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15/01/2015

Georges Orwell V/S Big Brother

 

george-orwell-2.jpg Georges Orwell (de son vrai nom Eric Blair) fut un homme engagé qui échappa pourtant à tout dogmatisme. Quand la majorité des intellectuels de son époque succomberont aux sirènes du totalitarisme, lui, restera un esprit libre (chose qui ne lui fut pas pardonnée). Socialiste convaincu, ses positions politiques s’inspirent plus de son expérience de l’existence que de lectures théoriques.

Quand pensée et action s’unissent

Né au Bengale en 1903, sa famille fait partie de ses fonctionnaires zélés qui firent la grandeur de l’empire Britannique. Envoyé suivre ses études en Angleterre, il retourne aux Indes pour devenir officier de police en Birmanie. Au bout de cinq ans de service, il rentre en Europe dégoûté à jamais de l’impérialisme. Lui qui avait déjà montré, pendant sa scolarité, son aversion pour toute forme d’injustice, réprouve l’étroitesse d’esprit de la petite caste coloniale et la misère dans laquelle elle maintient les peuples colonisés. Renonçant à toute forme de carrière, il veut se consacrer à l’écriture et se tourne vers le journalisme. Collaborant à la presse de gauche et libertaire, on l’envoie dans les bassins houillers du Nord de l’Angleterre pour faire un reportage sur les conditions de vies des mineurs. Il vécut ainsi plusieurs mois avec les ouvriers de Wigan et Sheffield dans la grisaille du pays houiller. `C’est une révélation pour lui, il tirera de son expérience son style saisissant de vérité et ses convictions socialistes (1). Il observe la dignité et la solidarité quotidiennes des travailleurs, ce « Common decency », cette civilité de tous les jours des humbles. Hautement moral, ce sentiment d’entraide rejette l’égoïsme du capitalisme marchand. Poursuivant sa vie de journaliste sans le sou pendant les années 30, il connaît la galère et se retrouve au bord de la misère. Il fréquentera même les hospices pour vagabond et multipliera les petits boulots pour survivre (2).

La Catalogne libre : le rêve en arme

Quand en 1936, la guerre civile éclate en Espagne, il se précipite à Barcelone pour s’engager dans les rangs républicains (3). Il se retrouve dans une capitale catalane en pleine ébullition révolutionnaire. Orwell rejoignit les miliciens du POUM (Parti Ouvrier d’Unification Marxiste), il mit à contribution sa formation militaire britannique et forma les jeunes miliciens espagnols sans expérience, à la caserne Lénine. Avec eux, il monta vers les tranchées du front d’Aragon. Quand il descend pour une brève permission après un hiver en enfer, il découvre Barcelone plongé dans des combats fratricides entre d’un coté les milices du POUM et de la CNT-FAI anarchistes et les communistes soutenus par les agents soviétiques que Staline a envoyés en masse en Espagne.

Dégoûté, il remonte pourtant en première ligne pour fuir cette atmosphère étouffante. Le 20 Mai, Orwell est grièvement blessé d’une balle qui lui traverse la gorge. En convalescence, il apprend l’écrasement du POUM par les staliniens. Les responsables de l’organisation sont kidnappés et exécutés clandestinement par les communistes, les miliciens sont désarmés et versés dans la nouvelle armée républicaine dirigée par le Parti Communiste. Orwell doit quitter en secret l’Espagne pour échapper aux agents staliniens à sa poursuite. Pourtant, si l’aventure finit mal, il restera porteur d’un rêve d’émancipation de la Catalogne Libre.

Un homme libre contre le totalitarisme

A partir de son retour, son refus de tous les totalitarismes sera absolu et il les combattra par tous les moyens. Le Pacte germano-soviétique est pour lui la confirmation de la convergence des forces autoritaires. Il rejoint le camp des démocraties, avec le sentiment clair qu’entre deux maux, il faut choisir le moindre. Si le gouvernement de son pays était loin d’être parfait, la vieille tradition de liberté individuelle anglo-saxonne présentait infiniment plus de garanties pour son indépendance de pensée que les dictatures nazies ou soviétiques.

