04/10/2015
Nouveau site de la revue Rébellion et de l'OSRE
La revue Rébellion et l'Organisation Socialiste Révolutionnaire Européenne ouvrent un nouveau site interne. Toute l'actualité et les archives de notre mouvement sont disponible dès maintenant sur
Les numéros de Rébellion et le matériel militant de l'OSRE sont en vente également en ligne ( paiement possible par paypal).
18:37 Publié dans La revue Rébellion | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer
23/09/2015
Sommaire du numéro 71 de la revue Rébellion
Editorial : Pour une nouvelle radicalité !
Société : La vidéosurveillance - Argos Panoptès du monde moderne ( Marie Chancel)
Politique : Réflexion sur l'organisation de l'immigration de masse ( Patrick Visconti)
Ecologie : Entretien avec Nicolas Fabre sur le retour à la terre.
International : Entretien avec Dari Douguina du mouvement eurasiste.
Histoire : Déboulonnons le XVIII ème Siècle ( David l'Epée)
Cinéma : Le Cinéma français et sa critique, entre "chien-de-gardisme" et schizophrénie ( Dany Colin)
Commande 4 euros (port compris) :
Rébellion c/o RSE BP 62124 31020 TOULOUSE cedex 02
Contact : rebellion_larevue@yahoo.fr
www.facebook.com/rebellion.osre
http://twitter.com/LarevueRbellion
18:25 Publié dans La revue Rébellion | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nicolas fabre, dari douguina, alexandre douguine, david l'épee, eurasisme, immigration, la vidéosurveillance, marie chancel | Facebook | | Imprimer
Communauté militante
18:16 Publié dans Actions militantes, La revue Rébellion | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer
09/09/2015
Et revoilà les gaucho-humanitaristes dans la rue...
Et revoilà nos gaucho-humanitaristes dans la rue pour clamer leur "solidarité" avec les migrants qui fuiraient la guerre en Syrie. Mais alors, pourquoi ne pas manifester contre nos politiciens, nos oligarques et nos médias qui ont promu la guerre en Syrie ! La France, comme d'autres pays membres de l'OTAN, a entraîné et armé ces soi-disant rebelles modérés dont on n'entend plus parler (1). A-t-on entendu la "gauche" critiquer cela ?
Non, nous les avons entendus faire de la propagande de guerre comme ils l'ont fait pour la Libye ; affirmer sans aucune preuve que le dictateur Assad gazerait son peuple. N'allez pas poser des questions sur cette attaque chimique du 21 août 2012, sinon on vous sortira la fameuse théorie de "la théorie du complot" (2). N'allez pas chercher à savoir si le peuple Syrien soutient Bachar-al-Assad, nos dirigeants savent mieux que les Syriens ce qui est bon pour eux. On est le pays des droits de l'Homme ou on ne l'est pas ! Toute ressemblance avec l'argumentaire de Jules Ferry pour justifier la colonisation n'est que pure coïncidence.
Il est sordide de voir ces Français qui ont voté Flanby s'enorgueillir de leur "solidarité" à l'égard de ces migrants alors qu'ils sont les complices des responsables de leur exil et de la mort de leurs proches. Mais qu'est-ce qu'un bobo sinon un être plein de bonnes intentions et de contradictions ?
La psychologie progressiste
Cette autosatisfaction, ce plaisir narcissique de se montrer comme celui qui compatit au malheur des autres, est tout simplement répugnant. On ne les entend jamais affirmer leur solidarité pour le peuple français qui voit sa situation se dégrader toujours plus. Le Français moyen, c'est un beauf et un raciste alors que le migrant, est par définition irréprochable.
« Les progressistes ont tendance à haïr tout ce qui renvoie une image de force, d'habileté et de réussite» (3). Ils détestent la civilisation occidentale, les Blancs de sexe masculin hétérosexuels et la rationalité. Leur sentiment d’infériorité les incite à s’identifier aux groupes qu’ils considèrent "stigmatisés". Lorsqu’il est sursocialisé, le progressiste est enfermé dans le carcan psychologique dans lequel il a été élevé et conditionné. Souhaitant se rebeller pour affirmer son autonomie, mais néanmoins trop faible pour s'opposer aux "valeurs" fondamentales de la société, « il s'empare d'un grand principe moral, en fait son cheval de bataille, et accuse ensuite l'ensemble de la société de le bafouer : égalité des races, des sexes, aide aux démunis, pacifisme, non-violence, liberté d'expression, protection des animaux et, plus profondément, devoir individuel de servir la société, et devoir de la société de prendre l'individu en charge. » (4). L’extrême gauche n’a rien d’anticapitaliste puisque sa revendication principale est « de demander au capitalisme d’être fidèle à ses principes » (5). Plutôt que de militer pour l’abolition du salariat, elle manifeste pour un marché du travail sans entraves.
