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02/09/2015

Editorial du numéro 71 ( sortie prochaine) : Pour une nouvelle radicalité

2811632491-212x300.jpgL'humiliation du peuple grec sous le diktat eurocratique ne laisse plus de place à la naïveté démocratique. Nous sommes face à une logique implacable qui asservit les peuples européens au profit unique de l'oligarchie capitaliste. Cette volonté s'exprime dans la brutalité des propos des technocrates qui veulent faire "payer aux Grecs" les dettes de sa classe parasitaire. Le président de la commission européenne, le sinistre Jean-Claude Juncker, jette le masque quand il affirme qu'"il ne peut y avoir de choix démocratiques contre les traités européens".

L'histoire est un rapport de force. Ce rapport de force s'incarne dans une concentration d'énergies intellectuelles et matérielles qui déterminent les évènements et entrainent des changements importants dans l'Histoire. La classe dominante l'a bien compris et elle s'est donné les moyens de choisir les « règles du jeu » dans la lutte de classes en cours.

Les classes populaires réapprennent aussi cette loi de l'Histoire. La classe « intellectuelle » a longtemps travaillé à désarmer "l'homme de la rue" pour lui faire accepter la domination du Système. On a voulu le voir impuissant et démuni face aux événements majeurs. Les intellos de gauche se sont appliqués à saper la volonté et le moral de la France populaire, aidés en cela par les constats d'échec mélancoliques d'une certaine intelligentsia de droite passéiste. Tous appelaient à rester spectateurs du désastre en cours.

Il est urgent de radicalement rejeter cette résignation, cette indifférence et ce laisser-aller intellectuel. Un violent sursaut est nécessaire. Un rapport de force se construit dès aujourd'hui pour la cause du Peuple et de la Patrie. Au sein de la population, une minorité d’individus ne se retrouve pas dans ce Système. Intelligences sans emploi en recherche d'un idéal, nous croisons ces résistants en devenir dans nos vies quotidiennes. Ils ne veulent pas se sacrifier pour la bonne marche de l'économie capitaliste et veulent se défendre de manière autonome – en-dehors des partis du Système et des syndicats – et de manière radicale.

Refusant la délégation et la représentation, ces révolutionnaires européens doivent s'organiser sans attendre une hypothétique et lointaine prise du pouvoir par des forces électoralistes et arrivistes. Ils représentent une "nouvelle radicalité", une remise en question des vieilles formes d'opposition et des faux clivages.

L'heure des choix arrive. Nous savons qu'il n'y a plus de place pour les arrangements et que l'avenir est sombre. Partout, nous devons déborder le cadre du consensus dans la soumission et organiser l'offensive. L'engagement s'impose pour faire triompher une vie non aliénée et régénérée.

 

 

27/05/2015

Hommage des Cercles Rébellion à la Commune de Paris devant le Mur des Fédérés – Mai 2015

 

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Au moment où le Pouvoir actuel accélère la destruction de l’enseignement de l’Histoire dans les collèges et lycées du pays, voire lui donne le coup de grâce – cet enseignement étant déjà réduit à des miettes de notions éparses et appauvries au maximum –, il est plus que jamais essentiel de commémorer le souvenir de la Semaine sanglante, issue dramatique de la Commune de Paris. La clique dirigeante actuelle déteste l’Histoire et sa transmission aux nouvelles générations. Le peu d’Histoire qui ait encore droit de cité dans les programmes scolaires concerne la connaissance de l’islam, l’esclavage, la colonisation et la Shoah. Le reste peut et doit passer précisément aux « poubelles de l’Histoire ». C’est en effet très ingénieux si l’on souhaite définitivement maintenir les populations dans une oppression implacable en les condamnant à un imaginaire centré sur un Présent manipulé. La date de mise sur le marché du dernier iPhone ou les frasques des people tiendront désormais lieu d’événement « historique ».

