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08/06/2011

Proche Orient : Les enjeux révolutionnaires d'un conflit

Quelle ligne politique suivre dans le conflit au Proche-Orient ? Il est certain que notre engagement socialiste révolutionnaire européen nous amène, quasiment naturellement, à soutenir la cause des peuples libanais et palestinien. Cette prise de position au nom de la solidarité avec ceux qui luttent contre l'impérialisme sioniste mérite d'être approfondie. Il est important d'expliquer que cela ne découle pas de la recherche d'un combat révolutionnaire de substitution ou d'une inavouable haine. Notre anti-sionisme n'est par un antisémitisme ou une judéophobie déguisée, ce n'est pas une posture pseudo rebelle (un simple keffieh autour du cou ne fera jamais de vous un révolutionnaire...). C'est une opposition à une idéologie qui sert de fondement à la politique israélienne depuis la création de l'Etat hébreu. Cette politique qui fait le jeu des intérêts du système mondialiste dans la région et qui participe à la destruction de tous les obstacles à sa domination. On aurait tort de croire que ce conflit n'a de conséquences que d’un point de vue locale. Il concerne tout ceux qui n’acceptent pas de voir les peuples écrasés par la globalisation capitaliste. ( Article paru dans le Rébellion de l'Eté 2006 au moment de l'attaque contre le Liban) 

 

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Les origines du sionisme

Le sionisme politique, fondé par Théodor Herzl, découle des conceptions nationalistes et colonialistes ayant cours en Europe au 19 ème. Ne reposant pas directement sur la foi juive, il voulait amener une réponse « nationale » et bourgeoise à la situation très particulière des communautés juives européennes.

En effet, « jusqu'à la propagation du mode de production capitaliste au XVIII e siècle, les juifs demeuraient, dans la région euro-méditerranéenne, une des rares communautés pré-capitalistes à avoir survécu à leur déplacement géographique. Cette communauté avait pu se maintenir aussi tard en se faisant l'agent social du commerce des marchandises et de l'argent dans les sociétés féodales européennes, où elle constituait une base extérieure au processus de production pré-capitaliste. C'est en s'appuyant sur cette base que les juifs avaient pu maintenir comme un îlot, certes précaire, au milieu de la société environnante, leur communauté, avec son organisation interne relativement autonome » (Le Brise-Glace). Quand le capitalisme devint le mode de production dominant en Europe, la société juive dut affronter une remise en cause de ses fondements communautaires. N'ayant plus leur rôle réservé, les juifs furent contraints soit de s'adapter soit d'intégrer ce nouveau système dans la genèse duquel ils avaient jouer un rôle important sur le plan financier (commercialisation de l’économie).

Ainsi ce phénomène de déstructuration de leur communauté traditionnelle ne fut pas seulement subi, il fut aussi assumé volontairement par le mouvement des « Lumières Juives », les Haskalah. Il voulait faire « sortir des ghettos » leurs coreligionnaires et les intégrer à la société moderne. Refusant les pratiques et les traditions religieuses au nom de l’« humanisme » et de l’« assimilation » avec les « peuples progressistes de l’Occident », il fut bien reçu. Ce mouvement rencontra un écho des plus favorable dans la bourgeoisie juive d'Europe de l'Ouest qui voyait là une occasion de réintégrer sa place dans la vie économique en pleine croissance. Quand la Convention de 1792, issue de la Révolution Française, décréta l'émancipation politique des juifs, elle entérina l'éclatement de la communauté en individus atomisés en affirmant vouloir : «  Tout accorder aux juifs en tant qu'individus, ne rien leur accorder en tant que nation ». « Le principe d'atomisation des individus dans la concurrence mercantile, fondement même de la société démocratique, était là parfaitement énoncé ».

