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22/12/2014

De quoi la Corée du Nord est-elle le nom ?

La Corée du Nord est l’enfer dont notre supermarché est le paradis

Ecrire sur la Corée du Nord c’est se confronter à l’Etat le plus étrange. En effet la République Démocratique et Populaire de Corée (RDPC) est, de loin, le régime le plus ubuesque de l’Histoire ! Chacun connaît quelque chose d’horrible concernant l’un des derniers Etats communistes : famine, camps de travail, menace nucléaire, dynastie régnante, liquidations inattendues, enlèvements… Tout est bon pour se faire peur ! Pour accréditer le tableau on cite régulièrement les témoignages de réfugiés encore épouvantés par l’enfer qu’ils ont quitté. Voilà pour le premier degrés. Au second degrés on sourit plutôt de la propagande de Pyongyang et ce sont les récits des rares visiteurs autorisés qui alimentent alors l’image d’une tyrannie complètement hors sol, d’un « royaume ermite » d’opérette où on meure littéralement de faim en écoutant la télé d’Etat gloser sur les authentiques miracles du « cher leader »… Dans toute légende noire il y a une part de vérité. Mais les crimes de Staline ou l’effondrement démographique du Cambodge des Khmers Rouges n’en n’ont pas moins des explications à défaut de justifications. La RDPC ne fait pas exception à la règle.

 

Vieille nation, jeunes Etats

Peu de nations sont aussi mal entourées. En effet la péninsule coréenne a de puissants empires comme voisins immédiats : outre la Chine, on trouve la Russie et surtout le Japon. A partir du XIX°s il faudra ajouter l’impérialisme occidental. Pour un petit pays cela fait beaucoup. Depuis le Moyen Age, la Corée alterne les périodes de relatif développement de l’Etat et les moments de complet chaos. Calamité souvent en rapport avec les ingérences extérieures, par exemple en 1592 le Japon envahit la Corée… il est rejeté mais le pays est littéralement ruiné pour des décennies ! Au XIXème, la monarchie régnante souhaite se moderniser, à la fois menacée et fascinée par un Occident qui a déjà mis à genoux les voisins chinois et japonais. La péninsule est alors figée dans un système féodal archi-rural où une très fine élite est profondément divisée en clans. Lettrés, commerçants et militaires se méprisent souverainement… L’économie se résume à la gestion des maigres surplus agricoles : quand ils existent un semblant de développement s’amorce, quand la production agricole baisse c’est le grand plongeon ! Une réalité qui se retrouvera plus tard en Corée du Nord. En Asie seul le Japon réussit à se moderniser (à partir de 1868 avec l’ère Meiji). Il devient même une puissance impérialiste de plus dans l’Asie du Nord-Est. Arriérées, la Mandchourie et la Corée deviennent vite ses vassaux… Proche géographiquement la Corée sera formellement annexée à l’empire japonais de 1910 à 1945. C’est là que commence l’histoire contemporaine coréenne. Adieu « pays du matin calme », antiques lettrés, monarchie céleste et autres traditions confucéennes ! Le XX°s bouleversera plus la péninsule que les siècles passés.

 

Géopolitique infernale

La Corée devient une sorte d’Algérie : la proximité de la « métropole » entraîne une industrialisation rapide de certains secteurs destinés uniquement à alimenter le capitalisme japonais (mines, acier, transport, riziculture)… Une petite partie de la population devient une bourgeoisie au service de l’occupant. Dans les campagnes ou les usines des intermédiaires entre les cadres japonais et la masse des travailleurs font figure de début de classe moyenne. Une myriade de petites entreprises prolifèrent à l’ombre du capitalisme colonial. Mais pour le reste des habitants le quotidien est rude : à l’exploitation de la main d’œuvre rurale et urbaine se rajoute l’humiliation d’être dominé, le coréen est vu comme un paysan inculte et corvéable, la coréenne comme une domestique soumise. Par exemple les Coréens de l’époque mangent peu de riz alors qu’ils en produisent d’importantes quantités. Pourquoi ? Le Japon achète ou détourne toute la production pour ses villes… Le sentiment national coréen naît de cette tension entre modernisation coloniale et horreur impérialiste. La répression sanglante de toute tentative souverainiste alimente cette tension. Ce sera le cas en 1919 quand deux millions de coréens manifestent pacifiquement dans le pays pour l’indépendance, la répression fera plus de 7 000 morts ! Temporairement écrasée mais aussi relativement modernisée la nation coréenne s’arme de patience et de détermination. La résistance prendra des formes violentes, mais sera aussi culturelle et littéraire… Plus prosaïquement des millions de gens ordinaires quittent le pays pour la Chine, la Russie ou même le Japon ! Ces diasporas existent encore aujourd’hui. Par exemple un tiers des 600 000 coréens du Japon sont encartés dans une association ouvertement pro-Pyongyang.