A n’en pas douter, le souvenir du massacre des derniers îlots de résistance des Communards lors de la Semaine sanglante du dimanche 21 au dimanche 28 mai 1871, ne fera pas partie des événements que notre République affairiste et corrompue souhaitera maintenir vif dans les consciences. Lorsque par le Passé, la République bourgeoise a utilisé la mitraille dans ses diverses opérations de maintien de l’ordre, l’Etat moderne contemporain, tellement soucieux de commémorations culpabilisatrices, devient soudain étonnamment amnésique. En effet, cet Etat méprisable se donne à peu de frais bonne conscience, car qui pourrait décemment vanter en 2015 les mérites de l’esclavage, du colonialisme ou encore de ratonnades antisémites. Evidemment personne. Il peut donc apparaître comme l’apogée de la conscience humaniste – à grand renfort de larmoiement institutionnel – en étant le grand mobilisateur du camp du Bien. Cela permet aussi à l’Etat de s’octroyer un blanc-seing pour ses exactions présentes et futures. Comment pourrait-on l’accuser d’une forme de totalitarisme soft dès lors qu’il vitupère tant les ignominies d’antan. Pourtant, il ne manquerait pas de renouveler les méthodes de répression les plus criminelles si demain, par enchantement, les Français d’en bas, « sans-dents », décidaient d’en découdre avec les forces dirigeantes. Faisons-leur confiance, comme en 1871, ils trouveraient alors les meilleures raisons du monde pour justifier la répression la plus sauvage.

Ce fut précisément le cas lors de l’insurrection populaire qui débuta en mars 1871 et dura un peu plus de deux mois seulement jusqu’à l’écrasement final lors de cette semaine fatidique. Pendant cette courte période, une majorité de Parisiens composée d’ouvriers, d’employés, d’artisans, de « petits-bourgeois » se mobilisa face aux trahisons d’un gouvernement et d’une Assemblée nationale capitulant devant la Prusse suite à la défaite militaire. Le peuple parisien, qui avait subi un siège éprouvant, la rigueur de la famine et s’était comporté si héroïquement, ne supporta pas l’humiliation et les manipulations indignes d’un gouvernement plus préoccupé d’ordre social que d’indépendance et de dignité nationale face aux occupants.

Il n’est pas question dans cette courte allocution de retracer le déroulement et l’analyse de ces deux mois d’insurrection et de Commune populaire. Que l’on retienne surtout que le peuple de Paris essaya de s’organiser par une tentative d’autogestion sur le plan économique et une représentation plus directe de sa direction politique. Confusion, erreurs, carences, contradictions sont le lot habituel de telles tentatives lorsqu’elles sont menées qui plus est dans le rationnement, l’isolement et la menace militaire. De nombreux ouvrages retracent et analysent l’événement depuis les écrits de Marx. Nous ne pouvons donc que conseiller aux curieux d’aller chercher l’information sur ce drame et d’en maintenir ainsi la mémoire et la compréhension. L’Histoire et en particulier celle du mouvement ouvrier est toujours riche d’enseignement.

Soulignons aujourd’hui la force d’un exemple historique d’initiative populaire face à l’oppression politique et sociale, un moment considérable de conscience fragmentaire mais réelle du mouvement ouvrier en actes au XIXème siècle. Saluons aussi avec nos faibles moyens le courage et la détermination de ce petit peuple parisien qui a tant marqué les consciences dans l’Europe de cette époque et même plus tardivement jusqu’à nos jours frileux et atones.

Si l’oligarchie au pouvoir souhaite effacer jusqu’au souvenir de notre Histoire, de l’Ancien régime à des périodes plus récentes, elle ne montrera pas de zèle particulier à maintenir dans la mémoire collective le calvaire de la population parisienne en 1871 avec son cortège de milliers de victimes. Il s’agit pourtant d’un crime commis par la classe victorieuse de 1789, cette bourgeoisie impatiente de renverser la société organisée en ordres pour mieux affirmer sa puissance, n’hésitant pas à réprimer sauvagement le peuple quand il prenait l’initiative pour remettre en question l’omnipotence de la classe de la froide raison marchande.