En Europe de l'Ouest, les juifs s'assimilèrent rapidement à la petite et grande bourgeoisie et leur « judaïsme » ne fut plus que la religion privée d'individus atomisés. Par contre, en Europe Orientale, l'intégration était presque impossible dans la mesure où les sociétés de l'Est n'étaient pas assez développées économiquement pour laisser une place aux juifs. « La loi de l'argent s'était imposée à toute la société, avait déstructuré le mode de vie traditionnel mais, du fait de la pression concurrente des nations plus avancées, le nouveau mode de production ne pouvait pas se développer suffisamment pour intégrer l'ensemble des masses déracinées ». Dans le yiddishland, cette situation rendait, en même temps, l'assimilation et le maintien dans la communauté impossibles. Les retombées de l'émergence du capitalisme avaient détruit le fragile équilibre de toute les sociétés est-européennes. Un antisémitisme populaire, né dans les masses ruinées, touchait les juifs jugés responsables des bouleversements économiques et sociaux.

En réaction, dans les communautés juives, se développa un retours au mysticisme avec le hassidisme (basé sur l'étude de la Kabbale) qui tentait de refonder un lien communautaire sur la tradition. Ses caractéristiques étaient à la fois le culte du sacrifice rédempteur et un mépris souverain à l’égard des aspects matériels de l'existence, qui permit à une large partie des juifs est-européens de surmonter la misère. En effet, la paupérisation avait fait naître un prolétariat juif qui ne pouvait demeurer que dans la communauté sans pouvoir la dépasser, et ne pouvait s'investir que dans la petite production à domicile pour le compte de la bourgeoisie juive.

Mais l'industrialisation de la fin du XIX° allait réduire d'avantage l'espace de la communauté moribonde, la réduisant au chômage ou à l'émigration vers l'Ouest. C'est alors que le prolétariat juif commença à adhérer au projet socialiste et que le marxisme se diffusa en son sein. Le socialisme apparut comme une solution pour sortir du ghetto, pour dépasser la condition d'exclu de la société en intégrant les juifs par la lutte de la classe ouvrière autochtone. Ainsi en Russie on retrouvera des juifs sécularisés aussi bien parmi les premiers marxistes, que chez les socialistes-révolutionnaires, les communistes ou les populistes. Mais cette démarche ne concerna qu'une minorité, les difficultés à sortir de la communauté (aussi bien dus à l'antisémitisme vivace qu'à l'apparition d'un sentiment national juif spécifique) devait aboutir à un repli communautaire. Le Bund allait incarner ce virage séparatiste qui le coupa du reste du mouvement révolutionnaire européen. Le très important parti social-démocrate juif (implanté principalement dans la « zone réservée » russo-polonaise) opta pour la revendication d'un territoire juif autonome en Europe orientale avant la guerre de 14-18. L'échec de ce projet sera la condition de la victoire du sionisme.

L'imposture sioniste

Il existe à l'origine deux types de sionisme : un sionisme « bourgeois » et un sionisme « ouvrier ». Le sionisme « bourgeois » fut une parade de la bourgeoisie juive ouest-européenne à l'émigration massive des prolétaires juifs d'Europe de l'Est. Ce mouvement de population massif réveilla l'antisémitisme dans la classe ouvrière à la fin du XIX° siècle. Le patronat utilisant ces émigrants comme une mains-d'oeuvre bon marché en concurrence avec les ouvriers locaux (comme quoi rien ne change dans le monde du capital...). Inquiète de voir se développer un fort sentiment d'hostilité populaire à son égard, la bourgeoisie juive décida de détourner ce flux d'émigration vers un « foyer national juif » sous la protection des grandes puissances coloniales européennes. «  A vrai dire, le choix de la Palestine importait peu pour les bourgeois juifs. Ces derniers auraient accepté a priori n'importe quelle autre solution territoriale, pourvu qu'ils fussent débarrassés de leurs coreligionnaires de l'est. Ainsi, en 1903, Herzl proposa sérieusement au mouvement sioniste, l'Ouganda, gracieusement offert par sa Majesté britannique, comme futur foyer juif. Mais le choix de la Palestine devait s'imposer naturellement du fait de la survie chez les juifs d'Europe orientale d'une tradition culturelle véhiculant l'imaginaire de Sion et de la Terre d'Israël ». Il est à noter, que parmi les juifs traditionalistes, l'idée d'un retour en Palestine était jugée sacrilège.