Dans certaines élites on rêve d’indépendance bien sûr mais aussi du communisme qui apparaît comme une autre façon d’être moderne sans injustices sociales ni colonialisme… Encore aujourd’hui le discours idéologique de la RDPC est plus nationaliste que communiste. Les idées du « juche » (l’idéologie officielle) ont pour essence le nationalisme parfois le plus affirmé. L’armée nord-coréenne et ses armes nucléaires ne sont que l’aboutissement de cette volonté de ne plus jamais être dominé. Pour comprendre l’obsession militaire de la Corée du Nord, il faut imaginer pour la France une occupation allemande de plusieurs décennies !

Avant 1945 le pays est même encore plus franchement saigné. L’exemple des coréennes prostituées de force dans l’armée impériale n’est qu’un exemple parmi d’autres du sort sinistre des colonisés : des millions d’hommes sont victimes du STO nippon et plus de 70 000 d’entre eux périront dans les bombardements atomiques de l’été 45… L’effondrement de l’empire japonais propulse alors la Corée dans le grand jeu des puissances mondiales.

La péninsule est libérée par les Soviétiques au nord et l’Us army au sud. Que faire de la Corée où les idées communistes sont présentes au delà des militants encartés ? A l’époque le communisme stalinien représente davantage que l’intégration à un bloc. C’est plutôt l’adieu définitif au vieux monde qui a donné les deux guerres mondiales, le racisme colonial et son capitalisme avide. Très vite la guerre froide qui se prépare fige les positions : les USA recyclent les coréens collaborateurs des Japonais et les Soviétiques poussent un de leurs alliés, Kim Il-sung, à agréger tous les communistes de la péninsule.

S’accusant réciproquement de subversion, les deux camps prennent acte des temps nouveaux et fondent deux Etats en 1948. Comme en Allemagne, une nation est séparée par la géopolitique post-1945. Là aussi, le passé du pays nous montre que la division de la péninsule a été fréquente. Conséquence de la guerre froide la division sur le 38° parallèle s’inscrit aussi dans l’histoire ancienne du pays.La terrrible guerre de Corée (1950-53) ne fait que figer durablement les positions. Pour chaque camp l’autre est un ennemi à abattre. En interne, des dictatures émergent.

On a oublié qu’à cette époque la Corée du Nord prend de l’avance sur le plan économique ! Jusque dans les années 1960, le pays est devant la Corée du Sud voir devant le Japon : la planification permet de reconstruire et de développer le pays. La croissance est d’autant plus forte que le pays partait de très bas. Le logiciel socialiste fonctionne : alphabétisation, mise en valeur du territoire et défense nationale sortent le pays du sous-développement. Même la collectivisation des terres passe dans la mesure où les ruraux n’ont jamais été propriétaires. L’écart avec le sud est si grand que certains sud-coréens migrent au nord sans imaginer que le pays va péricliter. Kim Il-sung travaille aussi à se tenir relativement à l’écart du Bloc de l’Est ou des frictions sino-soviétiques. Il sait que les puissances communistes restent des puissances. Il obtient même le retrait des forces chinoises et soviétiques en 1958. La RDPC milite encore aujourd’hui dans le mouvement des pays non alignés.

Pour Kim Il-sung, la priorité reste la réunification et les tentatives de déstabilisation du sud vont se multiplier tout au long des années 1960-80. Des commandos armés seront infiltrés, des enlèvements viseront des sud-coréens et des japonais et l’un des dictateurs militaires du sud échappera de justesse à un attentat en Birmanie. L’année qui précède les JO de Séoul (1988) un boeing sud-coréen explose même en vol ! Pour furieuse que paraissent ces actions, il faut rappeler que les Etats-Unis vont faire en Corée du sud la même chose qu’au Vietnam : ils vont laisser des élites corrompues et violentes tenir le pays. Avant 1992 (où un opposant libéral remporte la présidentielle), le pays est une sorte d’Egypte où l’armée, les « services » et des milices répriment toute opposition. La KCIA (CIA sud-coréenne) abattra même un des chefs de l’Etat pourtant fidèle serviteur des Etats-Unis (40 000 soldats sur place) ! Les élections sont des farces que le tyran du moment remporte aisément tandis que le pays vit sous perfusion de l’aide des Etats-Unis. En 1960, on compare les pays d’Afrique les plus mal partis à la Corée du Sud !

