Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/05/2007

Rébellion 24

Le numéro de Mai/ Juin est disponible

c911ed14cc0ec9ab72672857bc1962c4.gif

SOMMAIRE
EDITO
Un dimanche de grande sionitude
ACTUALITE
Pourquoi Sarkozy ?
Promenade au milieu des ruines
ANTISYSTEME
Le bel avenir du Système ...
ANTICAPITALISME
Un système social
et culturel moribond

La revolution ici et maintenant
FOCUS
L’antifascisme, entre parasitisme et division des forces populaires
Les Trotskistes :
ennemis de la classe ouvrière
P16> IDEE
Nous voulons détruire la gauche ! P17> FIGURE Cornelius Castoriadis

--------------------------------------

Un dimanche de grande sionitude.

« …il peut arriver que des gens, sans cesser d’être adversaires ou rivaux, s’entendent néanmoins pour l’accomplissement de telle ou telle besogne déterminée, et ce sont là des choses qui se voient journellement, en politique par exemple. » René Guénon.

Les deux candidats à l’élection présidentielle, adoubés par l’axe capitaliste américano sioniste, ont donc fait recette auprès du public « médiatisé » (au sens d’objet du pouvoir des médias) avec une participation record à la mascarade électorale. Les représentants du système s’en sont félicités comme il se doit, entonnant les louanges de la démocratie et de ses bienfaits. Il s’agirait donc d’un retour du politique et de l’épanouissement total et définitif de la conscience citoyenne dans le meilleur des mondes capitalistes possible où chacun, enfin, va pouvoir s’enrichir et décider de son destin en toute autonomie. Mais comment se fait-il que personne n’y ait antérieurement pensé ?! Quelles étaient les forces obscures s’opposant à ce pieux dessein ? Dans l’enthousiasme général personne ne semble s’intéresser à cette question puisqu’il est d’ores et déjà acquis qu’un nouveau règne arrive, qu’un tournant essentiel vient d’être pris. Ce sur quoi nous sommes d’accord mais probablement pas pour les raisons communément invoquées. Il s’est en effet produit quelque chose de singulier : c’est l’adhésion véritablement effrayante du peuple français à la fausse alternative qui avait été soigneusement mise en place depuis des mois par les experts du conditionnement mental et idéologique soutenus par la logistique financière habituelle. Ceux-ci avaient clairement désigné les candidats officiels au second tour et introduit une dose de suspense avec l’inénarrable Bayrou. Le thème retenu par la bourgeoisie était celui d’un projet de société (un des avatars de l’idéologie de la « gouvernance »). D’un côté la version sociale démocrate, citoyenniste et béate de la « participation », de l’autre l’idéologie du « travailler plus pour gagner plus » version surfer californien. Entre les deux, la voix du marais, le syncrétisme du marigot se faisant passer pour l’original de la partie, le contestataire du système (de quoi pleurer !). Le succès de Sarkozy est un symptôme, avant tout celui du désespoir dans lequel les français sont plongés face à une situation bloquée : misère sociale et économique pour beaucoup, absence de valeurs authentiques finalisant le lien social. Le vainqueur a eu le talent incontestable de faire croire qu’il représentait la rupture avec l’idéologie et la pratique de la gauche. Cette dernière a été, en effet, largement rejetée par les électeurs. Mais, entendons-nous bien, il s’agit du rejet d’une dynamique portée largement ces dernières décennies par les représentants de celle-ci et reprise par de larges secteurs des partis de droite (ce qui montre l’inanité actuelle d’un tel clivage) consistant à paralyser le bon sens populaire (la commun decency de Georges Orwell) et à laminer les dernières défenses immunitaires du corps social contre l’agression capitaliste (immigrationnisme, culpabilisme, européisme, féminisme, cosmopolitisme, citoyennisme, altermondialisme, pédagogisme,etc.). Le fruit était donc mûr pour tomber dans l’escarcelle de Sarkozy, peaufinant depuis bien longtemps un discours musclé de retour à l’ordre et aux valeurs essentielles. Par là même, il empiétait largement sur les plates-bandes du Front National, dont la partie la plus droitière et réactionnaire de son électorat, lui accordait ses suffrages. Jean Marie Le Pen avait par ailleurs conduit, probablement, sa meilleure campagne électorale sur le plan de l’intelligence politique et de son positionnement idéologique. Il n’est donc pas aussi paradoxal que cela, que les moins lucides de ses électeurs aient voté Sarkozy. Dans ce contexte, on remarquera que le débat sur la politique étrangère ait été le parent pauvre de cette campagne, ce qui devrait pourtant peser dans le débat étant donné le rôle du président de la République à cet égard d’après la Constitution en vigueur. Là, réside sans doute la clef du bouleversement politique dont nous serions les témoins. Les trois premiers candidats étaient des européistes convaincus et il fut très significatif que Ségolène Royal ne put en la matière que surenchérir sur Sarkozy. Nous avions signalé durant ces dernières semaines les positions communes