Dès le départ l'entreprise va prendre un aspect colonial. Le capital bourgeois servait à acheter des terres aux grands propriétaires arabes absentéistes sur lesquelles on installait des colons juifs venus de l'Est pour encadrer les travailleurs palestiniens. Dans le même temps, le sionisme « bourgeois » s’accapara le commerce et l'industrie des villes. La Palestine était loin d'être un désert au début du 20° siècle, c'était une région riche dont la production de céréales et d'agrumes était exportée dans tout le Proche-Orient. Quand la Grande-Bretagne occupa la région à la suite de la Guerre de 14-18, elle permettra aux colons juifs de s'implanter massivement en Palestine.

Mais très vite, l'exploitation de type colonial sera dépassée. Les tensions naissantes entre les nouveaux arrivants et les populations arabes obligèrent les britanniques à contrôler l'émigration juive.

C'est alors que le sionisme bourgeois va utiliser l'élan du socialisme juif pour donner naissance à un sionisme « ouvrier » destiné à mener une colonisation de peuplement. Le mythe du « Kibboutz » va servir de masque à la spoliation de tout un peuple. Ce rêve communautaire et égalitaire va séduire une grande partie des juifs de l'Est. L'arrivée massive de ces colons idéalistes va rendre inutile l'utilisation de la main d'oeuvre palestinienne et servira à mettre en place les fondements du futur Etat hébreu. La combativité du sionisme « ouvrier » va accélérer la naissance d'Israël et l'imposer par les armes aux britanniques et aux arabes.

 

Un état d'exception

Avec la fondation du Fond National Juif en 1901, le sionisme bourgeois avait posé le premier jalon d'une politique d'accaparement des terres palestiniennes. En effet, il acquiert des terrains qui ne pouvaient, dès lors, être revendus ou simplement loués à des non juifs. Avec le sionisme « ouvrier », ils devaient être de plus exploités uniquement par des juifs. Les Palestiniens devenaient de trop sur leur propre terre. Avant même la fondation d'Israël, le directeur du Fond National juif déclarait en 1940 : » Il doit être clair pour nous qu'il n'y a pas de place pour deux peuples dans ce pays. Si les arabes le quittent, il nous suffira (...). Il n'existe pas d'autre moyen que de les déplacer tous ; il ne faut pas laisser un seul village, une seule tribu... Il faut expliquer à tous les chefs d'Etats amis, que la terre d'Israël n'est pas trop petite si tous les arabes s'en vont, et si les frontières sont un peu repoussées vers le nord, le long du Litani (rivière au centre du Liban actuel), et vers l'est sur les hauteurs du Golan ».

A la faveur des guerres successives, les israéliens vont mettre en application ce programme de choix ethnique. Chasser les Palestiniens fut une entreprise délibérée et systématique qui fut entérinée par une législation d'exception. Expropriation de centaines d'hectares de terres agricoles, lois spéciales permettant la mise en place de zones interdites, expulsions de quartiers entiers des grandes villes, interdiction de circulation, tout fut mis en place pour faire des arabes vivant encore en Israël des citoyens de seconde zone (20 % de la population, de confession musulmane ou chrétienne). La destruction systématique des villages palestiniens à coups de bulldozers (cimetières, mosquées et églises compris) est le symbole de cette volonté d'effacer toute trace de présence arabe en Israël.

La conquête des territoires occupés durcira la politique d'expansion sioniste. Alors que le sionisme « ouvrier » s'essoufflera à partir des années 80, un sionisme « religieux » prendra le relais pour légitimer les multiples agressions israéliennes. Alors que les partis ultra religieux n'ont pas un grand écho dans la vie quotidienne d'une société israélienne calquée sur le modèle occidental, ils fournissent pourtant aux gouvernements successifs tout un discours mystique reliant les conquêtes territoriales d'Israël à la volonté divine.

Condamné plusieurs fois par l'ONU, Israël semble ne pas craindre d'apparaître comme un état prédateur. Bénéficiant du silence médiatique sur ces crimes, le sionisme sait qu'il le doit à sa relation privilégiée avec la super-puissance mondiale américaine et à son alignement sur sa stratégie au Proche-Orient.