Au Nord, on se fige autour d’une dynastie, celle de Kim Il-sung qui prépare son fils Kim Jong-il à devenir le prochain maître du pays. Loin du modèle communiste, la RDPC dérive lentement vers une monarchie confucéenne où la famille, l’autorité et l’obéissance sont synonymes de civilisation et de paix. Là aussi l’histoire de la Corée est coutumière de ces tentatives dynastiques dans un contexte d’ingérences et de menaces extérieures. Cette version extrême de la « mentalité asiatique » ainsi que la puissance de la volonté d’indépendance expliquent la durabilité du régime au delà de son caractère autoritaire. Le repli sur soit est un classique des régimes coréens encerclés et en difficulté. Dans ce contexte la mémoire de la guerre de Corée façonne encore davantage cette mentalité de citadelle assiégée : le Nord fut détruit à 80 % car les USA utilisèrent contre la RDPC autant de bombes que pendant toute la guerre du Pacifique ! Certains soldats us se rendirent aussi coupables d’atrocités comme au Vietnam plus tard… L’opposition aux Etats-Unis (réactivée par le discours sur « l’axe du mal » de G. Bush) est donc un classique du discours de la RDPC. Au Sud, l’installation d’une démocratie de marché permet au moins de digérer le passé des dictatures militaires pro-us.

 

La « dure marche » et ses suites

L’avance de la RDPC fond à partir des années 1980. En effet, connectée au vaste marché des Etats-Unis et aidé par une diaspora qui a fait son trou outre Pacifique la Corée du Sud devient un « dragon asiatique ». Piloté par un appareil d’Etat protectionniste le pays émerge du sous-développement. La faiblesse volontaire de la monnaie et les faibles salaires dopent les exportations. Cette modernisation est lente, chaotique, politiquement brutale… mais elle fonctionne ! De plus le régime militaire est sous le feu de sa bourgeoisie libérale qui digère de moins en moins les crimes du régime. Les mouvements sociaux et étudiants y sont massifs et surtout non communistes. Dans les années 1980 le consensus autoritaire n’est plus possible. Un dialogue constructif avec le Nord va-t-il pouvoir démarrer ?

La RDPC traverse alors une crise qui ira dix ans plus tard jusqu’à la famine ! En effet, très endettée pour avoir acheté quantité de matériel, le pays cesse de rembourser ses dettes à partir de 1980. Privées de nouveaux crédits les capacités productives vieillissent dans un pays où elles ont toujours plus ou moins manqué… La croissance basée sur l’augmentation de la quantité rate le virage de la qualité. Capable de produire ses camions, ses voitures, ses locomotives, la RDPC est incapable de renouveler et améliorer son matériel. A part ses armes ses produits sont peu exportables. Equipée en machines d’Europe de l’Est et en engrais chimiques, l’agriculture arrive pourtant à peine à couvrir les besoins : le pays est montagneux et seule l’irrigation généralisée des parcelles entretient une productivité tout juste moyenne. Organisée en vaste fermes d’Etat l’agriculture collectivisée n’a pas permis les économies d’échelles escomptées. Comme en URSS seul le lopin de terre familial console… La fin de l’URSS et la pénurie de pétrole qui suit vont faire tomber l’économie comme un fruit mûr. Le juché (autosuffisance) ne fut jamais qu’un mythe nationaliste. Toutes les faiblesses (sous-financement, matériel vieillissant, faiblesse agricole) vont plonger le pays dans la pire crise qu’ai jamais connu la RDPC. Des inondations catastrophiques en 1996 ravagent l’agriculture déjà sous-équipée et moins bien irriguée. Durant une décennie les plus faibles vont mourir faute de médicaments ou de denrées de base, les coupures d’électricité vont se généraliser et les villes moyennes vont se vider de leur population. Les réseaux de transport, eux, périclitent complètement !

Des milliers de coréens vont errer sur les routes, le petit commerce de survie va se généraliser tandis que la frontière avec la Chine va s’entrouvrir… Replié sur la capitale et assurant les seules priorités militaires, l’Etat s’évapore dans les régions les plus reculées où la survie règne. Cette « dure marche » accélère encore la dégradation de toutes les infrastructures. Le retard en la matière est aujourd’hui considérable !

