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23/05/2013

Conférence la voie eurasiste à Paris

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08/09/2010

La Grèce préfigure la Tiers-Mondialisation de l’Europe

Article de  Julien Teil repris du site Mecanopolis. 

La cure d’austérité drastique à laquelle la Grèce est sommée de se soumettre trouve son modèle dans les politiques d’ajustement structurels qui ont été imposées par le FMI aux pays du sud après la crise de la dette déclenchée par la remontée des taux de la Fed en 1982, note l’économiste Bernard Conte. A l’époque, comme aujourd’hui, la véritable difficulté consistait à faire accepter aux peuples de supporter le coût de la crise. Mais depuis lors, les politiques permettant de faire passer ces purges amères ont été peaufinées, prévient-il, rappelant que l’OCDE a rédigé à toutes fins utiles un guide décrivant les stratégies à employer en de telles circonstances. On peut par exemple y lire que « si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement. » Cela ne vous évoque rien ?

La Grèce préfigure la Tiers-Mondialisation de l’Europe

 La Grèce est très endettée et la finance internationale attaque ce maillon faible de la zone euro pour tester la cohésion de l’ensemble, avant éventuellement de spéculer contre d’autres pays pour générer d’énormes profits. La réaction à cette attaque devrait entraîner la mise « sous tutelle » de la Grèce par la Commission européenne, par ses partenaires au sein de la zone euro et par un Fonds monétaire européen. A l’instar des pays du Tiers-Monde à partir des années 1980, la Grèce va se voir imposer un programme d’ajustement économique et social drastique, traduisant sa Tiers-Mondialisation qui préfigure sans doute celle d’autres pays européens.

 La Grèce enregistre des déficits publics importants qui doivent être financés par l’emprunt dont le cumul accroît le volume de la dette de l’État. Pour rétablir la confiance de ses bailleurs de fonds privés, le pays doit réduire son endettement. A défaut, la prime de « risque », réclamée par les bailleurs, qui s’ajoute au taux d’intérêt « normal » pourrait conduire à un taux usuraire. Georges Papandréou n’a pas le choix, il doit impérativement s’endetter moins, voire diminuer le volume de la dette grecque.

 

 

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L’exemple du Tiers-Monde en 1982

 La situation de la Grèce, liée au « surendettement », n’est pas sans rappeler celle des pays du Tiers-Monde lors de la crise de la dette de 1982. En effet, pour pouvoir faire face à leurs obligations financières, les pays du Sud, en quasi cessation de paiements, ont été « aidés » par le FMI et par la Banque mondiale. Ces institutions ont accordé des prêts aux pays du Sud afin qu’ils puissent rembourser leurs banques créancières. Lesdites banques ont ainsi pu transférer au FMI et à la Banque mondiale une bonne partie de leurs créances « pourries » (ou « actifs toxiques » en langage politiquement correct). En contrepartie, les pays « aidés » se sont vus imposer des programmes d’ajustement structurel, traduction du consensus de Washington |1| d’inspiration néolibérale monétariste. A travers l’application de ses dix commandements, le consensus de Washington vise à permettre aux pays sous ajustement de recouvrer la capacité d’assurer le service (principal + intérêts) de leur dette extérieure. Il faut, à n’importe quel prix, dégager des fonds pour payer les créanciers.

 

Réduire le déficit de l’Etat

 

Cette démarche passe par la compression des dépenses et l’augmentation des recettes de l’État. L’action sur la dépense publique implique la réduction :

 - de la masse salariale de la fonction publique (baisse des effectifs et/ou du niveau des traitements)

- des autres dépenses de fonctionnement (éducation, social…)

- des subventions (services publics, associations…)

- des investissements publics (infrastructures…)

 

L’augmentation des recettes réclame :

 - l’alourdissement de la fiscalité

- la privatisation de services publics rentables (eau, électricité…)

Plus généralement, la croissance est censée élargir les marges de manœuvre par le développement de l’activité économique qui, mécaniquement, augmente les recettes de l’Etat. La croissance peut être tirée par les exportations si la production nationale gagne en compétitivité externe, grâce à la dévaluation de la monnaie nationale, ou, si cette opération se révèle impossible, par la désinflation compétitive (comme pour le franc CFA avant la dévaluation de 1994 |2| ) qui consiste à obtenir un taux d’inflation plus faible que celui des pays concurrents. La philosophie des programmes d’ajustement est, in fine, d’une part, de tenter d’augmenter la production locale de surplus (par la croissance) et, d’autre part, de réduire la consommation locale dudit surplus afin de l’exporter. En aucun cas, il s’agissait de se préoccuper du bien-être des populations.