 

Le Proche Orient dans le Nouvel Ordre Mondial

Durant la Guerre Froide, Israël était devenu une tête de pont de l'impérialisme américain au Proche-Orient. Devant préserver cette région des éventuelles avancées du communisme, l'Etat sioniste a reçu une aide financière et militaro économique considérable. « Sentinelle de l'Occident » face à un monde arabo-musulman pouvant basculer du côté de l'URSS, il a vécu quasiment sous perfusion constante des Etats-Unis. La sécurité d'Israël et sa fonction de gardien de l'ordre régional justifient, avec le contrôle des ressources pétrolières, la présence constante américaine dans cette région.

Débarrassée de son rival soviétique au début des années 90, l'unique super-puissance a les mains libres pour redessiner la carte du Proche-Orient selon ses intérêts. Cela débuta par la Première Guerre du Golfe en 1991 avec l'aval des autorités internationales. En 2003, les Etats-Unis envahissent l'Irak sous le prétexte de restaurer la « démocratie ». Aujourd'hui la menace est dirigée vers la Syrie et l'Iran.

L'agression sioniste contre le Liban a été commanditée par les Etats-Unis pour accélérer l'instauration de son projet de « Nouveau Proche-Orient ». «  Selon le magazine New Yorké, Bush aurait demandé à Israël d'ouvrir un front contre le Hezbollah, prélude à un bombardement Us contre les installations nucléaires de l'Iran. Cette agression s'inscrit dans la guerre de 10 ans annoncée par Bush au lendemain du 11 septembre 2001 et qui vise à la mise en place du Grand Proche-Orient. Plan états-unien de division de la région en entités maintenues artificiellement en conflit les unes avec les autres sur des bases ethniques, religieuses ou économiques, mais toutes dépendantes des Etats-Unis par leur soumission aux diktats de l'OMC ». Israël garderait alors son rôle de gendarme chargé de la répression de toutes les résistances nationales. Pour cela, « Israël veut fixer lui-même ses frontières puisque les peuples refusent de capituler et de renoncer à leurs droits. Une première phase fut le redéploiement en Cisjordanie après l'évacuation de Gaza, puis la construction du mur annexant encore plus de terres palestiniennes en rendant la vie impossible aux populations arabes » (1). L'invasion du Liban vise à contrôler la zone du fleuve Litani convoitée depuis longtemps pour ses ressources hydrauliques qu'il représente et sa position stratégique.

L'attaque contre le Hezbollah a offert à l'Etat sioniste l'occasion de prouver son utilité à son puissant protecteur. En apportant une contribution majeure à la guerre contre « le Terrorisme », il voulait montrer sa puissance et son efficacité. Mais son « match nul » a déçu les américains qui s'étaient pourtant investis dans les préparatifs de l'invasion. Israël sait qu'il ne peut pas se permettre de mécontenter son puissant allié. Sa survie dépend plus que jamais de cette alliance, il est donc malheureusement prévisible que le Liban devienne une nouvelle fois la cible des ambitions sionistes.

Note et Bibliographie :

1- C. Beuzit, Le peuple libanais uni met en déroute l'impérialisme sioniste, cf Intervention Communiste n°76, septembre-octobre 2006. (Organe de l'URCF, il est disponible contre 2 euros auprès des « amis d'Oulianov, BP 40084, 75862 Paris cedex 18).

Le Sionisme, avorton du mouvement ouvrier, in Le Brise-Glace, n°2-3, 1989.

Th.Cosme, Moyen Orient 1945-2001 / Histoire d’une lutte de classes, Sononevero, 2003.


06/06/2011

Pour une Ecologie véritablement révolutionnaire : Détruire ce qui nous détruit

medium_action_.2.jpgLe combat écologiste seule est-t-il porteur d’une véritable perspective révolutionnaire ? Nous pensons que non. Aussi virulente que puisse prendre son expression, il reste englué dans sa vision limitée du problème. S’il a la capacité de deviner les futures catastrophes, il est dans l'incapacité matérielle de les contrer. L’échec de l’Ecologie politique et les demi-succès de l’Ecologie Radicale sont révélateurs de la logique d’un mouvement qui n’arrive pas à remonter aux sources du Mal et qui ne parvient qu’à être récupéré par le système ou à s’enfermer dans une surenchère stérile.