Un peu soutenue par l’aide alimentaire internationale, la RDPC va néanmoins réussir à acquérir l’arme atomique (2006) ce qui va relancer les tensions avec Tokyo, Séoul et Washington mais aussi propulser le pays au rang de pays invulnérable aux attaques extérieures. C’est aussi un avantage énorme pour le jour de la réunification. La Corée du futur jouera enfin jeu égal avec ses voisins. Même la Chine apprécie peu de ne plus être la seule puissance atomique de l’Asie de l’est… Mao avait d’ailleurs refusé d’aider Kim Il-sung à maîtriser l’atome.

Vis-à-vis du Sud, une alternance de dialogues et de tensions tient lieu d’échanges. Une zone économique recevant des entreprises du sud ouvre au nord en 2004 (la zone de Kaesong avec pas moins de 40 000 travailleurs). Par la suite la RDPC multiplie les zones de ce genre imitant prudemment Chinois et Vietnamiens qui attirent localement le capitalisme mondialisé pour moderniser leurs industries et trouver les fonds nécessaires à l’innovation. Kim Jong-il aux affaires à partir de 1994 tente le grand écart entre le modèle chinois et un pays mobilisé pour sa seule armée.

Officiellement la RDPC mise aussi sur l’économie du savoir. On oriente les meilleurs étudiants vers le commerce international ainsi que dans la filière informatique : le pays développe ses logiciels et ses portables. Toutes choses égales par ailleurs la RDPC de Kim Jong-un (aux affaires depuis 2011) suit la route de la Corée du sud des années 1960 : c’est à dire avec un exécutif fort connectant le pays à la mondialisation en évitant toute révolution sociale. Les travailleurs nord-coréens sont les plus qualifiés et les moins chers d’Asie ! Dès lors de communisme nord-coréen n’est plus qu’une coquille vide. Le Parti n’est plus un appareil idéologique mais bien un système d’encadrement dont le seul avantage est d’éviter un chaos post-soviétique. Le Parti du Travail de Corée ne s’impliquera jamais beaucoup dans le mouvement communiste international sinon pour tenter d’exporter -sans succès- le « juche ». Les discours tendant à déifier littéralement Kim Il-sung (mort et embaumé en 1994) vont plus dans le sens d’une religion confucéenne que d’un avatar du marxisme. Plus que le Parti c’est l’armée qui influence l’avenir du pays. Par ailleurs, la faim de devises pousse la RDPC a vendre n’importe quelle arme à n’importe quel pays : Israël bombardera, en 2007, un site nucléaire syrien monté par la Corée du Nord. Dans un autre genre, le secte Moon (originaire de Corée du sud) ou le groupe Huyndai investiront directement en RDPC ! Dès à présent les recettes de développement libérales décuplent les inégalités en concentrant les capitaux entre Pyongyang et le port de Nempo. Une proto couche moyenne émerge à la périphérie des dix-huit Z.E.S. en contact avec le reste de l’Asie. Mais la marche vers un capitalisme asiatique standard n’est pas si simple. La Corée est peut-être le pays du « matin calme » mais pas celui du libéralisme tranquille : les rivalités impériales sont toujours aux portes de la RDPC. Au sud, la vieille garde conservatrice refuse tout dialogue tandis qu’au nord on sait que seule « l’occupation américaine » justifie un secteur militaro-industriel surdimensionné. Des deux côtés du 38° parallèle une normalisation réelle ruinerait l’économie et le parti de la guerre.

De plus le saut qualitatif à faire pour moderniser vraiment le pays reste énorme : par exemple les véhicules à moteur ne sont que quelques milliers et seuls 15 % des routes sont goudronnées ! L’agriculture reste plus que fragile, puisqu’en 2014 l’ONU estime inférieure au nécessaire la ration alimentaire moyenne des nord-coréens. La RDPC est donc sorti de son coma des années 1990-2000 mais le nouveau dragon titube encore, du feu nucléaire plein la gueule.

TEROUGA

 

 

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03/06/2014

Sortie du numéro 64 de la revue Rébellion

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EDITO : Survie du capitalisme ou du genre humain ?

 

DOSSIER : Abattre la théorie du Genre

Un combat spirituel ou un combat scientifique ? par David L'Epée. 

Rencontre avec Farida Belghoul. 

Pornographie. l'autre discours dominent par Terouga

 

HISTOIRE : Harro-Shulze Boysen. Un national-bolchevik dans l'orchestre rouge

( partie 2) 

Nationalisme russe à l'époque soviétique par  David l'Epée. 