Durant la guerre, il met sa plume au service des alliés, il est annonceur à la BBC et couvrira comme reporter les derniers combats sur le front Ouest. Il écrit pendant cette période, la Ferme des Animaux, critique du stalinisme et dénonciation de la trahison par les communistes des révolutions russe et espagnole. Le livre ne trouvera pas d’éditeur sous la pression des autorités anglaises qui ne veulent pas froisser la susceptibilité du petit père des peuples qui est encore un allié des démocraties. Quand débutera la guerre froide, les choses vont bien changer, puisque le livre sera récupéré pour servir la propagande anti-communiste la plus primaire (La CIA financera même les adaptations cinématographiques de la ferme et de 1984). Ayant perdu sa femme, Orwell va se retirer dans une petite Île, au large de l’Ecosse. Vivant la vie paysanne et élevant son fils adoptif, il réalise son rêve d’un retour à la terre hors des tumultes du monde moderne. Quand la maladie le rattrape, il s’épuise à boucler son dernier livre, 1984. Endurant stoïquement les pires souffrances, il termine son œuvre majeure avant de mourir de la tuberculose, le 21 janvier 1950.

L’autre socialisme

Orwell ne s’est jamais gêné pour attaquer dans ses écrits les intellectuels de gauche qui prônaient, dans leurs confortables salons, la dictature du prolétariat, mais qui pour rien au monde n’auraient pu supporter de vivre à leurs côtés. Cette « gauche tapette », comme il l’aimait l’appeler sur un ton moqueur, faisait fuir par ses discours vains et creux ceux que le socialisme aurait pu attirer. L’auteur de 1984 avait une vision concrète et pratique du socialisme : «  Si quelqu’un commençait par demander qu’est-ce que l’homme ? Quels sont ses besoins ? Quelle est pour lui la meilleure façon de se réaliser ? on découvrirait que le fait d’avoir le pouvoir d’éviter tout travail et de vivre de la naissance à la mort dans la lumière électrique en écoutant de la musique en boîte, n’est nullement une raison de vivre de cette manière. L’homme a besoin de chaleur, de loisir de confort et de sécurité : il a aussi besoin de solitude, d’un travail créateur et du sens du merveilleux. S’il reconnaissait cela, il pourrait utiliser les produits de la science et de l’industrie en fondant toujours ses choix sur ce même critère : est-ce que cela me rend plus humain ou moins humain ».

Un socialisme qui chercherait, à défaut de pouvoir parfaire la société humaine, à la rendre meilleure ne serait-ce qu’en réduisant l’injustice et les inégalités, une société décente basée sur la recherche du bien commun. Orwell savait que si cette société n’arriver pas, l’humanité se verrait plonger dans la barbarie sans fin : « Si vous désirez une image de l’avenir, imaginez une botte piétinant un visage humain éternellement » écrivait-il dans 1984. Il plaçait ses espoirs dans la prise de conscience des masses populaires, qui tôt au tard, se dresseront contre l’oppression.

À Lire

1) Le quai de Wigan, collection 10/18.

2) Dans la dèche à Paris et à Londres, collection 10/18

3) Hommage à la Catalogne, collection 10/18

La Ferme des Animaux et 1984 sont disponibles en Folio.

Nous conseillons vivement la lecture des deux livres de Jean-Claude Michéa, Orwell, anarchiste tory et Orwell éducateur, aux éditions Climats.

Les essais, articles et lettres politiques de Orwell furent édités par Ivréa et l'Encyclopédie des nuisances en 3 volumes : une mine de radicalité enfin disponible en français.

Article paru dans Rébellion 7 de Juillet/Aout 2004.

 

orwell,1984,socialisme révolutionnaire,rébellion,ferme des animaux

 

 

26/12/2014

Charles Robin sur MZ : A la Gauche du Capital ?