Pour reprendre l’analyse  de l’équipe de l’Encyclopédie des Nuisances (1), les écologistes représentent sur le terrain de la lutte contre les nuisances écologiques ce que représentaient, sur celui des luttes ouvrières, les syndicalistes : des intermédiaires intéressés à conserver les contradictions dont ils assurent la régulation, des négociateurs voués au marchandage (la révision des normes et des taux de nocivité remplaçant les pourcentages des hausses de salaire), des défenseurs du quantitatif au moment où le calcul économique s'étend à de nouveaux domaines (l'air, l'eau, les embryons humains ou la sociabilité de synthèse); bref, les nouveaux courtiers d'un assujettissement à l'économie dont le prix doit maintenant intégrer le coût d'un "environnement de qualité".On voit déjà se mettre en place, cogérée par les experts "verts", une redistribution du territoire entre zones sacrifiées et zones protégées, une division spatiale qui réglera l'accès hiérarchisé à la « marchandise nature ». Quant à la radioactivité, il y en aura pour tout le monde.


Dire de la pratique des écologistes qu'elle est réformiste serait encore lui faire trop d'honneur, car elle s'inscrit directement et délibérément dans la logique de la domination capitaliste, qui étend sans cesse, par ses destructions mêmes, le terrain de son exercice. Dans cette production cyclique des maux et de leurs remèdes aggravants, l'écologisme n'aura été que l'armée de réserve d'une époque de bureaucratisation, ou la « rationalité » est toujours définie loin des individus concernés et de toute connaissance réaliste, avec les catastrophes renouvelées que cela implique.
Partant du constat que  la société capitaliste actuelle mène par son mode de production et de consommation à la destruction inévitable de notre environnement, nous intégrons pleinement l’écologie à un combat révolutionnaire. Comme une composante d’un projet plus vaste de remise en cause du capitalisme et non comme  la motivation unique et principale d’une démarche réformiste. La contradiction entre le milieu naturel et le système capitaliste mondial est totale. Il n'y a aucun terrain commun, rien qui puisse enjamber la séparation définitive entre la préservation de notre planète et la logique d’exploitation sans limites de ses ressources par le Capital.


C’est sur le terrain des rapports sociaux que se remportera la victoire de la défense de la Nature parce que c’est sur ce terrain là que se concrétise la conscience des enjeux majeurs afin de rompre avec la dynamique productiviste génératrice de pollution mais aussi de chômage et de crises. Seule la Révolution Socialiste pourra mettre fin au système en place et donner naissance à une nouvelle société, qui aura comme préoccupations (entre autre) de rechercher un rapport harmonieux avec son environnement. Parce qu’il ne sera pas guidé par le profit et organisé en firmes multinationale ou étatisées bureaucratiquement, notre Socialisme  pourra être et sera un mode de production écologique. Il fera peut-être des faux pas, mais il n’introduira pas de façon systématique et aveugle des déséquilibres dans les cycles naturels, comme le fait le capitalisme. Il n’est pas la correction des lois économiques suivant des critères écologiques, mais le dépassement de la loi de la valeur et de l’économie. Ce que met en avant la crise écologique, c’est la nécessité de ce dépassement, le caractère devenu absurde socialement de la loi de la valeur qui écrasait déjà l’existence des travailleurs pour augmenter à tout prix la productivité du travail afin d’accroître le profit.


