14/05/2014
EDITORIAL 64 : SURVIE DU CAPITALISME OU DU GENRE HUMAIN?
Nous avons fait suivre notre éditorial précédent concernant la dynamique belliciste en Ukraine, d'un communiqué publié sur notre blog que nous reprendrons ici :
"COMMUNIQUE COMPLEMENTAIRE SUR LA SITUATION EN UKRAINE : L'ARROSEUR ARROSE.
Tous les défenseurs de la liberté des peuples devraient aujourd'hui se réjouir du vote exprimé par les électeurs de Crimée qui ont décidé de leur destin politique, en adoptant pacifiquement par référendum la résolution - que nous saluons - de rattacher leur pays à la Russie en se séparant de l'Etat fantoche ukrainien, et non par un coup d'Etat comme cela a été fomenté à Kiev. Mais les représentants de l'impérialisme atlantiste ne l'entendent pas de cette oreille, eux qui ont pris goût à l'exercice de la violence engendrant le chaos lorsque celle-ci est utilisée dans le sens de leur tentative d'hégémonie géopolitique. Le morcellement des Etats contre lesquels est dirigée leur ire incarne à leurs yeux le sommet de la démocratisation de la vie politique (éclatement de l'URSS, de l'ex-Yougoslavie, de l'Irak, de la Libye, etc.) mais est réputée être illégitime lorsque le peuple concerné se décide très majoritairement pour son indépendance. Encore que dans le cas qui nous occupe, il ne s'agit pas de la naissance d'un nouvel Etat croupion comme le Kosovo, par exemple, mais d'une volonté de rejoindre la Russie. Celle-ci a entièrement raison d'invoquer les précédents cités ci-dessus pour prendre acte de la volonté de la Crimée et d'y souscrire (vote imminent à la Douma). Pour l'axe impérialiste atlantiste c'est la situation de l'arroseur arrosé. Et comme la roche Tarpéienne est proche du Capitole, les vainqueurs de Kiev sont priés de rapidement quitter les lieux ou de faire allégeance sincère à l'armée qui, de fait, sera russe et seule à stationner dans ce haut lieu géostratégique qui lui sera définitivement acquis. Dans son hystérie, l'oligarchie occidentale a acculé dans ses retranchements la Russie qui ne pouvait se soumettre au diktat que l'on voulait lui imposer. Peut-être n'avait-elle pas clairement évalué la résistance qu'allait lui opposer la population russophone et l'attachement de cette dernière à des symboles hérités du socialisme. De plus, depuis le chute du mur de Berlin (seul moment d'unification qui n'était en fait qu'une réunification de l'Allemagne) sa stratégie politique est éminemment désintégratrice des équilibres nationaux, régionaux, des peuples, des identités, tous ses moyens ont été mis en œuvre afin de morceler ceux-ci. Aujourd'hui, elle se heurte à une puissance capable d'intégration, intégration désirée par les insulaires de Crimée. Cela change la donne géopolitique et pourrait donner un sens à la dynamique future de celle-ci, dans la perspective d'un affaiblissement du pôle atlantiste. Certes, en un sens, il y aurait une part de vérité dans l'affirmation selon laquelle la Crimée ne ferait qu'un retour (réintégration)dans le giron de la Russie (discours de Poutine du 18/03) après son rattachement à l'Ukraine, au sein de l'URSS, par le révisionniste Krouchtchev et son "indépendance" récente. Mais la signification du phénomène paraît être d'un autre ordre plus essentiel : dans le contexte historique actuel celui d'une victoire nette de la Russie face à une offensive tout aussi nette de l'oligarchie atlantiste menée contre elle. Les mouches ont changé d'âne...
Nous sommes évidemment dans l'incertitude concernant la situation à venir bien que nous ayions déjà insisté sur la trajectoire belliciste rendue possible par celle-ci. Ce qui est, néanmoins probable c'est que l'Occident continue à se liquéfier dans sa dynamique nihiliste. En conséquence, ce qui constitue encore son liant afin qu'il ne s'effondre pas, se résume à une mobilisation otanesque contre des figures à abattre et des territoires à dévaster. Désormais la Russie sera promue à ce rang diabolisé. Ici, néanmoins, le bât blesse car par sa détermination cette dernière vient de montrer qu'elle est redevenue une grande puissance. Nous espérons qu'elle mettra celle-ci au service d'un processus d'intégration eurasienne authentique. C'est à ce niveau qu'il est indispensable qu'une mobilisation des peuples se fasse contre le chaos capitaliste désintégrateur. Localement, il s'agira d'observer la capacité du prolétariat ukrainien à répondre à la dictature instaurée par le gouvernement de Kiev. Plus largement, les travailleurs européens devront faire le lien entre la crise sociale profonde qui les affecte et l'offensive impérialiste poursuivie par leurs classes dominantes.