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21/12/2014

« Penser le Réel pour sortir du Système »

 

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Essais de Michel Drac est un recueil d'essais écrit entre 2005 – 2009 par Michel Drac pour quatre des textes et de manière collective pour un texte, Michel Drac s'occupant de la mise en forme. Le travail d'essayiste de l'auteur consiste à offrir aux lecteurs une grille de lecture originale du présent, afin d'envisager notre futur. Chaque texte est précédé par un commentaire de l'auteur exprimant le regard qu'il porte sur le texte en 2013.

L'originalité des essais de Drac est de définir des lignes d'actions au-delà des problématiques décrites. Bien qu'il arrive évidemment de ne pas être d'accord à cent pour cent avec les possibles actions avancées par Drac, l'auteur le reconnaissant lui-même, il est tout de même très intéressant qu'elles aient été développées dans leurs grandes lignes dans les différents textes.

Bien qu'un des textes « souffre d'un déficit de méthodologie », que les propos d'un autre ait été incompris par les lecteurs, qu'un autre souffre des faiblesses de l'écriture à plusieurs mains ou que la chronologie et le tempo des événements décrits dans un autre des textes ne se soient pas réalisés exactement comme énoncés, il faut reconnaître le sérieux des essais de Drac, la pertinence des questions soulevées tout au long des textes, le courage de l'auteur pour traiter des questions aussi sensibles que le racialisme et son contraire l'antiracialisme, ainsi que le niveau élevé de réflexion de l'auteur pour traiter des questions complexes telles que le mode de pensée occidentale et le sens que ce mode de pensée produit.

Les essais « Céfran » et « De la souveraineté » traitent de deux sujets qui se recoupent à savoir celui de la francité et celui de la souveraineté du peuple français. Le premier texte commence par poser la question de la nature de la France. Selon Drac le fond du projet français consiste à mettre la force au service d'un Idéal : dans la France mérovingienne ce sont les guerriers francs qui reçoivent le baptême et font serment de servir l'idéal chrétien, dans la France des années 1790 ce sont les armées qui portent les idées de la Révolution. Après avoir décrit la nature de la France, ses identités et ses moteurs au cours des siècles, Drac s'intéresse au projet euro-mondialiste porté par les élites occidentales (France incluse), afin de comprendre quelles en sont les racines et quelles en sont les visées en termes économique, spirituel et politique. L'auteur aborde ensuite les conséquences actuelles et futures de ce projet sur la France, le « cataclysme » à venir. Enfin Drac a le courage de conclure son essai sur ce qui peut être fait pour régénérer le peuple et le projet français et être les dignes héritiers de nos ancêtres.

« De la souveraineté », texte écrit à plusieurs mains et mis en forme par Drac, aborde également le projet euro-mondialiste, mais sous un autre angle cette fois. Les auteurs partent des émeutes de 2005 dans les banlieues françaises pour constater au niveau individuel ce qu'est la perte de liberté et de souveraineté lorsqu'on délègue sa sécurité à l'Etat. Ce point de départ permet aux auteurs d'aborder les sujets tels que la liberté et la souveraineté en ce qui concerne la France et évidemment le projet mondialiste libéral qui est appliqué à la France grâce au renoncement de ses élites. Dans la deuxième partie du texte, les auteurs font des propositions pour résister au mondialisme et retrouver la souveraineté au niveau de la nation française, ainsi qu'au niveau individuel et communautaire (au sens charnel). Ils se basent d'abord sur plusieurs hypothèses quant au futur de la France et partant de là, exposent le projet fractionnaire qui consiste à semer des îlots de résistance à partir desquels le peuple français pourrait se régénérer.

« La question raciale » aborde les épineuses questions du racialisme et de l'antiracialisme. Drac commence par parcourir l'histoire des racialismes modéré et extrémiste et fait de même avec l'antiracialisme. Il en déduit que le racialisme et l'antiracialisme peuvent être aussi meurtriers l'un que l'autre, l'antiracialisme n'est en rien supérieur au racialisme.