Le Socialisme sortira de la loi de la production pour la production (valorisation du capital, productif ou financier), afin d’élaborer une approche différence de l’économie qui ne soit pas nocive à terme pour notre environnement, et pour la nature, plus largement. Si nous rejetons la course aveugle à la croissance nous ne pouvons souscrire à l’illusion de la décroissance et à sa phobie de la technologie. Basée sur les réels besoins humains- que la société aura à redéfinir- et non sur les artifices de la consommation de masse, la production sera orientée impérativement pour éviter des effets irréversibles ou difficilement réversibles quant à leurs effets sur l’homme et sur la nature. Le but étant d’obtenir une prodigalité de biens d’usage peu coûteux et de qualité, sans impacts destructifs sur l’environnement. La révolution transformera profondément le sens  du développement technologique et les conditions de production. Le mal n’est pas la technique mais l’utilisation qui en est faite par le Capital ainsi que le projet techniciste contemporain de la naissance des prémisses du capitalisme aux 16° et 17°siècles. L’innovation technologique n’est pas pour le moment un moyen de développer les possibilités de l’espèce et d’alléger ses peines, mais de faire produire plus de marchandises et mieux asservir le travailleur. Cela peut très bien changer si nous émancipons la technologie de la recherche du profit. Il est évident qu’un tel changement implique une rupture radicale qui ne peut être que la Révolution Socialiste !  De nos refus naît le futur !

 Note >1 Encyclopédie des Nuisances, « A tous ceux qui ne veulent pas gérer les nuisances mais les supprimer », appel de 1991.

 

>Rébellion n°10 - Janvier/ Février 2005
DOSSIER ECOLOGIE


02/06/2011

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Nouveau contrôle social : Votre royaume est une prison !

[Rébellion n° 7- Juillet/Août 2004]


Travaille, consomme, sois plus productif, écrase les autres sans pitié, ruine l’environnement, regarde la télé, shoote-toi aux tranquillisants et surtout ferme là ! Voilà le leitmotiv de la société capitaliste. Donner à l’individu le goût de la servitude en lui octroyant comme unique liberté celle d’être son propre Kapo. Pour cela, les sociétés démocratiques libérales ont mis en place le plus efficace outil de contrôle social de l’histoire. Plus sûrement que les régimes totalitaires du passé, le système emprisonne les hommes et pourchasse les idées rebelles. La différence est que pour y arriver il utilise des moyens et des méthodes plus subtiles et moins visibles et qui sont pour cela bien plus efficaces. Bienvenue dans l’ère de l’oppression souriante et de l’exploitation douce.

Avec comme objectif le maintien d’un pouvoir économiquement inégalitaire et politiquement oligarchique, la classe qui nous dirige a compris que le plus sûr moyen pour y parvenir était d’amener les individus à accepter volontairement la servitude. Tout le nouvel appareil de contrôle social repose sur ce principe, il s’agit de formater les esprits et d’obtenir l’adhésion de chacun aux valeurs de la société libérale. 


Les autoroutes de la désinformation
Dans la savante lobotomisation des masses, en cours, les divers médias jouent le rôle de fer de lance de l’opération. La télévision se révèle être un formidable outil de contrôle social car elle véhicule le message unique des maîtres du capital.  95% des foyers possèdent au moins un poste de télévision qu’ils regardent en moyenne 3h30 par jour. On peut donc à travers ces deux chiffres analyser l’étendue des dégâts que cause l’influence de la télévision. Ces 3h30 consacrées à visualiser la télé ne seront pas consacrées à la lecture d’un livre (activité autrement plus intellectuelle), mais à se vider psychiquement après le travail, et par là même à être en contact direct avec le pouvoir à travers le programme choisi. Elle participe au renouvellement de la force de production en effaçant artificiellement la fatigue du travail et, en même temps, elle crée l’apparence d’exister par procuration au sein une vie standardisée et illusoire. La TV dicte les normes à suivre, et est devenue un outil de répression psychologique bien plus fort que n’importe quelle prison ( note de la rédaction : depuis l'écriture de cette article, la diffusion d'internet et des nouvelles technologiques numériques a renforcer les techniques de lobotomie de masse) .


Le rôle des journalistes ? Orienter l’information dans le sens du pouvoir en place. La censure n’étant plus utile, tout bon journaliste, formé dans les écoles de communication, sait par cœur le discours de la pensée unique. « Si nous ne mentionnons pas un événement, il ne s’est pas produit » affirmait cyniquement Ted Turner, l’ancien patron de CNN. Comme le remarquer Noam Chomsky dans « La Fabrique de l’opinion publique », l’info est devenue un enjeu politique et économique soumis aux pressions des grands groupes financiers.