Le 18.03.2014."
Nous n'avons rien à changer à ce que nous écrivions, y compris dans l'éditorial du n° 63, les évènements semblant bien aller dans le sens que nous mettions à jour. Le pôle atlantiste ne renonce pas à soutenir, à armer et financer le gouvernement de Kiev afin qu'il reconquière dans le sang les territoires russophones en sécession. Dans quelle mesure et jusqu'où la Russie peut-elle laisser faire ce qui apparaît clairement comme étant son ennemi impérialiste? Nous avons certainement affaire à un moment crucial du redéploiement des forces et des cartes à jouer par les puissances impérialistes concurrentes.
Néanmoins le dessein eurasiste n'est pas clairement établi car comme nous l'écrivions, il ne dépend pas, loin s'en faut, de la seule politique poutinienne mais bien des forces anticapitalistes présentes à l'est de notre continent car il ne peut se configurer qu'en tant que dépassement /suppression de l'emprise atlantiste sur le monde devenu non-monde et immonde pour les déshérités. Ainsi l'Ukraine se situe à la pointe géopolitique extrême orientale du grand projet de Partenariat transantlantique de commerce et d'investissement visant à mettre en place un immense espace de libre-échange sous la houlette étasunienne dont l'UE est érigée en gauleiter régissant les intérêts capitalistes. Il est absolument nécessaire de répéter cela afin de faire comprendre aux travailleurs, le rapport entre la nature de la politique internationale, avec ses conflits impérialistes, et les attaques - pour l'essentiel identiques - auxquelles ils sont soumis par leurs classes dominantes nationales.
En France, la social-démocratie hollandiste vient de nous gratifier d'un Pacte de Responsabilité qui ne relève que de la responsabilité de celle-ci à l'égard de l'oligarchie capitaliste et de ses impératifs financiers et de profit. Les prolétaires, pourtant si essentiels pour sa pérennité, coûtent trop cher au capital, il faut donc réduire la valeur de la reproduction de leur force de travail. Ce fameux pacte n'est qu'un tour de passe-passe afin de leur faire supporter toujours plus le poids des contradictions issues de sa crise systémique. On rognera encore sur leurs salaires, leur niveau de vie, la satisfaction de leurs besoins corrélativement toujours plus aliénés au processus de désir de consommer. C'est la mort à crédit annoncée!
En réaction à cette condition affligeante, la majorité du peuple laborieux n'accorde plus guère sa confiance à la politique électoraliste, l'abstention gigantesque aux municipales le démontre. Néanmoins, cela ne témoigne pas pour l'instant d'une prise de conscience particulière des enjeux de notre temps car sur le terrain de la lutte de classe, des luttes sociales, rien ne paraît se manifester de façon massive et encourageante pour le prolétariat. C'est pour ces raisons que nous devons insister sur la dénonciation globale du capital et non sur tel ou tel aspect particulier de la politique d'un gouvernement. Aussi, par exemple, lorsque Sarkozy ou Hollande lancent la France dans des aventures guerrières en Afrique ou poussent au crime en Ukraine, ce n'est pas pour faire triompher la justice universelle mais c'est bien qu'ils espèrent ainsi faire profiter le capital français des miettes plus ou moins substantielles que le dispositif atlantiste lui concèdera.
En conséquence, il ne s'agit pas d'apporter son soutien à telle puissance capitaliste (Russie, par exemple) contre telle autre mais de tenir compte des possibilités réelles afin de mettre fin à la domination du capital absolu. Nous soutiendrons la résistance des travailleurs ukrainiens contre la clique de Kiev, car celle-ci défend les intérêts atlantistes (ennemi principal) et que sa victoire signifierait la paupérisation accrue de larges secteurs de la population ukrainienne, toutes composantes culturelles confondues. De surcroît, cette victoire renforcerait la mainmise, le renforcement de la dynamique de l'exploitation universelle à la mode néo-libérale. Cette résistance permettra également aux travailleurs de l'Europe de l'est de ne pas céder aux sirènes de l'impérialisme occidental dont ils commencent à comprendre le sort qu'il leur réserve (après les illusions répandues lors de la fin du bloc soviétique).
