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28/10/2009

Sur les idées Socialistes Révolutionnaires Européennes

Les observations intéressantes que Louis Dalmas nous adresse, dans sa sympathique recension, dans le B-I Infos de septembre 2009,  du livre que nous venons de faire paraître aux Editions Alexipharmaque, appelait quelques éclaircissements et précisions sur les idées Socialistes Révolutionnaires Européennes que nous défendons :

 

 1/ Quand nous condamnons l’individualisme libéral et l’hédonisme actuel, nous ne nous attaquons pas à l’idée légitime de la recherche du bonheur  mais à son détournement et sa dénaturation pour le capitalisme triomphant. Lié à l’atomisation de la société, ce phénomène de marchandisation des corps, de corruption des sentiments par la logique de l’argent et de recherche effrénée de la consommation ne nous semble pas œuvrer à l’épanouissement des individus qui s’y enferment. Au contraire, cette course au vide est porteuse d’addictions mortifères qui ne peuvent mener à rien d’autre qu’à la frustration de masse.

 

2 / Notre opposition à l’Union Technocratique Européenne est totale et radicale. Pour nous, par son origine et ses buts, elle est un instrument du capitalisme visant à mener à bout l’intégration des pays et des peuples européens dans un monde globalisée où l’argent est roi. Œuvrant à la destruction des acquis des luttes des travailleurs et au démantèlement des Nations, elle est une entreprise de « normalisation » de l’espace européen dans le but de faire sauter les barrières à l’extension du « turbo-capitalisme », c’est-à-dire à sa domination réelle (Marx) sur le rapport social. Depuis 1989, cette logique s’est accélérée et a provoqué les catastrophes économiques à répétition et les dégradations des conditions de vie des classes populaires que nous subissons depuis 20 ans.

 

Pour nous le combat contre cette « Union Européenne » au service du capital est à mener sur une ligne clairement Socialiste Révolutionnaire et patriotique. Un socialisme aux couleurs de la France et de l’Europe serait pour nous l’alternative, car nous considérons qu’une France libérée de la domination de la mondialisation libérale et du capital pourrait être le moteur d’un autre construction européenne, basée sur des valeurs de respect des communautés locales, des peuples et des Nations. Comme nous l’avons écrit « Nous pensons qu'il y a une identité européenne en devenir et que si celle-ci veut exister, elle ne pourra pas le faire en dehors d'une volonté socialiste révolutionnaire européenne ».

Si l'on désire une analogie contemporaine, pensons au projet continental bolivarien réactualisé par Hugo Chavez, tentant de construire « le socialisme du XXI siècle » avec d'autres forces révolutionnaires d'Amérique latine, tout cela articulé à une démarche patriotique et conduite par des objectifs authentiquement populaires.

 

Nous avons également insisté sur le fait que l'Europe ayant vu naître le mode de production capitaliste avait parallèlement pensé l'antidote à celui-ci à travers son mouvement ouvrier. Actuellement, l'Europe est potentiellement une aire géoéconomique et géopolitique puissante ; elle doit son inexistence politique à la trahison consciente de sa bourgeoisie dominante au service du mondialisme et du projet unipolaire étasunien. Dans le monde multipolaire que nous appelons de nos vœux, elle pourrait faire pièce à ce dernier et entretenir des relations de coopération très efficaces avec les continents déshérités tout en promouvant un autre modèle social d'existence. Justement, sur ce point, le socialisme ne saurait être la copie exportée de l'industrialisme, du productivisme occidental avec lesquels, nous-mêmes, devrions rompre. Chaque aire géopolitique devrait pouvoir penser et appliquer une forme de socialisme adaptée à ses nécessités matérielles et à ses traditions culturelles, spirituelles. L'Europe par la multiplicité de ses atouts devrait être à la pointe de ce combat et se ressaisir à cette fin. C'est ce que nous essayons d'exprimer par le SRE et son slogan : " Libérons l'Europe de l'OTAN et du capital ! "

 

3/   Louis Dalmas nous faisait remarquer que notre démarche pouvait être comprise comme une sorte de « tout ou de rien ». Cela est juste en effet, nous refusons  radicalement la logique des schémas idéologiques actuels.  Pour nous, le capital s’accommode fort bien de la mascarade de l’alternance droite/gauche au pouvoir.  Ce n’est pas par sectarisme que nous nous écartons du « réformisme »  social-démocrate ou syndical, mais parce que nous avons compris leur rôle d’alliés objectifs des tenants du libéralisme (de Droite comme de Gauche). C’est pour cela aussi que nous avons renforcé notre position contre les pseudos oppositions « extrémistes » ( comme les trotskystes du NPA , les démagos droitistes, les intellectuels radicaux de salon comme Badiou ou les bobos alters), qui servent à mener les révoltes et les  luttes des travailleurs dans des impasses.

Nous n’avons évidemment pas de panacée universelle ou de réponse toute faite à la question cruciale : « Que faire ? ». Mais il faut toujours revenir aux aspects fondamentaux de la lutte de classe : articuler lutte immédiate (défense des salaires, de l’emploi, des conditions de travail, etc.) et stratégie à plus long terme visant à faire céder le verrou du rapport social capitaliste. Pour cela, il faut construire l’organisation révolutionnaire capable de mettre en place un rapport de force favorable pour les classes populaires contre l’oligarchie en place.

Le champ politique connaît une vaste recomposition depuis quelques années, nous tendons la mains aux camarades et aux organisations qui luttent effectivement pour la défense du Peuple et de la Nation par delà le clivage  Gauche-Droite.  Communistes et Socialistes Révolutionnaires authentiques, syndicalistes trahis par leurs directions, patriotes de toutes tendances, jeunes ou moins jeunes révolutionnaires : unissez vous ! Sans dogmatisme, nous sommes favorable à de larges convergences, mais dans un sens authentiquement révolutionnaire.  La preuve que cela est possible est l’existence même d’une revue comme BI Infos, qui offre un espace d’échanges et de débats aux esprits libres. Par tous les moyens, la théorie révolutionnaire doit se répandre afin de fournir les principes d’action et de compréhension critique du réel. Ce dernier aspect est trop délaissé de nos jours. Le système possède un pouvoir de sidération/manipulation gigantesque qu’il faut contrecarrer. A Rébellion, nous essayons d’apporter notre modeste contribution à cette tâche.

 

 Jean Galié et Louis Alexandre pour le journal Rébellion et l’Organisation Socialiste Révolutionnaire Européenne.

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