Le remodelage du réel s’opère d’autant plus facilement que disparaissent les poids des repères intellectuels (appauvrissement de la langue, perte des références culturelles en particulier au niveau historique, sous culture de masse…). Tout est fait pour empêcher la réflexion et semer la confusion dans les esprits. La destruction de la transmission du savoir n’est pas innocente. Le but étant de donner naissance à un nouveau monstre : un citoyen docile qui soit aussi un consommateur vorace.


Les piéges de la consommation
Là où les nazis et les staliniens ont mis en place le camp de concentration et le goulag, la société de consommation a créé le supermarché. Dans la logique d’extension sans fin du Marché, la consommation de masse est un impératif du développement du capitalisme. Tout doit être fait pour créer le réflexe de l’achat. Les entreprises ont investi des fortunes pour inculquer par la publicité, aux consommateurs, l’idée du vieillissement psychologique, c’est-à-dire le désir de renouveler des biens sans attendre que ceux dont on dispose soient usés. Tout aussi efficace est la conception de machine se dégradant progressivement, la durée de vie d’un appareil ménager bas de gamme est calculée pour ne pas dépasser cinq ans, pour atteindre son renouvellement.
Pour écarter tout risque, les trusts commerciaux se chargent de formater le futur consommateur. David Whedan, ex-directeur mondial de coca-cola, affirmait que «  face à la difficulté de prévoir comment sera le consommateur du futur, la solution est de le créer nous-même dès à présent. Avec l’aide de bonnes idées et d’une bonne pub, le cours du futur va aller où nous voulons qu’il soit. La meilleure façon de prévoir l’avenir est de le créer ». Dans la guerre commerciale que se livrent les multinationales à coups de budgets publicitaires faramineux, les seuls perdants sont les consommateurs.
Le crédit, création artificielle de valeur par excellence, est la base du système. Le surendettement des foyers entraîne des conséquences tragiques et piége des milliers de familles en France. Du simple ménage aux états en faillite, sous perfusion du FMI, tous sont tenus par l’usure capitaliste qui leur dicte leurs choix.


Souriez, vous êtes fliqués
Contrôler les masses est une obsession du système. Identifier les déviants et les isoler du reste de la société, les rendre infréquentables, les exclure économiquement et au final les incarcérer ou les interner : voilà les tâches assignées à une organisation étatique tentaculaire qui s’imisce dans nos vies sans que nous ne nous en rendions vraiment compte. Dans le domaine des nouvelles techniques de contrôle, on n’arrête pas le progrès (dommage…).


Le fichage informatique facilite grandement le travail de la police en permettant le croisement d’une multitude d’informations provenant de sources étatiques (fichiers de police ou des RG, des impôts, des recensements de populations) ou privées mises à la disposition de l’Etat (comme les données récoltées lors d’enquêtes commerciales). La modernisation de l’outil de contrôle a permis aussi le pistage des « traces informatiques » (retraits par carte, appels depuis des téléphones mobiles) effectué plus ou moins légalement. Le durcissement de la législation au motif de la lutte contre le terrorisme va ainsi dans le sens d’un contrôle total des outils de communication, comme Internet, par les Etats. Et le pire reste à venir, si on en croit les spécialistes de la sécurité. Le développement de la biométrie (contrôle combinant des empreintes et des traits de visage) et des fichiers génétiques sont les grands espoirs de nos oppresseurs. Le neurologue américain Larry Fawell avance même une nouvelle théorie selon laquelle on pourrait désormais reconnaître l’intention d’une personne en lisant les images issues d’un scanner de son activité cérébrale. Cela pourrait prêter à sourire, si on ne savait pas, que le FBI et la CIA financent activement les recherches de ce docteur…


Heureusement il reste de l’espoir, ces nouvelles technologies sont sujettes à des plantages spectaculaires pour l’instant. Mais là où nous devons nous inquiéter, c’est dans le consensus qui naît autour de ces pratiques, qui ne sont pas  jugées liberticides par la majorité de nos concitoyens. Parce qu’elles sont habilement présentées comme des mesures « indolores », elles sont acceptées comme des formalités inévitables.