Drac entreprend ensuite une anthropologie comparée des races blanche, noire et asiatique et aborde le sujet de l'anthropogénèse au cours duquel il décrit le fonctionnement des différentes parties du cerveau (cerveau reptilien, système limbique et néocortex). Basé sur ce fonctionnement il explique en quoi la destruction de l'éducation propre aux européens (la Paideia chez les Grecs anciens) conduit à fabriquer des hommes racistes.

Drac aborde ensuite la question de l'instrumentalisation du racialisme et de l'antiracialisme en politique dans les idéologies contemporaines. La partie la plus essentielle pour nous concerne l’avènement d'un néo-racialisme biotechnologique sous couvert d'antiracialisme.

Drac conclut en mettant en garde contre le racialisme extrémiste (nazisme) et l'antiracialisme extrémiste (ce que nous vivons actuellement) et prend partie en faveur du racialisme et de l'antiracialisme modérés.

Les deux essais « Crise ou coup d'état » et « Crise économique ou crise du sens » sont également liés et traitent de la question de la crise que connaît le monde depuis 2007.

Dans le premier essai Drac parcourt un ensemble significatif de graphiques et de statistiques et les interprète. Le but de cette étude vise à montrer le rôle du système financier dans la crise actuelle, mais également à montrer en quoi l'oligarchie financière a fait de l'Asie son usine à bas coût avec des travailleurs exploités et comment elle compte calquer le niveau de vie occidental sur celui de l'Asie pour assurer sa suprématie et assurer ses profits.

Le deuxième « essai » prend plus de hauteur pour décrire la crise actuelle et surtout aborde la question de la crise économique sous l'angle de la production du sens au sein des sociétés, se basant notamment sur l'exemple de l'effondrement de l'Union Soviétique au début des années 90. Drac décrit la production de sens au sein des sociétés comme le codage et le surcodage du réel. La crise intervient lorsque le surcodage (le codage du codage) finit par être en total déconnexion avec le réel et que l'ensemble de la société en prend conscience. C'est alors qu'un nouveau sens produit par le nouveau pouvoir qui se met en place se substitue à l'ancien sens et décomplexifie le niveau de codage en supprimant purement et simplement le surcodage. Au travers d'exemples tel celui d'Enron (1) et plus généralement du surcodage à l’œuvre dans le monde économico-financier actuel, Drac montre qu'une crise du sens risque également de se produire dans les années qui viennent.

Drac conclut cet essai par décrire le type d'homme qui sera le plus à même de survivre à une crise du sens et à participer à la production du nouveau sens. Essais de Michel Drac est donc un recueil important à lire pour qui veut toucher aux problématiques que rencontre l'occident et en ce qui nous concerne, l'Europe et la France.

 

Florian Lejault.

Essais, Michel Drac, Editions Scribedit, 20 euros

 

NOTE : 1) Enron était une société américaine, dont les activités se concentraient sur le gaz naturel et le courtage en électricité. C'est cette dernière activité et le maquillage des pertes (suite à des spéculations sur le marché de l'électricité) en bénéfices qui précipita sa chute.

 

08/12/2014

Sortie de l' Hommage à Costanzo Preve

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Première brochure de notre future série de publications, l'Hommage à Costanzo Preve est disponible contre 4 euros à notre adresse :

Rébellion c/o RSE BP 62124 31020 TOULOUSE cedex 02 France  . 

13/11/2014

Nouvelles campagnes : Mobilisation générale !

3 campagne d’autocollants sont maintenant disponible pour la diffusion militante :

3 euros les 25 exemplaires - 6 euros les 50 exemplaires 

12 euros les 100 exemplaires

Commande ( port compris) : Rébellion c/o RSE BP 62124 31020 TOULOUSE cedex 02

 

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