 

MUSIQUE : Assaut électronique et musique bruitiste par  Diaphane Polaris

Sinweldi. la guerre comme hygiène du monde. 

 

Disponible contre 4 euros à notre adresse : 

Rébellion c/o BP 62124 - 31020 TOULOUSE cedex 02

 

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31/05/2013

Sortie du numéro 58 de la revue Rébellion

 michel thibault,mathias cardet,david l'epée,alexandre douguine,arnaud bordes,charles robin,parti communiste chinois,terouga,zentropa,chavez

 

ÉDITORIAL

La critique moralisante

RÉFLEXION
La rue abattra les tyrans !
Découragement ? par zentropa 

INTERNATIONAL
Venezuela. Viva Chavez !
Elections Italiennes. Entre populisme et paralysie par Xavier Eman 


Le Printemps arabe change-t-il la géopolitique du Proche-Orient ? par Terouga 

Chine. Le XVIIIème Congrès du PCC. Fantômes dans la brume. par

ENTRETIEN

Rencontre avec Lucien de Gouverner par le chaos. Ingénierie sociale et mondialisation.

IDÉES

Perspectives Michéennes. La triple transformation libérale par Charle Robin

PHILOSOPHIE

L'esquisse d'une éducation non conformiste dans la pensée de Confucius par Thibault Isabel.

FIGURE
Alexandre Douguine. Révolte contre le monde post-moderne.


 CULTURE
Rap & Business. Qui veut la part du Ghetto ?
Rencontre avec Mathias Cardet. L'effroyable imposture du Rap.

Entretien avec Arnaud Bordes. Chroniques livres et musique.


5 euros (port compris) pour un numéro de 48 pages. 

Commande à notre adresse :

Rébellion c/o RSE BP  62124 - 31020 TOULOUSE cedex 02

02/03/2013

Entretien de Rébellion avec Que Faire ?

 

La revue Rébellion a fêté ses 10 ans ! Une décennie de combat contre le système sous toutes ses formes. L’occasion pour QUE FAIRE d'interroger l'équipe qui pilote le journal...

QUE FAIRE : Actuellement, Rébellion c'est une équipe de combien de rédacteurs ? D'abonnés ? De lecteurs ?

Louis Alexandre : En 10 ans, nous n'avons pas chômé. L'équipe de rédaction est constituée de quelques camarades présents depuis l'origine qui assurent bénévolement les indispensables tâches militantes permettant à Rébellion de poursuivre sa lutte.

Sans cette équipe, le journal n'existerait pas. Peu de personnes savent la masse de travail que représentent la rédaction et la collecte des articles, la maquette, la gestion de l'impression et de la diffusion, le secrétariat d'une revue.

Mais je pense que cet engagement est payant. Pas de manière vulgairement matérielle, mais par le simple fait qu'il nous tire vers le haut. Il nous fait dépasser joyeusement nos limites dans une aventure qui est un pied de nez aux bien-pensants. Tout donner pour une cause, sans rien attendre, apprend l'humilité, la persévérance et le courage. Tout cela avec le sourire et en ne se privant jamais de rire …

Nous avons conservé l'esprit d'origine dans le fonctionnement de la rédaction. C'est-à-dire que les articles issus du travail des membres de la rédaction restent collectifs et anonymes, selon le principe de « l'impersonnalité » de l'action et de la réflexion qui nous est cher.

Nous avons aussi ouvert nos colonnes à des «compagnons de route» comme les talentueux Thibault Isabel, David L'Epée, Charles Robin, Michel Thibault, Arnaud Bordes et à un certain Terouga que vous connaissez peut-être à «Que faire ?». Ils ont profondément enrichi notre revue.

En conservant notre indépendance, nous sommes parvenus à faire progresser notre diffusion. A l'heure actuelle, nous en sommes à plusieurs centaines de numéros vendus à chaque livraison et notre lectorat est vraiment très riche. Ce résultat, nous le devons surtout à une communication ciblée et à l'existence récente de nouveaux réseaux de diffusion «dissidents» (comme les sites Kontre Kulture et Scriptoblog/le Retour aux Sources ou des médias comme Méridien Zéro).

Nous avons lancé une vaste campagne d'abonnement pour nos dix ans. C'est notre priorité à l'heure actuelle, car c'est la seule garantie pour nous, de poursuivre notre développement. Pour donner un chiffre, nous sommes presque parvenus à rassembler les 150 abonnés de plus que nous nous étions fixé d'atteindre en septembre.