Ces travailleurs doivent se débarrasser eux-mêmes de leurs propres capitalistes sans devenir les supplétifs de l'oligarchie atlantiste pourrissante. A long terme, cela rendrait effective, une politique et une vision du monde eurasiste qui ne peuvent être qu'authentiquement socialistes (défaite probable de l'impérialisme par un nouveau jeu de dominos géopolitique à échelle mondiale).
En ce début du XXI° siècle, il apparaît de façon aveuglante que le capitalisme n'a plus qu'à nous offrir un avenir de dévastation de la terre, des cultures et des hommes. La quête illimitée de la valeur sacrifie les potentialités de satisfaction de besoins réellement humains au profit du désir de puissance dominatrice faisant fi des équilibres écologiques et du désir de consommation absurde alimentée par le productivisme. C'est tout ce fatras que les prolétaires devront reléguer au musée des antiquités dans la salle réservée aux instruments de tortures et autres productions infâmes d'une humanité rendue malade par ses propres sécrétions aliénantes.
22:32 Publié dans La revue Rébellion, Réflexion - Théorie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eurasisme, ukraine, guerre, guerre civile, rébellion | Facebook | | Imprimer
03/03/2014
En Ukraine, la course à la guerre.
"La mystification, en fait - comme processus réel et non comme entreprise concertée - , est malheureusement si profonde que l'individu réifié reste en possession de sa libre praxis [...] C'est sa libre activité qui reprend à son compte dans sa liberté tout ce qui l'écrase..."
Jean-Paul Sartre. Critique de la Raison dialectique.
Un coup d'Etat semble l'avoir momentanément emporté en Ukraine, du moins dans sa région occidentale et sa capitale administrative. Les affrontements de ces dernières semaines mirent en présence les intérêts contradictoires des fractions de "la bourgeoisie oligarchique" (déclaration du Parti Communiste Ukrainien) locale. Un certain nombre d'ahuris, croyant faire une révolution, ont pris parti pour sa tendance européiste et occidentaliste, de fait objectivement anti-européenne parce qu'arrimée à l'offensive atlantiste sur notre continent. La situation politique instable qui va naître de cette conjoncture (malgré les élections anticipées annoncées et probablement ingérables) explosive sur le plan géopolitique (la Russie ne reconnaît pas la légitimité du nouveau pouvoir et vient de placer ses troupes en état d'alerte à la frontière ukrainienne et le Conseil de la Fédération de Russie vient d'autoriser l'envoi son armée en Ukraine), confirme la trajectoire belliciste du système impérialiste mondial que nous dénonçons régulièrement. L'éviction de Ianoukovitch (bourgeois indécis) n'a pu se faire que grâce à l'appui des forces impérialistes occidentales selon un processus d'infiltration/manipulation bien rodé, constituant de ce fait une véritable provocation à l'égard de la Russie dans le contexte de la Quatrième Guerre Mondiale en cours. La mise en scène médiatique afin de diffusion spectacliste mondiale consista, comme cela est devenu une habitude, à concentrer une masse de gens en un point visible de la capitale, une place dont les médias aux ordres se gargarisent du nom de façon énamourée, afin de faire croire à l'existence d'un mouvement populaire majoritaire.
Tout le contraire d'un processus révolutionnaire dont la dynamique prend une ampleur territoriale indéniable et suscite des organes de lutte articulés géographiquement à sa base en ébullition. Actuellement, la situation est susceptible de dégénérer en guerre civile dont aurait à pâtir la majorité du peuple ukrainien pris en otage par les factions nationales et internationales de la classe dominante. La tension est grave et commence à se traduire par des affrontements en Crimée à dominante russophone où des forces spéciales sont en train d'intervenir afin de contrer les putschistes de Kiev, d'autant que la flotte russe voit sa présence à Sébastopol, remise en cause par le nouveau gouvernement alors qu'elle avait été confirmée pour de nombreuses années par Ianoukovitch qui se voit dorénavant menacé par un mandat d'arrêt international (les malfaiteurs impérialistes vainqueurs peuvent, quant à eux, comme toujours dormir tranquillement sur leurs deux oreilles). La population orientale russophone du pays se prépare, quant à elle, à résister au pouvoir établi à Kiev. Les prolétaires du bassin minier de Donbass n'ont évidemment aucun intérêt à ce que leur pays se rattache à l'UE, ils soupçonnent que leur situation matérielle ne pourrait qu'empirer (actuellement retraite à 45 ans, par exemple, pour les mineurs).
