25/05/2006
Numéro 18 disponible à partir de Lundi prochain !
> Au sommaire du numéro 18
La nouvelle génération après le CPE > Retour sur les caricatures de Mahomet
> Presse & dissidence : un divorce interminable ? > Déshumanisation urbaine
> Entretien avec Jean Loup Izambert > Jack London > John King (3)…
> Plus Brèves actus sociales et chroniques culturelles
Edito :
Dépôt de Bilan
Des soubresauts du CPE aux retombées de l’affaire Clearstream, la France semble être devenue un navire à la dérive. Abandonnée sans direction en pleine tempête, ses dirigeants, incapables, la précipitent vers un naufrage imminent. Dans l’ambiance délétère de l’agonie de la Chiraquie, la guerre de succession entre clans de la majorité réveille des cadavres plein les placards. Personne n’est épargné par les multiples révélations. Entre corruption, mensonge et manipulation, le spectacle écœurant d’une classe politique sans foi ni loi dégoûte un peu plus les Français d’un régime finissant. Les charognards se disputent voracement la dépouille d’un Etat devenu quasiment fantoche, le pouvoir étant de plus en plus entre les mains de la technocratie euro-mondialiste et de l’oligarchie capitaliste. Le squatteur de l’Elysée doit se préparer à une fin de règne difficile, il laisse un pays au bord du dépôt de bilan, déchiré par une crise profonde qu’il a contribué à accentuer par sa totale incompétence. Il sait qu’il aura de la chance s’il parvient à finir sa vie sans avoir l’obligation de rendre des comptes devant le peuple. L’ombre d’un procès du type justice populaire expéditive à la Ceausescu plane sur ce pantin ridicule …
Et la gauche dans tout çà ? C’est le néant le plus absolu. Sans valeurs, sans idées, sans courage et sans même un début de projet, elle fait figure d’opposant virtuel. Elle attend simplement que la nullité de ce gouvernement lui permette de revenir aux affaires –pour pouvoir prouver qu’elle peut faire aussi mal que lui- afin de perpétuer le sempiternel balancier droite/gauche garantissant la pérennité de la domination capitaliste.
Pendant ce temps, la montée des extrêmes cache mal une impasse. Ces mouvements gauchistes ou droitistes ne veulent nullement une rupture définitive avec le Système. Ils se contentent d’être les extrêmes réformistes du jeu politique ou rêvent de participer aux combinaisons les plus douteuses. Incapables d’apporter les solutions réclamées par leur base populaire et ouvrière, ils sont les soupapes de sécurité du régime et une source de désillusion pour les militants sincères.
Le régime agonise : achevons-le !
Dans ce bourbier, les mécanismes politiques tendent à minimiser le poids du citoyen et les conséquences de ses choix. Pour cela, nous considérons avec une certaine indifférence l’horizon des présidentielles de 2007. Le cirque médiatique entretenu par les journalistes cache mal l’absence de choix qui nous sont offerts lors de cette échéance électorale. Sauf surprise, nous serons obligés de refuser de choisir entre les deux faces d’un même système.
Conscients de cela, il est pour nous plus urgent de chercher à construire une alternative hors des chemins balisés. Il faut casser les schémas périmés, chercher des convergences avec d’autres dissidents. Désormais la ligne de démarcation ne passe plus par le clivage gauche/droite, par un hémicycle d’où le peuple est exclu. Elle est entre ceux qui profitent du système et ceux qui le subissent. Entre ceux qui le servent et le défendent et ceux qui veulent l’abattre.
Pour lutter, nous nous devons de nous organiser et de fédérer l’ensemble des forces vives qui refusent le système en place. Déjà, sur le terrain, les contestataires de tout ordre se trouvent souvent plus proches les uns des autres que ceux qui sont sensés les représenter. Ces forces vives doivent concentrer leur action sur le cœur du dispositif capitaliste car tout est fait sur le plan idéologique pour que l’on discute de tout (en fait des thèmes rigoureusement choisis et sélectionnés par les medias du système) sauf de l’essentiel, c’est-à-dire de la guerre que la mondialisation capitaliste a déclaré aux travailleurs. Même si nous n’adoptons pas un objectif consumériste pour ce qui concerne le modèle de société que nous appelons de nos vœux, force est de constater que le niveau de vie des travailleurs fond comme neige au soleil pendant que des secteurs entiers de la bourgeoisie se remplit les poches, notamment les politiciens véreux que nous subissons ici. Au sein d’un système social en plein pourrissement il y a toujours des opportunités pour des gens bien placés de satisfaire leur goût du lucre. Cela ne constitue d’ailleurs qu’un épiphénomène de la manifestation de ce qu’est intrinsèquement le capital à son stade de la mondialisation, lui qui s’engloutit dans tous les pores de la société afin de la modeler définitivement.
Face à ce processus, une dynamique nouvelle est en train de naître. Une dynamique de redressement, de dépassement, d’effort des esprits lucides contre la logique de crise, de soumission, d’avilissement et d’éclatement qui déferle sur notre époque. Un élan généreux qui naît du rapprochement de tous ceux qui se retrouvent dans le combat pour la dignité et la liberté de notre peuple et contre l’exploitation salariée.
Refusant de nous laisser tromper par les professionnels de la politique, des syndicats et des associations, nous entendons mener notre engagement aussi bien au sein des entreprises, des lycées et des universités que dans les quartiers. Ne voulant pas rester de simples spectateurs des ravages du capitalisme, nous entendons contribuer à notre modeste niveau à forger cet avenir.
14:20 Publié dans La revue Rébellion | Lien permanent | Tags : jean loup izambert | Facebook | | Imprimer