Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/04/2008

Créer, construire et organiser

Les Cercles Rébellion

Notre journal connaît depuis un an un réel développement. L’augmentation de notre lectorat et de notre audience révèle qu’il existe une attente pour une pensée radicalement  révolutionnaire. Il nous a paru important que cet intérêt débouche sur une expérience militante originale et concrète. Le lancement de Cercles Rébellion vise donc à doter notre journal de groupes locaux pour élargir la diffusion des idées socialistes révolutionnaires européennes. Nous voulons que ces cercles soient à l’image de notre démarche et qu’ils répondent aux enjeux de l’époque actuelle.

Un travail théorique

Le Socialisme Révolutionnaire Européen n’a jamais été une idéologie fermée ou un musée de nostalgies. Notre journal est un carrefour, un lieu de débats et d’échanges qui a pour vocation d’être un pôle de convergences pour les diverses tendances opposées au système capitaliste. Dans le même temps, notre refus de tout sectarisme ne nous a jamais empêché de mettre clairement en avant nos idées. Au cours des cinq dernières années, nous avons entrepris un important travail théorique dont témoigne l’importante somme d’articles que nous avons publiée.

Il nous semble important, au moment où nous nous lançons dans de nouvelles initiatives, d’approfondir la définition de notre projet. C’est pour cela, que dès les prochains numéros, un effort sera fait pour expliquer le plus clairement possible nos positions. Un important travail est en cours pour vous présenter dans les prochains mois une synthèse la plus complète possible de l’idée Socialiste Révolutionnaire Européenne.

En parallèle à ce vaste chantier théorique, nous avons voulu lancer la construction d’un outil politique. Les Cercles Rébellion ne se veulent pas un groupuscule de plus, mais une structure militante répondant aux nouveaux enjeux de notre époque. La crise des anciens partis centralisés et l’incapacité chronique des nouvelles formes (réseaux, coordinations, forums…) à s’ancrer dans la durée et à peser sur les événements doit nous amener à reconsidérer les moyens de l’intervention politique. Sans relais médiatiques complaisants et moyens financiers, il nous faut mener une véritable « guérilla ». Cela ne veut pas dire que nous appelons à la lutte armée ou à la création de maquis. Il s’agit de développer l’idée,  que face l’appareil colossal du système, il faut adopter la stratégie d’une résistance offensive et organisée. Un harcèlement constant et un travail de sape des fondements de la domination  qui passent par la diffusion de l’information et de la théorie révolutionnaire.

Nous ne devons pas chercher à combattre le système sur son terrain et avec son langage, mais à créer les formes adaptées à l’expression et à la diffusion de nos idées. Pour cela, les Cercles doivent devenir l’extrême opposé de l’appareil étatique. Là où règne la résignation, la soumission, l’ignorance et la hiérarchisation la plus stupide nous opposons l’engagement, la responsabilité, la formation et la recherche de l’action collective. Nous faisons nôtre, l’appel de Georges Sorel : «  En attendant les jours du réveil, les hommes avertis doivent travailler à s’éclairer, à discipliner leur esprit et à cultiver les forces les plus nobles de leur âme, sans se préoccuper de ce que la médiocrité démocratique pourra penser d’eux ».

Une Nouvelle Génération

Le premier but des Cercles est d’offrir un cadre de rencontres et d’échanges au niveau local. Sur plusieurs grandes villes nous avons des lecteurs qui ne se connaissent pas et qui restent isolés. Faire le lien entre les divers individus est primordial pour créer une réflexion et une action communes.  Les Cercles ont pour vocation d’être des pôles de regroupement permettant une « repolitisation » et une formation militante des personnes « en marge » du système. L’expérience des luttes récentes ( mobilisation contre la constitution européenne, contre le CPE et les réformes libérales du gouvernement Sarkozy) montre qu’une partie, certes minoritaire mais croissante, du peuple refuse les valeurs de la société en place. Dans le même temps, elle ne se retrouve pas dans les formes officielles de contestation (partis et syndicats réformistes, « Extrêmes »). La diffusion des thèses de certains auteurs (aussi différents qu’Alain Badiou, Slavo Zizek, Alain Soral, Serge Latouche, Alain De Benoist, Marcel Gauchet, Jean Claude Michéa…) et le regain d’intérêt pour l’œuvre de Karl Marx (libéré des interprétations des « marxistes » orthodoxes) montre l’émergence possible d’une pensée radicale.

