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03/09/2012

Edito 55 : EDITORIAL HOLLANDE TROUVE SON CHEMIN DE DAMAS.

Ce qui caractérise depuis deux décennies la politique impérialiste française quelque soit le gouvernement en place, est l'engagement ouvert aux côtés des forces occidentales impérialistes sous la houlette des Etats-Unis tentant de remodeler le monde à la suite de l'effondrement de l'URSS. Ces dernières années, le rythme d'intervention français s'est accéléré ( Afghanistan,Côte d'Ivoire, Libye, Syrie) comme si la bourgeoisie hexagonale et antinationale ne trouvant aucune issue à la crise systémique dans notre pays tentait de happer quelques avantages à court terme au sein de la curée organisée au détriment des nations agressées et tentait de conserver une situation de prestige et de positionnement géoéconomique/géostratégique dans un monde en total bouleversement.

L'instance dirigeante sociale démocrate nouvellement élue ne déroge pas à la règle mais vient au contraire la confirmer. Si à l'époque du Général de Gaulle, le capitalisme français avait pu encore conserver une relative croissance tout en maximisant sa recherche de profit dans la sphère financière à l'extérieur (tendance lourde et spécifique du capitalisme en France depuis le 19°siècle (1)), le démantèlement des frontières nationales et des écluses protectrices héritées du gaullisme adossées à l'indépendance à l'égard de l'OTAN, rend très différente la problématique à laquelle la bourgeoisie française est confrontée. La trahison du peuple travailleur étant devenu le véritable sport national de la bourgeoisie, celle-ci s'est empressée de revenir dans le giron otanesque pour flatter le maître étasunien de ses destinées et pour tirer son épingle du jeu au sein de la concurrence économique universelle. C'est sans doute l'explication la plus plausible à l'acharnement sarkozien à dynamiser une politique impérialiste belliqueuse à laquelle le président mystificateur en poste vient explicitement de souscrire en choisissant clairement son camp dans le conflit syrien (et non une quelconque révolution) entretenu par des puissances extérieures finançant des bandes armées auxquelles les services français d'intervention portent assistance au risque de plonger notre pays au sein d'une conflagration militaire au Proche Orient.

Qu'attendre alors, au plan social, d'un gouvernement dont la politique suit clairement les injonctions du système capitaliste en crise? Ce ne sont pas les quelques mesures démagogiques prises récemment qui vont atténuer le poids des sacrifices demandés aux travailleurs afin de pérenniser leur exploitation. Le discours récurrent après chaque élection vient évidemment de nous être resservi selon lequel l'ampleur des difficultés, d'un lourd passif budgétaire était inimaginable par la nouvelle équipe d'impétrants aux commandes. On voit bien ce que cela signifie : nous sommes priés de nous laisser plumer sans barguigner mais dans une atmosphère empreinte de toute l'onction sociale démocrate. On peut émettre l'hypothèse probable selon laquelle la gauche institutionnelle qui aura à prendre des décisions drastiques dirigées contre les travailleurs va s'en trouver globalement discréditée ; l'alternance spectaculaire politique a assez duré. Pour autant nous ne voyons pas encore se dessiner dans l'immédiat l'émergence d'une force organisée et siginficative décidée à s'affronter vigoureusement au capitalisme. Pour nous, l'orientation fondamentale ne varie pas : le prolétariat doit rendre ses besoins et ses aspirations, hégémoniques dans une dynamique de lutte (2). Pour ce faire la conscience du dépassement des contradictions structurelles du capital est une nécessité ; on n'aménage pas ce qui pourrit, on l'élimine.

 

NOTES :

1) En France "la séparation du capital-argent et du capital-productif a favorisé l'expropriation des capitalistes eux-mêmes mais à un moindre degré qu'ailleurs et la centralisation du capital bancaire et l'exportation des capitaux ont nui à l'investissement national, tout en limitant la dévalorisation du capital drainé par les banques. La bourgeoisie française, face aux crises structurelles, a sacrifié l'intérêt national et provoqué le déclin de la France.[...] La France est le pays capitaliste développé où l'alternative pourrissement ou solution de la crise est posée avec la plus grande force objective et subjective. Le C.M.E [Capitalisme monopoliste d'Etat. La rédaction, 'degré supérieur de concentration et de différenciation du capital`selon l'auteur. p.106.] français porte en lui l'héritage de certains traits spécifiques de l'impérialisme français. La bourgeoisie recherche sans cesse la spéculation financière et l'exportation des capitaux plutôt que l'investissement national." J.P Scot. La voie française du capitalisme, p.130-31, in.La France contemporaine. Identité et mutations de 1789 à nos jours. Ouvrage collectif. Ed. Sociales. Coll. L'Essentiel. Paris. 1982.

2) Référence historique dans un contexte différent : "Après 1945 : la plus forte et lapluslongue phase d'accumulation de l'histoire du capitalisme français s'explique en grande partie parce que les travailleurs français ont pu non seulement imposer la revalorisation de leur force de travail, mais infléchir des politiques de développement dans le sens de l'intérêt national. La sortie de la crise passe par la revalorisation massive du capital vivant, de la force de travail et par la constitution de la classe ouvrière en classe nationale dirigeante." Ibidem.P. 132.

 

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