Nous croyons essentiel d’honorer les morts de la Commune par respect pour cette phase héroïque du mouvement ouvrier du XIXème siècle. Cette insurrection a maintenu tradition et patriotisme, en les unissant de manière originale à une volonté de restaurer la volonté populaire dans un projet d’émancipation économique, malgré toutes les hésitations et faiblesses de l’époque. Dès lors que l’ultralibéralisme contemporain, qui n’est jamais qu’une accentuation de la prédation économique, sévit odieusement de nos jours sans rencontrer de réelle opposition, on ne peut que renouer avec cette tradition ouvrière à des fins de résistance. La pression dans l’exploitation du travail est telle de nos jours qu’elle tend progressivement à nous ramener aux conditions socio-économiques du XIXème siècle. Ainsi, la politique de l’actuel gouvernement, prolongement du précédent et sans aucun doute avant-goût du prochain, est dirigée vers la destruction des quelques avancées sociales dues au CNR en 1945. Avec sa remise en question du Droit du travail, la dérégulation du temps de travail ou encore l’évacuation des prud’hommes, la loi Macron en est un exemple emblématique. Cette formidable régression est rendue possible par l’hypnose des populations, conditionnées par la culpabilisation liée à une dette artificielle et la mondialisation obligée qui met en concurrence tous les peuples de la planète. Elle est malheureusement aussi accompagnée d’une absence totale de conscience de classe des opprimés de ces temps nouveaux. L’intelligence moyenne, du fait de l’abrutissement organisé par les médias et l’industrie du divertissement de masse, a amplement reculé et il y a désormais une totale béance entre la conscience de l’ouvrier parisien de 1871 et l’anomie dans laquelle végète le plus souvent l’exploité de 2015. Au préalable, il avait bien fallu soumettre ce petit peuple parisien et le dissoudre géographiquement, d’abord grâce aux violences de l’urbanisme concentrationnaire des années 60 puis par son expulsion définitive hors de Paris dans les années 70.

On ne peut que souhaiter le retour de la critique sociale de manière radicale afin que ce monde ignominieux et dépourvu de style, misérable dans ses plaisirs et ses intérêts, image de la médiocrité de ses dirigeants infatués et bornés, soit abattu. La catastrophe, c’est-à-dire le début d’une profonde déshumanisation dans l’inconscience générale, a déjà eu lieu et se renforce de manière continue. Il s’agit désormais de tenter de la faire reculer.

Saluons encore une fois les victimes de la Semaine sanglante et le courage du peuple parisien de 1871 en espérant raviver, même dans ces conditions d’extrême confidentialité, le flambeau de ce vieux projet d’émancipation.

Et osons scander que décidément « la Commune n’est pas morte ».

 

Texte de l'hommage au Mur des Fédérés par Patrick Visconti

 

 

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27/04/2015

Entretien avec la rédaction de Rébellion : Pour un socialisme révolutionnaire européen !

Jean Galié et Louis Alexandre de la rédaction de Rébellion font le point sur la situation de la revue et de l'OSRE pour la revue Eléments ( entretien réalisé par Michel Thibault).

Rébellion existe depuis 2002 sous sa forme actuelle. Quel bilan faites-vous de vos années d'existence ?

Louis Alexandre : En plus de 13 ans, nous n'avons pas chômé. Rébellion fait le pari de la créativité et de la réflexion collective. L'équipe de rédaction est constituée de quelques camarades présents depuis l'origine et d'une «jeune garde» qui représente l'avenir de notre démarche. Sans cette équipe, le journal n'existerait pas. Nous avons aussi ouvert nos colonnes à des «compagnons de route» comme les talentueux Thibault Isabel, David L'Epée, Charles Robin, Arnaud Borde, Lucien Cerise … Ils ont profondément enrichi notre revue. En conservant notre indépendance et notre autonomie, nous sommes parvenus à faire progresser notre démarche. Il apparaît que la ligne générale de Rébellion a acquis une certaine estime auprès de gens sérieux possédant un réel esprit critique.

Quels sont vos thèmes de prédilection ?