Cette radicalité est à l’image d’une nouvelle génération. Elle, qui a connu la chute du Mur de Berlin et les années de triomphe absolu du libéralisme idéologique et qui a grandi dans la crise des années 90 et les bouleversements d’une société française en mutation. Une génération qui est venue à la politique par révolte contre un monde de supermarchés et d’abrutissement télévisuel, qui a compris le rôle des Médias comme chien de garde du Capital. Rejetant le jeu politique classique, elle cherche sa voie autonome. Une coupure a eu lieu avec la culture du Mouvement Ouvrier et avec les tentatives révolutionnaires des années 60-70. Elle n’a donc ni formation politique ni expériences militante.

Particulièrement sensible dans le monde étudiant et chez les « trentenaires » cette révolte est diffuse. Nous ne voulons pas nous lancer dans une récupération de plus de cette tendance, de laquelle nous faisons partie à notre façon. Nous voulons contribuer à sa radicalisation en lui donnant une impulsion socialiste patriotique au sens d’antimondialiste. En apportant notre contribution, avec nos modestes moyens, à l’émergence d’une nouvelle force révolutionnaire nous suivons une direction précise.

On ne construit rien de durable sur du sable.

Permettre à nos lecteurs de se regrouper, de discuter et d’agir implique une organisation politique. Le travail théorique que nous entreprenons actuellement vise à donner une cohérence à cette démarche militante. Nous voulons montrer qu’une ligne claire n’est pas un frein au développement d’une structure politique. Bien au contraire. A la différence des partis officiels, nous affichons fièrement nos idées, sans chercher à les masquer. Nous considérons d’ailleurs comme primordial de faire de nos pratiques politiques le reflet de la nouvelle société que nous voulons bâtir. Faire le lien entre théorie et pratique est l’un des principes de base que nous voulons mettre au cœur des Cercles.

Pour cela, nous ne nous plaçons pas dans une logique de concurrence ou d’entrisme avec les autres structures proches. Nous ne nous considérons pas comme les uniques détenteurs d’une vérité ultime. Nous sommes prêts, sur des idées et des objectifs, à participer à des initiatives communes sans sectarisme. L’activité des Cercles s’organisera principalement autour de la diffusion du journal. Rébellion devant être à la fois un outil militant et un laboratoire d’idées. Accès sur des thèmes concrets ( lutte contre les attaques capitalistes contre les travailleurs, radicalisation des combats de la jeunesse, anti impérialisme) l’action militante des cercles devra faire le lien entre nos idées et la réalité quotidienne et locale. Par exemple, la fermeture d’une usine et sa délocalisation n’est pas un effet magique mais la conséquence de la mondialisation capitaliste. Expliquer sans relâche la logique du système pour mieux la combattre et proposer une alternative concrète (le socialisme) est le but fixé aux Cercles.

Préparer la Révolution , en se préparant à la Révolution  

Il n’est pas besoin de répéter que nous sommes un petit groupe. Nous en avons pleinement conscience, nous savons aussi que, dans certaines situations, il n’est pas besoin d’être nombreux pour être un facteur déclencheur d’un mouvement plus large : l’étincelle qui embrase tout…

Nous pensons que notre idéal bat dans de nombreux cœurs, que le rêve d’une société différente secoura le sommeil de notre époque. Refusant de devenir une avant-garde coupée du peuple, nous affirmons que la lutte d’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. Que si une minorité à un rôle d’éveilleurs, c’est aux travailleurs de prendre en main leur combat et leur avenir.

Mais cela implique un engagement efficace et constant des personnes motivées et sérieuses qui souhaitent nous rejoindre. Nous n’hésiterons jamais assez sur l’aspect intérieur de la révolution que nous voulons mener. Il est important de « chasser le bourgeois de sa tête » avant de le chasser du pouvoir. Cela implique un détachement pas rapport à la mentalité contemporaine. On ne consomme pas de contestation ou on ne zappe pas les idéaux. C’est sur la durée que l’on juge un engagement, nous nous inscrivons dans le long terme avec les cercles. Ne voulant pas rester spectateurs des ravages du capitalisme, nous entendons lutter au sein du peuple pour construire une alternative socialiste révolutionnaire européenne.

 

 

Les commentaires sont fermés.