 

Un bilan des ajustements dramatique

Malgré de nombreuses études financées par la Banque mondiale et le FMI, tendant à démontrer que l’ajustement générait de la croissance et, par effet de ruissellement, bénéficiait même aux pauvres. Les conséquences sociales négatives ont été rapidement mises à jour et dénoncées |3| . Ainsi, la pauvreté s’est accrue et les classes moyennes préexistantes ont été paupérisées. Les populations du Sud ont subi les conséquences funestes de l’ajustement pour rembourser des dettes dont elles n’avaient que peu profité.

 La Grèce « inaugure » les politiques d’ajustement en Europe

 Jusqu’à présent, l’ajustement néolibéral imposé était réservé aux pays « non développés ». La Grèce inaugure le processus de Tiers-Mondialisation de l’Europe en passant sous les fourches caudines de « l’ajustement ». A l’instar des pays du Tiers-Monde, il s’agit de dégager des marges de manœuvre budgétaires pour rembourser la dette extérieure à travers la réduction du périmètre de l’État, la privatisation, la dérégulation, les coupes claires dans les budgets de santé, d’éducation…

 

La Grèce est un test pour l’Europe néolibérale

 L’inconnue reste la réaction populaire. La population va-t-elle accepter l’austérité ? Déjà, des grèves et des manifestations se déroulent. Hier, le 11 mars, plus de 100 000 personnes manifestaient dans les rues d’Athènes. Au Portugal et en Espagne, la mobilisation sociale s’opère. L’ajustement va-t-il buter sur l’obstacle social ? D’autant plus que les conséquences des troubles sociaux pourraient atteindre le domaine politique avec l’émergence et l’éventuelle arrivée au pouvoir de forces politiques situées en-dehors du « consensus » : droite « molle » – gauche « caviar ». Mais, là aussi, les élites complices peuvent trouver l’inspiration dans l’expérience du Tiers-Monde pour faire « passer » les réformes.

 

La faisabilité politique de l’ajustement

 Dans les années 1990, de nombreux travaux ont été menés, au sein de l’OCDE, sur la faisabilité politique de l’ajustement néolibéral |4|. Christian Morrisson prévient : « l’application de programmes d’ajustement dans des dizaines de pays pendant les années 1980 a montré que l’on avait négligé la dimension politique de l’ajustement. Sous la pression de grèves, de manifestations, voire d’émeutes, plusieurs gouvernements ont été obligés d’interrompre ou d’amputer sévèrement leurs programmes » (p. 6). Il convient de minimiser les risques et adopter une stratégie politique adéquate.

 

Prendre des mesures politiquement et socialement peu risquées

A partir de plusieurs études-pays, Christian Morrisson met en avant « l’intérêt politique de certaines mesures [...] : une politique monétaire restrictive, des coupures brutales de l’investissement public ou une réduction des dépenses de fonctionnement ne font prendre aucun risque à un gouvernement. Cela ne signifie pas que ces mesures n’ont pas des conséquences économiques ou sociales négatives : la chute des investissements publics ralentit la croissance pour les années à venir et met sur-le-champ des milliers d’ouvriers du bâtiment au chômage, sans allocation. Mais nous raisonnons ici en fonction d’un seul critère : minimiser les risques de troubles » (p. 16). Peu importe, « dans la réalité, les entreprises du bâtiment souffrent beaucoup de telles coupures [dans les investissements publics] qui multiplient les faillites et les licenciements. Mais ce secteur, composé surtout de petites et moyennes entreprises, n’a quasiment aucun poids politique » (p.17). « La réduction des salaires et de l’emploi dans l’administration et dans les entreprises parapubliques figure, habituellement, parmi les principales mesures des programmes [d’ajustement] » (p. 29). Selon Christian Morrisson, cette mesure est « moins dangereuse politiquement » que d’autres « et elle touche les classes moyennes plutôt que les pauvres » (p. 29). En cas de troubles (grèves…), « le gouvernement a toutefois les moyens de faire appel au pragmatisme des fonctionnaires. Il peut, par exemple, expliquer que, le FMI imposant une baisse de 20 pour cent de la masse salariale, le seul choix possible est de licencier ou de réduire les salaires et qu’il préfère la seconde solution dans l’intérêt de tous. Les expériences de plusieurs gouvernements africains montrent que ce discours peut être entendu » (p. 29). Ce qui est vrai en Afrique l’est certainement sous d’autres cieux.