La violence intégrée
« Plus une société devient libre, plus il est difficile d’utiliser la force » écrit Noam Chomsky ; il ne faut pas pour autant en conclure que la brutalité ait disparue. La violence est intégrée à l’état démocratique, elle fait partie intégrante de son fonctionnement.

La question de la violence a toujours été au cœur de la réflexion révolutionnaire.  Dans la révolte, elle s’exprime de manière éclatante et spontanée, elle est libératrice et se légitime par le désir des peuples de s’émanciper de l’oppression. Mais on a trop souvent tendance à oublier que la violence peut être entre les mains de l’Etat. Elle est alors un instrument froid, calculé, totalement maîtrisé et contrôlé. Elle est, de plus, mise en scène pour être acceptée par tous, elle tend à être acceptée par tous, comme des moyens « indolores ». Jugeons-en nous -mêmes : le taxer X25, adopté par la plupart des polices du monde, se propose de ramener d’éventuels fauteurs de troubles au calme à l’aide de 2 sondes propulsées à grande vitesse pour se figer dans le corps en envoyant une puissante décharge électrique qui neutralise la communication entre le cerveau et les muscles. Autre sympathique invention, le canon sonique qui touche par ses vibrations des foules entières ou ses gaz paralysants utilisés  à Moscou lors d’une prise d’otages dans un théâtre (mais n’étant pas encore au point, il a provoqué la mort de nombreux otages).

Dans un autre registre, n’oublions pas les nouvelles méthodes de torture mises au point par l’armée israélienne dans les territoires occupés et reprises dans les prisons américaines de Guantanamo. Par la privation du sommeil à l’isolement en chambre sombre (privation de toutes sensations sensorielles pendant plusieurs jours et pouvant aboutir à la folie), on sait parvenir à obtenir des aveux « sans violence » et sans laisser de blessures.  Un grand progrès en comparaison du bon vieux passage à tabac de nos commissariats…


De qui dépend que l’oppression demeure ? De Nous !!!
Notre espoir se place dans le réveil des classes populaires qui seront amenées à ouvrir les yeux sur leurs conditions par les contradictions mêmes du capitalisme. « Arrivé à l’apogée de sa puissance, le capitalisme est aussi arrivé au plus haut point de sa vulnérabilité : il ne débouche nulle part ailleurs que sur la mort. Si faibles que soient les chances de révolte, c’est moins que jamais le moment de renoncer au combat » déclarait Paul Mattick. L’exclusion massive au nom de la rentabilité laisse chaque jour d’avantage de personnes en dehors de la société. Arrive un moment où la majorité des gens n’arrivera plus à suivre, ils chercheront alors à se libérer de leur impuissance en contestant la machine capitaliste.

Élément souvent négligé dans la grande faillite du système, la production de toujours plus de médiocrité et de folie dans une société sans repaire et au bord de l’explosion. La fin de la circulation des élites au profit d’une petite caste de technocrates et la destruction savante de l’éducation nationale a produit des générations où certains jeunes peuvent maîtriser le plus complexe logiciel informatique, mais buter sur un simple addition. Les impératifs d’adaptation à une économie marchande ont détruit les fondements mêmes du savoir. Dans l’avenir, le savoir sera une arme à ne pas laisser aux imbéciles. Le combat de demain sera celui contre l’indifférence et l’absurdité de la barbarie libérale.

01/06/2011

B.I : La vérité de l'actualité internationale

B. I. (ex-Balkans-Infos) est un mensuel de politique internationale totalement indépendant de tout gouvernement, institution ou parti, qui paraît depuis près de dix ans. Il n’est diffusé que sur abonnements. Fondé à l’origine pour réagir aux mensonges des grands médias concernant la Yougoslavie et les Balkans, il est devenu un organe de référence généraliste dans une dénonciation d’ensemble de l’impérialisme économique, du fanatisme religieux et de la désinformation.

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Le site du BI est une véritable mine d'infos sur l'actualité de l'impérialisme dans le monde : http://www.b-i-infos.com/