits boutiquiers de la Révolution vendre l'extrêmisme en produit dérivé, les nostalgiques et autres passéistes rêveurs dans leurs musée, et ouvrons nos esprits. Laissons les morts enterrer les morts. Nous sommes devant un nouveau défi, qui exige que nous prenions en compte le nouvel espace politique qui est né. Depuis la chute du mur de Berlin, des idées convergent et font naître des perspectives inédites. D'anciens clivages s'effondrent et de vieilles querelles s'éteignent enfin, il est important que les révolutionnaires véritables donnent une perspective politique à cet esprit. C'est notre tâche la plus urgente, avec nos faibles moyens et notre enthousiasme, que de faire vivre cette alternative. Soyons donc créatifs et imaginatifs, militants et humbles pour faire naître au sein du peuple un mouvement afin que renaissent la Patrie et le Socialisme.
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