 Agir sur la qualité des services publics

 « Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population » (p. 30). Sans commentaire !

 

Diviser et opposer pour imposer

 « Un gouvernement peut difficilement [ajuster] contre la volonté de l’opinion publique dans son ensemble. Il doit se ménager le soutien d’une partie de l’opinion, au besoin en pénalisant davantage certains groupes. En ce sens, un programme qui toucherait de façon égale tous les groupes (c’est-à-dire qui serait neutre du point de vue social) serait plus difficile à appliquer qu’un programme discriminatoire, faisant supporter l’ajustement à certains groupes et épargnant les autres pour qu’ils soutiennent le gouvernement. » (p. 17). Comme « la plupart des réformes frappent certains groupes tout en bénéficiant à d’autres, [...] un gouvernement peut toujours s’appuyer sur la coalition des groupes gagnants contre les perdants » (p. 18). Il faut donc diviser et opposer pour imposer.

 

Un régime « dictatorial » serait idéal pour imposer les réformes

 « Une comparaison pour les pays d’Amérique latine entre des régimes démocratiques comme la Colombie, l’Équateur, le Pérou, et des régimes militaires, comme l’Argentine et le Chili, en 1981-82, montre que les troubles sont plus rares lorsque le régime est militaire [...] La comparaison entre les deux expériences de l’Argentine sous un régime militaire (en 1981) et en démocratie (1987) est parlante : le niveau de protestation a été trois fois plus élevé en 1987 et il y a eu beaucoup plus de manifestations » (p. 12). Ainsi, un régime dur serait idéal pour imposer les réformes. Le néolibéralisme serait-il entrain de déraper ?

Au total, la Grèce préfigure bien la Tiers-Mondialisation de l’Europe.

 

Site internet : www.mecanopolis.org

Notes :

 Bernard Conte, est l’auteur du livre La Tiers-Mondialisation de la planète CADTM

|2| Bernard Conte, Dévaluation du Franc CFA et équilibre des paiements courants, DT n°20, C.E.D., Bordeaux, 1997

|3| Voir par exemple : Cornia, Giovanni Andrea, Richard Jolly, and Frances Stewart. Adjustment with a human face. Protecting the vulnerable and promoting growth vol 1. Oxford : Clarendon Press, 1987

|4| Cf. Christian Morrisson, La faisabilité politique de l’ajustement, Paris, Centre de développement de l’OCDE, Cahier de politique économique n° 13, 1996. (jusqu’à la dernière note, les numéros de page des citations se réfèrent au présent document).

 

13/07/2010

Eléments : La Nouvelle Droite est-elle de Gauche ?

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Voici un numéro important de la revue Eléments que nous conseillons de lire à l'ensemble de nos lecteurs pour découvrir les idées actuelles de la "Nouvelle Droite".

"Trois grandes doctrines politiques concurrentes ont été successivement engendrées par la modernité : le libéralisme au XVIIIe siècle, le socialisme au XIXe siècle, le fascisme au XXe siècle. La dernière apparue, le fascisme, est aussi celle qui a le plus vite disparu. La chute du système soviétique n’a pas mis fin aux aspirations socialistes, ni même à l’idée communiste. Le libéralisme, lui, semble être le grand vainqueur de la compétition. Ce sont en tout cas ses principes, portés par l’idéologie des droits de l’homme, qui dominent au sein de la Nouvelle Classe planétaire et restent aujourd’hui les plus diffusés dans le cadre de la mondialisation. Aucune doctrine n’est intégralement fausse. Elle contient toujours des éléments de vérité. (...)
La 4e théorie politique, celle dont le XXIe siècle a de toute évidence besoin, sera-t-elle une doctrine radicalement nouvelle ou fera-t-elle la synthèse de ce qu’il y avait de meilleur dans celles qui l’ont précédée ? C’est en tout cas à l’ébauche de cette théorie que ce que l’on a appelé la « Nouvelle Droite » n’a cessé, depuis plus de quarante ans, de s’employer". 