En fait, toute cette tragédie repose principalement sur les conséquences de l'effondrement de l'URSS qui a laissé sur le carreau de larges fractions de la population laborieuse et, en particulier, au sein d'anciennes républiques soviétiques dont l'oligarchie dominante pensait pouvoir tirer les marrons du feu de l'indépendance et de la gabegie qui leur était proposée à l'occasion de la décomposition des anciennes structures économiques et sociales. L'Ukraine ne bénéficiant pas du relatif redécollage de l'économie russe sous Poutine a payé chèrement son choix politique indépendantiste alors qu'elle restait très dépendante, sur le plan énergétique, de la Russie. Que valent les perspectives d'indépendance lorsqu'elles restent illusoires sur le plan économique et cela dans un contexte social chaotique? Elles ne servent que d'instruments à des stratégies impérialistes déstabilisantes.
La situation d'affaiblissement de la Russie ne lui permettait pas de s'opposer à l'éclatement de son ancien empire ; les forces pro-occidentales en profitèrent aisément. Le nationalisme ukrainien dans ce contexte ne peut qu'être déconnecté de la réalité contemporaine et se rattacher à une perception déformée de son propre passé donnant lieu à une fantasmatique fascistoïde chez certains, animés par de l'anti-communisme. La référence au social-démocrate Petlioura ne serait guère plus alléchante et il est fort douteux que les manifestants de Kiev soient des disciples de Makhno... Quoi qu'il en soit, ce n'est pas le fruit du hasard si le signal du déclenchement de l'émeute fut donné lors de la décision de la part du gouvernement ukrainien de ne pas souscrire aux engagements que lui proposait l'UE et de se retourner vers les propositions eurasiennes du gouvernement russe. D'après l'interprétation officielle, nous assisterions dorénavant à des révolutions populaires pour adhérer à l'entreprise de dépouillement des peuples qu'est l'Europe du capital (les grecs, par exemple, apprécieront). Tout au plus les manifestants ukrainiens dans leur déboussolement sur fond de paupérisation croient-ils encore à la manne céleste européiste.
Il est possible de distinguer à fin d'analyse deux axes principaux de compréhension de la réalité mais qui sont inextricablement mêlés au sein de celle-ci :
a) L'axe géopolitique d'encerclement de la Russie par l'avancée de l'OTAN essayant de se positionner au plus près, maintenant au contact, des frontières russes. De fait, d'anciens territoires russes se voient partagés sur fond de composantes ethniques différentes et voient leur statut politique international plus ou moins discuté (Transnitrie, Abkhazie, Ossétie, etc.). Si l'Ukraine tombait dans l'escarcelle otanesque, le Belarus qui a déjà été victime de pressions et de tentative de déstabilisation par l'Occident serait probablement visé à nouveau dans l'avenir. La Russie poutinienne a amorti dans l'ensemble ces chocs géopolitiques tout en restant relativement prudente voire en reculant sur des questions plus éloignées pour elle (Libye) ; elle semble en avoir tiré la leçon pour la situation en Syrie. Sa tentative de construction de l'Eurasie ne sera-t-elle pas prise de vitesse par l'offensive atlantiste? C'est là que le détachement de l'Ukraine du pôle eurasien serait fort préjudiciable à son projet tant sur le plan géostratégique que géoéconomique. Mais pour que cette nouvelle donne multipolaire puisse se concrétiser, il est nécessaire que la dynamique sociale aille dans le bon sens afin que les peuples puissent s'identifier à ce projet. Le capitalisme n'est pas porteur d'avenir humain, il en est l'impossibilité fondamentale. Il paraît absurde de vanter aux peuples eurasiens les vertus d'un impérialisme russe ; il appartient aux forces révolutionnaires anticapitalistes russes de donner corps à l'eurasisme.