La psychologie des progressistes est complexe et torturée, il en résulte une très faible faculté à raisonner. Le progressiste est incapable de voir autre chose que l’émotion immédiate : « Regardez ce couple d’homosexuels, ils sont malheureux de ne pas pouvoir avoir des enfants ! » Qu’importe si l’industrie s’empare du marché de la procréation et exploite de pauvres femmes dans le commerce de location d’utérus. « Et ce migrant qu’il a l’air malheureux lui aussi. Il faut l’accueillir ! » Qu’importe si cela sert la classe capitaliste en grossissant le nombre de consommateurs français tout en diluant et dissipant l’esprit de résistance et de subversion de la classe ouvrière (Francis Cousin). Et tant mieux si la culture française disparaît !
Pour penser, il faut prendre du recul dans l’espace et dans le temps. Mais ça, le progressiste est incapable de le faire.
Décidément, la "gauche" ne cesse de duper les individus "altruistes" en focalisant leurs revendications en faveur des minorités et des immigrés tout en occultant les responsables du chaos mondial et de l'exploitation capitaliste. L’extrême gauche du capital joue un rôle primordial dans la manipulation de la jeunesse. En faisant croire à l’existence d’une menace fasciste en France, elle permet au totalitarisme ultra-libéral de se développer sans heurts.
Depuis la révolution française, la gauche parlementaire n'a cessé de détourner le peuple du réel combat socialiste. Hier, Jules Ferry expulse les Jésuites pour faire dévier la critique sociale vers l'anticléricalisme (6). Aujourd'hui, l’extrême gauche du capital, en appelant à manifester pour les migrants, fait croire que l'Etat français et les oligarques sont hostiles à l'immigration, alors que l'afflux d'immigrés est pain bénit pour les capitalistes. Il suffit d’écouter les propos de l’ex-patronne du MEDEF, Laurence Parisot, pour s'en convaincre.
Jan Morvan
Notes :
(1) http://www.voltairenet.org/article188024.html
(2) Ecouter l’intervention d’Etienne Chouard sur ce point : https://www.youtube.com/watch?v=3gI_shQNZm0
(3) Voir les thèses 10 à 32 de l’ouvrage de Theodore Kaczynsky, La société industrielle et son avenir, Éditions de l'encyclopédie des Nuisances, 1998. https://dissibooks.files.wordpress.com/2013/09/avenirsoci...
(4) Ibidem.
(5) Le Complexe d'Orphée, Jean-Claude Michéa, Editions Climats, 2013.
(6) Voir à ce sujet la conférence d’Henri Guillemin, L'autre avant-guerre - 1871-1914, 2e épisode : La république des républicains : https://www.youtube.com/watch?v=giyAKxa4sKk&feature=y...
21:46 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : syrie, immigration, extreme gauche, humanisme, francis cousin | Facebook | | Imprimer
05/09/2015
"Je hais les indifférents" par Antonio Gramsci
"Je hais les indifférents. Je crois comme Friedrich Hebbel que « vivre signifie être partisans ». Il ne peut exister seulement des hommes, des étrangers à la cité. Celui qui vit vraiment ne peut qu’être citoyen, et prendre parti. L’indifférence c’est l’aboulie, le parasitisme, la lâcheté, ce n’est pas la vie. C’est pourquoi je hais les indifférents.
L’indifférence est le poids mort de l’histoire. C’est le boulet de plomb pour le novateur, c’est la matière inerte où se noient souvent les enthousiasmes les plus resplendissants, c’est l’étang qui entoure la vieille ville et la défend mieux que les murs les plus solides, mieux que les poitrines de ses guerriers, parce qu’elle engloutit dans ses remous limoneux les assaillants, les décime et les décourage et quelquefois les fait renoncer à l’entreprise héroïque.
L’indifférence œuvre puissamment dans l’histoire. Elle œuvre passivement, mais elle œuvre. Elle est la fatalité; elle est ce sur quoi on ne peut pas compter; elle est ce qui bouleverse les programmes, ce qui renverse les plans les mieux établis; elle est la matière brute, rebelle à l’intelligence qu’elle étouffe.