Dossier : la Nouvelle Droite est-elle de gauche ?
• "La Nouvelle Droite entre quatre yeux"
Alain de Benoist et Michel Marmin, entretien recueilli par François Bousquet
• "Point de vue d’une autre rive", Costanzo Preve
• "La Nueva Destra est ailleurs !", entretien avec Marco Tarchi

Et aussi...
• Contre les gadgets de destruction massive, par Aurélie Mouillard
• Alexandre Rougé et les naufrageurs du vin, par Pascal Esseyric
• Relire Jean-Pierre Martinet, par Ludovic Maubreuil
• Un héros de snuff movie et un petit lapin, par Frédéric Guchemand
• Non, l’homme n’est pas que ce qu’il bouffe !, par Javier Ruiz Portella
• Marc-Édouard Nabe, écrivain néoplatonicien, par Raphaël Juan
• A quoi rêve Hadewijch ?, par Ludovic Maubreuil
• Thermodynamique de Robert Schumann, par Jean-François Gautier
• L’éternelle actualité de Sophocle, par Éric Werner
• Qu’ont-ils fait du football de ma jeunesse ?, par Robin Turgis
• Jean-Claude Valla était le meilleur d’entre nous, par Alain de Benoist, Michel Marmin et Fabrice Valclérieux

5.50 euros - Disponible en kiosque.

http://www.revue-elements.com/

21/06/2010

Edito du numéro 42 de Rébellion : Peuples d'Europe, soulevez-vous !

« Peuples d'Europe, soulevez-vous ! »

Pouvait-on lire en grec et en anglais sur la banderole, accrochée au rocher de l 'Acropole à Athènes. Au pied du Parthénon, plusieurs centaines de militants du KKE (Le Parti Communiste Grec) étaient mobilisés pour lancer cette appel au soulèvement des travailleurs européens. Un symbole fort, car la Grèce est aujourd'hui la proie de la rapacité des mondialistes. On saigne le peuple grec avec des mesures de rigueur d'une sévérité inédite,le pays étant à la merci de ses créanciers de l'Union Européenne et du FMI.

En Espagne et au Portugal, les travailleurs sont aussi obligés de payer pour les spéculateurs du Capital. Des plans d'austérité augmentent encore d'avantage l'énorme poids déjà supporté par les classes populaires. Les grandes multinationales financières misant sur l'effondrement de ces pays pour empocher la mise, nous sommes confrontés aux pires rapaces financiers du système. Dans cette affaire, l'Union Européenne a prouvé que son rôle n'était pas de défendre les travailleurs mais d'assurer les intérêts à court terme du Capitalisme. L'Allemagne dans sa logique incendiaire ne rechercha qu'une baisse de l'Euro pour garantir une reprise de ses exportations pour ses industriels.

Et la France dans tout cela ? Le spectre de la crise grecque est agité afin de faire peur et rendre les « réformes » inévitables. L'augmentation de l'âge de départ à la retraite (62 ans et 67 ans pour un taux plein) est désormais acquis et rien ne semble pourvoir dire que cette régression sociale soit la dernière car, de Droite comme de Gauche, aucun dirigeant futur ne remettra en cause le plan du capitalisme pour assurer sa survie. La classe dominante justifie son attaque par l'allongement de la durée moyenne de vie dans nos sociétés. Où l'on voit, que tout progrès matériel et technique au sein du système capitaliste se retourne systématiquement contre les travailleurs. Il faut travailler plus pour pérenniser un mode de production totalement absurde dans lequel ce qui importe est de réaliser au sein de la circulation marchande la valeur d'une masse de marchandises dont une grande part est soit totalement inutile voire nuisible sur le plan humain et écologique soit de qualité nettement insuffisante mais qui cristallise le taux de profit nécessaire à l'accumulation capitaliste. Peu importe pour les philistins de la pensée dominante que le travail soit, de surcroît, lieu de production de l'aliénation et que les prolétaires perdent leur existence à s'abrutir, durant des décennies, par le travail salarié mortellement ennuyeux. Ces derniers n'ont même plus l'espoir, dorénavant, de voir leur survie matérielle à peu près assurée correctement. La paupérisation croissante des prolétaires est en marche. Ne parlons même pas des pays globalement pauvres où la situation sociale est hallucinante et dans laquelle une minorité ostensiblement riche cotôie un abîme de misère.

Dans ce contexte explosif, l'étonnant pour nous est que rien n'explose.

Le domination idéologique du système semble avoir enfoncé dans les esprits (1) le découragement, la résignation et l'acceptation. Ce constat est sombre, mais il ne faut pas renoncer pour autant à poursuivre notre critique. Car les germes des futures révolutions se trouvent au plus haut point dans les contradictions et les tensions des sociétés capitalistes occidentales.