L.A : Notre démarche repose sur la réactualisation d'un socialisme révolutionnaire, nous abordons ainsi à notre manière des thèmes comme le localisme, l'écologie, l'autonomie, l'idée de communauté populaire, la Patrie française et européenne... Notre objectif est d'ouvrir des débats et de provoquer des ruptures avec la pensée unique. Pour nous, une revue qui ose et innove aura de l'audience. 

En 2014 l’idée socialiste et le projet européen, sont deux thèmes dévalorisés, n’avez-vous pas l’impression en les défendant d’aller à contre courant ?

Jean Galié : Certainement et nous nous en réjouissons. Ce n'est que la caricature d'un projet européen qui est dévalorisée aux yeux des peuples subissant les décisions de l'oligarchie technocratique bruxelloise tenant son pouvoir des gouvernements nationaux au service des intérêts du capital. Celui-ci dicte sa loi à ces gouvernements qui n'ont d'autre fonction que d'organiser la mise en coupe réglée des travailleurs. Cela passe par une institutionnalisation des impératifs économiques capitalistes, dirigée d'ores et déjà à l'échelle européenne et bientôt transatlantique. Les peuples européens ne seraient pas hostiles à leur rapprochement au sein d'un cadre politique et social porteur d'un destin commun. Ils savent que l'Europe a trop souffert des méfaits des guerres impérialistes ayant saigné notre continent au 20° siècle.

Pour cette raison, nous pensons que le socialisme (fin de l'accumulation capitaliste) est notre avenir. C'est également un signe adressé aux prolétaires des autres continents : nous ne sommes pas solidaires de l'offensive impérialiste occidentale dirigée contre eux. Nous disons aux prolétaires de tous les pays que le système capitaliste avec son paradigme de progrès productiviste n'est pas porteur d'émancipation humaine mais d'asservissement à la marchandisation de la nature et des facultés humaines (réification). Le socialisme du 21° siècle sera dans un premier temps un socialisme de réorganisation des peuples à l'échelle de continents ou sous continents selon des spécificités propres à des cultures et des identités diverses.

La mondialisation capitaliste répand le chaos social planétaire, déracine et déstructure le lien social. C'est la planification de la misère sociale et morale par la main invisible des quanta de capital s'affrontant sur le marché. Le socialisme planifie par des modes d'association multiples un destin commun possible libéré des entraves du processus de valorisation illimité (hubris économique). Pour cela, il faut une géopolitique du multipolaire et une géopoétique des peuples. Voilà une, certes, trop brève esquisse du socialisme du 21° siècle.

Quel est pour vous aujourd’hui la plus grande menace pour les peuples ?

L.A : L'ennemi n°1 des peuples est le capitalisme globalisé. C'est un système dont les bénéficiaires se retrouvent à la tête d'une oligarchie mondialisée. Sa logique mène à la déshumanisation de la société et à la destruction de la nature.

L’anti-impérialisme est une thématique récurrente dans la revue, pourquoi est-ce si essentiel ?

J.G : En effet, c'est une réponse frontale et radicale à l'idéologie dominante qui donne à voir sur la scène spectaculaire confinée à l'échelle nationale des combats de nains politiciens déguisés en titans se déchirant à propos de querelles domestiques. Au loin des dieux armés de drones font régner le "droit" et la "justice" universelles pendant que d'étranges barbares ourdissent des plans terroristes contre l'Occident ou au mieux nous font de la concurrence déloyale qui, si elle n'existait pas, laisserait s'épanouir le meilleur des mondes capitaliste possible.

En réalité, les luttes de puissance sur le plan géopolitique et géostratégique prennent de nos jours le sens d'affrontements impérialistes pour le pillage de la planète. Dès lors, nous faisons apparaître la face belliqueuse de la dynamique du capital qui n'en est pas une excroissance périphérique mais une condition de son extension planétaire. Cette lutte anti impérialiste est un moment de la lutte de classe.

Par exemple, il y a eu intervention impérialiste agressive occidentale en Ukraine récemment et en Serbie auparavant, pour ne parler que de l'Europe. Si nous tentons de sortir du capital, celui-ci nous fera la guerre, à une échelle nationale ou internationale, il faut en être conscient. C'est pour cette raison que les prolétaires doivent être internationalistes.