Ce qui se produit, le mal qui s’abat sur tous, le possible bien qu’un acte héroïque (de valeur universelle) peut faire naître, n’est pas tant dû à l’initiative de quelques uns qui œuvrent, qu’à l’indifférence, l’absentéisme de beaucoup. Ce qui se produit, ne se produit pas tant parce que quelques uns veulent que cela se produise, mais parce que la masse des hommes abdique devant sa volonté, laisse faire, laisse s’accumuler les nœuds que seule l’épée pourra trancher, laisse promulguer des lois que seule la révolte fera abroger, laisse accéder au pouvoir des hommes que seule une mutinerie pourra renverser.
La fatalité qui semble dominer l’histoire n’est pas autre chose justement que l’apparence illusoire de cette indifférence, de cet absentéisme.
Des faits mûrissent dans l’ombre, quelques mains, qu’aucun contrôle ne surveille, tissent la toile de la vie collective, et la masse ignore, parce qu’elle ne s’en soucie pas. Les destins d’une époque sont manipulés selon des visions étriquées, des buts immédiats, des ambitions et des passions personnelles de petits groupes actifs, et la masse des hommes ignore, parce qu’elle ne s’en soucie pas. Mais les faits qui ont mûri débouchent sur quelque chose; mais la toile tissée dans l’ombre arrive à son accomplissement: et alors il semble que ce soit la fatalité qui emporte tous et tout sur son passage, il semble que l’histoire ne soit rien d’autre qu’un énorme phénomène naturel, une éruption, un tremblement de terre dont nous tous serions les victimes, celui qui l’a voulu et celui qui ne l’a pas voulu, celui qui savait et celui qui ne le savait pas, qui avait agi et celui qui était indifférent.
Et ce dernier se met en colère, il voudrait se soustraire aux conséquences, il voudrait qu’il apparaisse clairement qu’il n’a pas voulu lui, qu’il n’est pas responsable.
Certains pleurnichent pitoyablement, d’autres jurent avec obscénité, mais personne ou presque ne se demande: et si j’avais fait moi aussi mon devoir, si j’avais essayé de faire valoir ma volonté, mon conseil, serait-il arrivé ce qui est arrivé? Mais personne ou presque ne se sent coupable de son indifférence, de son scepticisme, de ne pas avoir donné ses bras et son activité à ces groupes de citoyens qui, précisément pour éviter un tel mal, combattaient, et se proposaient de procurer un tel bien.
La plupart d’entre eux, au contraire, devant les faits accomplis, préfèrent parler d’idéaux qui s’effondrent, de programmes qui s’écroulent définitivement et autres plaisanteries du même genre. Ils recommencent ainsi à s’absenter de toute responsabilité. Non bien sûr qu’ils ne voient pas clairement les choses, et qu’ils ne soient pas quelquefois capables de présenter de très belles solutions aux problèmes les plus urgents, y compris ceux qui requièrent une vaste préparation et du temps. Mais pour être très belles, ces solutions demeurent tout aussi infécondes, et cette contribution à la vie collective n’est animée d’aucune lueur morale; il est le produit d’une curiosité intellectuelle, non d’un sens aigu d’une responsabilité historique qui veut l’activité de tous dans la vie, qui n’admet aucune forme d’agnosticisme et aucune forme d’indifférence.
Je hais les indifférents aussi parce que leurs pleurnicheries d’éternels innocents me fatiguent. Je demande à chacun d’eux de rendre compte de la façon dont il a rempli le devoir que la vie lui a donné et lui donne chaque jour, de ce qu’il a fait et spécialement de ce qu’il n’a pas fait. Et je sens que je peux être inexorable, que je n’ai pas à gaspiller ma pitié, que je n’ai pas à partager mes larmes.
Je suis partisan, je vis, je sens dans les consciences viriles de mon bord battre déjà l’activité de la cité future que mon bord est en train de construire. Et en elle la chaîne sociale ne pèse pas sur quelques uns, en elle chaque chose qui se produit n’est pas due au hasard, à la fatalité, mais elle est l’œuvre intelligente des citoyens. Il n’y a en elle personne pour rester à la fenêtre à regarder alors que quelques uns se sacrifient, disparaissent dans le sacrifice; et celui qui reste à la fenêtre, à guetter, veut profiter du peu de bien que procure l’activité de peu de gens et passe sa déception en s’en prenant à celui qui s’est sacrifié, à celui qui a disparu parce qu’il n’a pas réussi ce qu’il s’était donné pour but.
Je vis, je suis partisan. C’est pourquoi je hais qui ne prend pas parti. Je hais les indifférents.
11 février 1917
Traduit de l’italien par Olivier Favier.
15:49 Publié dans Réflexion - Théorie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gramsci | Facebook | | Imprimer