b) Ainsi l'axe de la lutte de classe ne doit pas être oublié dans l'évaluation de ce qui se joue en Ukraine. L'oligarchie capitaliste occidentale ne s'y est pas trompée, elle a appuyé les forces paramilitaires fascistoïdes locales qui ont encadré le mouvement. Stratégiquement, elle ne peut s'en passer sur le terrain de la violence et de la pérennisation du coup d'Etat par la terreur. Ce n'est pas un hasard si le Parti Communiste Ukrainien a été rapidement visé par la destruction de son local à Kiev et par l'agression de ses militants. Le Parti avait recueilli dans une pétition, un million et demi de signatures contre l'adhésion à l'UE et proposait un référendum sur la question, ce qui est soigneusement occulté dans nos médias aux ordres. Sa progression électorale récente avait été spectaculaire, témoignant ainsi de la prise de conscience par les travailleurs de la situation pourrie dans laquelle le capital les avait plongés. Ainsi l'oligarchie occidentale et locale a fait d'une pierre deux coups, écarter la fraction pro-russe du capital par un coup d'Etat qui est également une attaque contre le prolétariat ukrainien. Les bandes paramilitaires ont détourné le mécontentement populaire - probablement présent chez nombre de manifestants - vers leur objectif strictement occidentaliste et pourri dans son essence sociale. Les émeutiers ont obtenu leur propre étranglement, aveuglés par l'idéologie anti-russe sécrétée par des décennies d'inertie de la période soviétique. Que l'on nous entende bien ; nous ne croyons pas au mythe perdurant de l'antifascisme récurrent face à un fascisme resurgissant. Les mots ont un sens, fascistoïdes sont les groupes que la classe dominante, profitant du coup d'Etat, marginaliserait probablement plus tard si son entreprise réussissait pleinement ; c'est-à-dire, ce qu'ils donnent à voir (étymologiquement, ce que signifie le suffixe "ide") pour ce qui n'est qu'une justification "nationaliste" à leur entreprise fondamentalement absurde comme réponse aux contradictions de classe et au poids de l'histoire (identité ukrainienne) mais nécessaire à leur mise en avant afin de donner corps et efficience à cette absurdité (qui repose pourtant en son essence sur la réalité géopolitique) et aussi à ce qu'ils se donnent à voir à eux-mêmes à titre spectacliste. Un rapide regard rétrospectif sur les évènements des dernières décennies montre clairement que le capital utilise des forces politiques de toute nature (de l'extrême droite à l'extrême gauche, des gauchistes aux islamistes, etc.) pour concrétiser ses objectifs de déstabilisation et d'éviction du pouvoir, au nom de la démocratie, de ceux qui les gênent de quelque façon.
En dernier lieu, il faut insister sur le fait que la situation à ce jour est extrêmement préoccupante, elle ne concerne pas seulement l'Ukraine. La propagande impérialiste depuis la chute du Mur de Berlin a réussi à vendre ses agressions comme spectacles à voir par médias interposés et quand bien même on se battait sur le sol européen (ex-Yougoslavie) les peuples anesthésiés ne se sentaient pas - à tort - directement touchés par ce qui se passait sous des cieux plus ou moins lointains. Aujourd'hui, la Russie est directement agressée, elle est prête à intervenir, à pénétrer sur le territoire ukrainien. Nous ne pouvons savoir s'il ne s'agit que de manœuvres d'intimidation à destination de l'Occident mais il suffirait de peu de choses pour que la situation dégénère. Les gouvernements européens dans leur soumission à l'atlantisme continuent de mettre de l'huile sur le feu et sont prisonniers de leurs déclarations et prises de position aventuristes. Le système capitaliste est en bout de course, dans un contexte explosif sur le plan économique, sa dynamique est de plus en plus belliciste, cela devient aveuglant.
Prolétaires, ne vous laissez plus bernés par les promesses et la propagande de l'oligarchie pourrissante!
La réalité c'est la misère sociale et la guerre impérialiste! Réponse de classe à la guerre impérialiste! Aucun soutien à la démocratie capitaliste belliciste! Guerre au capital!
1.03.2014
09:14 Publié dans La revue Rébellion, Nos Communiqués, Réflexion - Théorie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine, guerre civile, situation, russie | Facebook | | Imprimer