En plus de 10 ans la revue s’est constamment améliorée, dans le fond et la forme, d’où vous est venue l’idée du graphisme et de l’iconographie, qui est un marqueur fort de Rébellion ?

L.A : Nous avons entrepris un important travail de renouveau idéologique qui est arrivé à pleine maturité. Même si Rébellion est aujourd'hui une revue de qualité reconnue, nous ne nous reposons pas sur nos lauriers.

Nous avons la chance d'avoir un graphiste de grand talent, dont les influences viennent des artistes d'avant-garde et qui a donné une identité visuelle forte à Rébellion. Sa démarche futuriste révolutionnaire transmet l'énergie d'une pensée en action. Graphiquement, la volonté d'affirmer une contre-culture populaire et corrosive est une affirmation qu'une rupture est nécessaire même dans la forme d'expression de la contestation.

Quel sont les penseurs d’hier et d’aujourd’hui, dont vous vous sentez proches ?

L.A : Notre démarche emprunte le sillage de certaines «figures» incarnant pour nous des exemples. Des hommes et des femmes représentant un esprit de résistance et de rébellion. Je pense à Blanqui, aux communards, à l'artiste révolutionnaire William Morris, à l'irlandais James Connolly, aux arditi de Fiume, à Georges Orwell...

Au niveau des penseurs contemporains, je crois que nous pouvons évoquer Alain de Benoist, Jean Claude Michéa, Bernard Charbonneau, Costenzo Preve, Cornelius Castoriadis, Michel Clouscard, Alexandre Douguine...

Un penseur aussi intemporel que René Guénon a une influence toute particulière à nos yeux.

Vous avez créé une structure militante, l’OSRE, dans quel but et pour quelles activités ?

L.A : L'OSRE est la structure de soutien animant le réseau mis en place avec notre revue. Son rôle est de mener des campagnes ciblées (actuellement, le Traité Transatlantique ou notre campagne "Libérons l'Europe du Capital et de l'Otan") et d'être à l'avant garde du combat contre le système. C'est un engagement concret pour la construction d'une alternative. Les «Cercles Rébellion» organisent des activités sur le Sud-Ouest, la région parisienne, PACA ...

Vos projets futurs ?

L.A :Il reste une multitude de thèmes que nous souhaitons aborder d'un point de vue nouveau. Rébellion vous (et nous) réserve encore des surprises. Nous avons lancé une collection de brochures théoriques avec un hommage à C. Preve. Pour l'OSRE, l'enjeu est de faire vivre nos idées sur le terrain par une série de futures campagnes.

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Pour soutenir Rébellion et l'OSRE

Rébellion c/o RSE BP 62124 31020 TOULOUSE cedex 02.

Abonnement de 20 euros ( pour 6 numéros).

07/11/2014

Communiqué : Feux sur le quartier général !

 

Pour n'importe quel révolutionnaire authentique, la mort d'un jeune en révolte sous le feu des nervis du capital est nécessairement tragique, et ce quels que soit ses bannières et emblèmes, quelles que soit les erreurs d'orientations qu'il ait pu commettre, tant l'essentiel demeure dans le courage d'affronter la machine à broyer de la répression dans un monde de tièdes et de faux-jetons. Rémi Fraisse n'était pas un militant politique, ni un marginal, il était simplement animé par la volonté de soutenir une juste cause : sauver un morceau de notre terre de la rapacité productiviste. Faisant suivre l'action à la réflexion il prit le risque qui lui coûta la vie, mourant de ce fait en homme libre. Nous ne nous leurrons pas, sans doute était-il loin de partager un certain nombre de nos conceptions, et nous ne souhaiterions en aucun cas disputer son cadavre au camp progressiste dans une récupération partisane, mais nous ne pouvons que clamer que le combat de Sivens, comme celui de Notre Dame des Landes et bien d'autres, est aussi notre combat, ainsi nous ne pouvons que saluer sa mémoire.