de ces candidats, leur inféodation totale à l’atlantisme (déclarations délirantes de S. Royal sur l’Iran). Sarkozy a étonnamment rejeté l’entrée de la Turquie en Europe, soutenue par contre ardemment par son adversaire. Mais n’est-ce pas parce qu’il sait que la voix de la France ne pèsera guère, à ce sujet, au sein de l’antre européiste et que les forces réelles du mondialisme n’en feront qu’à leur tête ? Aurait-il reçu l’autorisation de Washington de faire mine d’une pseudo indépendance en contrepartie d’un soutien sans faille à l’axe américano sioniste au Proche et Moyen Orient ? Son élection, en effet, a été saluée avec enthousiasme en Israël et outre Atlantique. Par contre, elle inquiète dans de nombreux pays arabes. Ainsi, Royal avait beau vouloir montrer patte blanche aux maîtres du monde, Sarkozy restait l’élu de leur cœur. Il s’est donc produit réellement quelque chose d’important dans notre pays mais qui est largement celé par le pouvoir : l’abandon de la tradition gaullienne d’indépendance, de jeu de contrepoids sur le plan international et de vision géopolitique (il est vrai déjà largement trahie, à plusieurs reprises, par les divers présidents de la V° République).Dès Juin, la « vague bleue » qui s’annonce lors des législatives va probablement fournir à Sarkozy la majorité qui lui est nécessaire pour gouverner sans partage.Les gesticulations de la Gauche et l’agitation gauchiste ne feront rien pour stopper son ascension inévitable. Le calme de l’été va lui permettre d’asseoir son autorité et de préparer l’application de son véritable programme : en résumé, l’assujettissement définitif de la France au système du capitalisme mondialiste par l’achèvement de la mise en place du turbo libéralisme économique. Elu sur un plan média basé sur l’affirmation de l’Identité nationale et la prise en cause des attentes des classes populaires sur lesquelles rejaillirait la richesse d’un capitalisme assaini (mais pourquoi n’y a-t-on jamais pensé ? Vraiment, cette question nous taraude à Rébellion…), il est fort à parier qu’il oubliera vite ses promesses généreuses et décevra les attentes des ses électeurs laborieux. Il révèlera alors son vrai visage, celui d’un homme au service des intérêts des patrons des multinationales et des grandes banques, un fidèle allié de l’impérialisme américain et du sionisme, un fervent défenseur d’une Europe technocratique, prison des peuples. Plusieurs signes ne trompent pas. Si les anecdotiques repas fastueux et l’escapade maltaise sont plus des relents malsains de la déplorable « starification » des politiques, les mesures annoncées dans les domaines du social et de l’éducation sont plus inquiétantes. Avec lui, tout devient possible : surtout le pire. Face au rouleau compresseur de la Droite, l’opposition parlementaire s’annonce lamentable. Entre un Parti « Socialiste » englué dans la guerre des chefs et incapable de choisir une ligne claire, et un parti centriste d’une mollesse affligeante, devenu une coquille vide après le ralliement prévisible de ses notables à l’UMP, il n’y a rien à attendre de la future Assemblée Nationale qui restera un bureau d’enregistrement des décisions de la bourgeoisie. Ne parlons plus des Verts et de feu le PC qui ne sont plus que des satellites d’un PS impuissant. L’enterrement définitif du PC accompagne, d’ailleurs symboliquement, la phase historique qui se clôt dans notre pays. Les trotskistes qui ont accompli la mission de destruction du PC qui leur avait été confiée, annoncent pour la galerie un « automne chaud », rêvant déjà d’un troisième tour dans la rue, propageant ainsi beaucoup d’illusions. Sans assise populaire, ils doivent se contenter de brasser du vent dans les amphis de quelques facs et de formenter quelques incidents urbains à base de jets de canettes de bière et d’incendies de poubelles (ambiance de saccagitude comme dirait S. Royal dont la contribution à l’évolution de la langue française aura été déterminante durant ces derniers mois). Pendant ce temps, le Front National doit gérer son tassement électoral et tenter d’assurer sa survie. Il sera amené à refaire un retour sur lui-même douloureux et à se tenir en marge de la vie politique. Plus que jamais le système est verrouillé de l’intérieur et l’absence d’une force porteuse d’une alternative se fait cruellement sentir. Les résultats des présidentielles nous enseignent qu’il nous faut rester lucide et vigilant. Lucide sur l’état des forces révolutionnaires (plus que jamais réduites et bêtement divisées). Vigilant pour éviter de finir broyé ou récupéré par l’appareil étatique. Restez attentif pour ne pas vous laisser « endormir » et soyez les grains de sable qui finiront par faire gripper la machine et le ferment qui redonnera vie à une conduite consciente de la lutte de classe contre le capitalisme. Au début du mois de mai, le président Chavez (salut à toi camarade !), en éloignant son pays de la dépendance envers les institutions internationales mondialistes, a montré ce que pouvait réaliser un peuple conscient et courageux.