Nous ne pouvons que souscrire aux propos de Gilles Dauvé et Karl Nesic dans leur récent texte : « Si la révolution communiste doit pour réussir fusionner les réactions contre la misère imposée par le capitalisme et les refus de la fausse richesse proposée par ce même capitalisme, cette critique double et globale n'est possible qu'au sommet d'un cycle de développement capitaliste, quand les composants de ce cycle sont à leur tension maximale et commencent à être mis en crise par les revendications du travail et par un début d'épuisement de la rentabilité du capital, si donc notre hypothèse est juste, les régions et pays dits développés y offrent les conditions les plus favorables. Une telle critique suppose en effet une forte colonisation marchande de la société, une proportion élevée de salariés ou de salariables, et des habitudes de consommation déjà ancrées. Pour reprendre le concept, cette critique suppose une domination réelle du capital (…) . Le rejet conjoint de ce que le capitalisme a effectivement de pire et imaginairement de meilleur suppose un environnement social où ces deux réalités sont présentes et en opposition, pour que les prolétaires s'en prennent à la fois à l'une et à l'autre » (2) .

L'Europe, par son histoire et sa situation, pourrait devenir le foyer de cette prise de conscience. Les prolétaires européens n'ont pas encore dit leur dernier mot.

Notes :

1) L'opium du peuple se décline aujourd'hui sous un mode spectaculaire aux mille facettes et toujours plus ou moins lucratif pour quelques filous. Un exemple récent: Sarkozy a accouché d'une proposition économique géniale à laquelle Ricardo et Smith n'auraient jamais songé; défendant à Genève la candidature de la France pour l'organisation de la future Coupe d'Europe de Football, il soutint doctement que la solution à la crise "c'est le sport"! On peut s'interroger sur la décrépitude intellectuelle de la bourgeoisie dans le monde contemporain. Gageons néanmoins que pour ces célébrations sportives, quelques industriels chinois pourront à nouveau, comme ils l'ont fait en Afrique de sud, fourguer leurs ignobles trompettes assourdissantes en plastique. Tout un symbole de la mondialisation économique capitaliste, de sa vulgarité inesthétique et de l'imbécillité de masse qu'elle engendre...

2) - Gilles Dauvé & Karl Nesic, Sortie d'Usine, Trop Loin. Mars 2010.

http://troploin0.free.fr/ii/index.php/textes/50-sortie-dusine

 

 

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11/12/2008

Les luttes sociales en Grèce

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la vieille taupe vient de resurgir au pied de l’Acropole.

Communiqué de Rébellion du 11.12.2008

Les socialistes révolutionnaires de la revue Rébellion témoignent de leur soutien aux jeunes révolutionnaires grecs entrés en lutte ouverte avec le capital depuis plusieurs jours à la suite du meurtre de l’un des leurs et plus largement au prolétariat grec dans son ensemble, entré à son tour en résistance lors de la grève générale du 10.12.2008. Contrairement à ce qu’affirment à satiété les médias de la bourgeoisie, ce ne sont pas quelques dizaines de « casseurs » qui affrontent quotidiennement la police mais de jeunes révolutionnaires, conscients de l’impasse tragique dans laquelle la classe dominante pourrissante a conduit le pays en appliquant les mêmes recettes libérales que celles préconisées dans le monde entier par le capitalisme dans sa fuite en avant pour se survivre à lui-même grâce à toujours plus de profit extorqué aux prolétaires. Preuve en est de cette prise de conscience, les courageux combattants grecs s’en sont pris aux symboles du capital : magasins de luxe et banques en particulier. Ils refusent, par ailleurs, de communiquer avec les médias officiels pour lesquels ils n’ont que mépris. Il est assez significatif que la propagande officielle tente de remettre en selle le Parti « socialiste » grec ; quand la boutique capital prend feu, on appelle toujours au secours la social-démocratie et ses pseudopodes gauchistes afin de sauver les meubles. Le silence assourdissant dans lequel sont tenues l’existence et l’omniprésence du Parti Communiste Grec à la pointe des luttes sociales est également significatif de la peur dans laquelle vivent les capitalistes de voir resurgir la « vieille taupe » au cœur de l’Europe. La flamme révolutionnaire s’est répandue dans toutes les villes grecques et la source hellénique n’est pas tarie. Le prolétariat grec doit maintenant échapper aux pièges que lui tendront les récupérateurs de tous poils. Il est souhaitable que la jeunesse combattante fasse le lien avec les travailleurs les plus radicaux et qu’ensemble ils posent clairement leurs revendications de classe.

PROLETAIRES DE TOUS LES PAYS, EN LUTTE !