Au-delà du sentimentalisme, notre tâche en tant qu'opposition radicale est d'analyser les conséquences des faits et de dénoncer les faux amis du peuple. A commencer par le "socialisme " gouvernemental qui confirme une fois de plus, s'il en était besoin, que la social-démocratie n'a rien à envier à la droite conservatrice quand il s'agit de réprimer la contestation et de favoriser les intérêts financiers aux intérêts environnementaux. Les "verts" quant à eux ont beau pousser des cris d'orfraie, on n'oubliera pas qu'ils ont participé au gouvernement en place il y a seulement quelques mois. Quel cas faisaient-ils de la zone humide du Testet à ce moment-là ?


L'extrême-droite ne voyant que les dreadlocks et les symboles anarchistes des opposants est incapable de se débarrasser de préjugés incapacitants qui la renvoient une fois de plus dans le camp de la réaction.


Bien plus grave est l'attitude de l'extrême-gauche qui comme à son habitude cherche à récupérer un mouvement, qui, pourtant bien loin de son idéologie du progrès et de l'Homme au centre de l'univers, aurait pu s'affranchir de sa tutelle idéologique. La mort de Rémi est le prétexte qui va permettre d'insérer une lutte environnementale dans le gloubi boulga universel de la "lutte anti-répression ", domaine de prédilection de l'ultra-gauche, qui lui permet de justifier sa vampirisation des luttes radicales par son attirail de comités d'entraides, d'assistance juridique, de caisses de soutien et de concerts de solidarité. Ces bureaucrates en herbes sont les parasites des mouvements de contestation, plus préoccupés par le renouvellement de leurs structures que par la victoire de la cause à défendre.

Face à toutes ces impasses une nécessaire convergence des éléments lucides et radicaux est plus que jamais à construire. La nature n'a pas de couleurs politiques, le capital non plus. Regroupons nos luttes, refusons les faux clivages du système, et FEU SUR LE QUARTIER GENERAL ! 

 

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Communiqué : La vérité est révolutionnaire !

Quand un hebdo bobo alimente la désinformation dans le but de faire une grande peur à ses lecteurs des beaux quartiers, il est dans son rôle de serviteur de la pensée unique. Mais il pourrait avoir quand même un minimum de sérieux pour donner une once de vérité à ses propos. Le problème est que les Inrocks attaque Rébellion d'une manière grossière. La plupart de leurs « infos »  sont une mauvaise sélection des rumeurs du net. Il nous appartient donc d'apporter quelques vérités révolutionnaires à cette vaste blague qui se donne l'apparence d'une enquête de terrain. 

Notre campagne contre le projet de Sivens est liée à notre démarche pour une alternative au système capitaliste dans toutes ses formes. Nous étions, d'ailleurs, présents dans ce combat bien avant sa médiatisation. Nous ne sommes pas là pour « récupérer » une lutte à la différence des partis de Gauche ou des Ecologistes. Contrairement aux « journalistes » des Inrocks, nous ne sommes pas là pour faire une  chasse aux sorcières dans le Tarn. Nous voulons défendre une cause juste pour nous : le refus de voir détruire la Nature au nom du profit.   

Rébellion, qui est une revue autonome et la voix de l'Organisation Socialiste Révolutionnaire Européenne,  regroupe des personnes venues d'horizons politiques différents, mais qui veulent combattre la logique capitaliste et affirmer qu'une alternative existe. Nous refusons le sectarisme et discutons de manière ouverte avec toutes les personnes sincères. Pour nous, le critère déterminant est celui de l'authentique dénonciation de la pratique et de l'idéologie du capitalisme. Ce qui est essentiel à nos yeux, c'est le combat pour la création d'une communauté populaire libérée des chaînes du travail salarié et du capital. Les faux clivages Droite/Gauche, Extrême Droite/Extrême Gauche ne sont que des fantasmes qu'il nous appartient de détruire pour affirmer l'importance d'une rupture révolutionnaire avec un système qui a trop duré.

Rébellion/O.S.R.E.

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