 

QUE FAIRE : Il y a dix ans, quels étaient les objectifs de la revue ? Vous avez obtenu quelles réussites ? Quels échecs ?

Jean Galié : L'objectif que nous poursuivons était clairement énoncé dès la parution de nos premiers numéros. Il s'agissait de faire de la revue un noyau théorique solide afin d'impulser une dynamique de regroupement des intelligences et des volontés autour de l'objectif de la critique radicale, sans concessions, de la domination du capital.

Cela devait se faire en-dehors des organisations politiques existantes dans lesquelles nous ne nous reconnaissions pas. Autant faire l'effort, pensions-nous, de produire notre propre théorie critique plutôt que de suivre des formations à propos desquelles nous aurions nourri des doutes ou de la méfiance. Il ne faut pas nécessairement désirer se relier à quelque chose pour s'illusionner et se rassurer ; évidemment cette voie est plus difficile. Nous reprenions l'idée de Lénine, en la transposant et l'aménageant dans un nouveau contexte, selon laquelle un journal peut devenir une référence en attendant la constitution d'un pôle politique plus structuré et militant. `

L'histoire ne nous a pas donné tort si l'on veut bien considérer le fait que depuis cette date, la crise du système s'est approfondie et que les diverses organisations politiques existantes ne font que tourner en rond et répéter des recettes surannées. Par ailleurs, on voit bien que le prolétariat n'adhère pas massivement à celles-ci malgré son mécontentement profond. Quant aux groupes plus marginaux qui annoncaient qu'ils allaient tout bouleverser, ils ne furent qu'un feu de paille à la hauteur d'engouements éphémères.

En conséquence, il ne nous semble pas nous être égarés. La pérennité de la parution régulière de la revue est déjà une réussite puisqu'elle témoigne de l'existence d'un lectorat régulier et/ou se renouvelant. Le fait que des esprits intelligents tiennent compte de ce que nous écrivons et collaborent plus ou moins régulièrement à notre travail est également un indice positif.

Quant aux échecs, sans vouloir nous dédouaner de nos imperfections, ce qui est le plus important réside dans le fait que comme l'écrivait Hegel, on ne peut être mieux que son temps mais au mieux son temps. Il est douloureux de le constater, mais la majorité des exploités reste comme frappée de stupeur, encore trop amorphe face aux attaques incessantes qu'elle subit de la part d'une classe dominante hyper-active dans la poursuite de ses intérêts.

Dans ces conditions, il est difficile d'impulser une orientation vers une lutte réelle et frontale contre les conditions sociales existantes en intervenant au sein des luttes sociales. Ne serait-ce que diffuser une simple revue relève de l'exploit lorsqu'on ne dispose pas de relais médiatiques. En un sens, ce phénomène prouve que nous ne participons pas du spectacle marchand contemporain. Nous ne voulons pas accéder à une notoriété spectaculaire, pour autant nous ne répugnons pas à rendre publiques nos idées, nous y travaillons modestement.


QUE FAIRE : Avec la revue il y a l'Organisation Socialiste Révolutionnaire Européenne, l'organisation s'est-elle développée aussi ?

Louis Alexandre : L'OSRE est un chantier en construction permanente. Nous sommes une petite équipe et nos moyens ne peuvent malheureusement pas se démultiplier. Nous sommes donc réalistes et axons notre travail sur des campagnes ciblées (comme notre lutte contre le capital et l'Otan en Europe par exemple) et nous cherchons à nous implanter durablement sur plusieurs villes (comme Toulouse, Nice ou Paris par exemple) .

Dès lors, l'OSRE est un «squelette» qui sert à structurer notre réseau. Son nom résume son rôle, une organisation pour renforcer les luttes menées pour le SRE.


QUE FAIRE : Quelles relations avez-vous avec les autres "opposants" au système ? Extrême droite ? Extrême gauche ?

Jean Galié : Les relations avec d'autres organisations dépendent du fait de leur réelle opposition au "système". Nous pouvons sur tel ou tel point important collaborer à une campagne allant dans le sens d'une dénonciation de l'offensive du capital (l'anti-impérialisme, par exemple). Pour nous, le critère déterminant est celui de l'authentique dénonciation de la pratique et de l'idéologie du capitalisme. Il y a aussi des échanges de presse pour ceux qui sont intéressés par nos travaux.

Pour ce qui concerne la question des deux "extrêmes" que vous évoquez, elle devrait être traitée selon les mêmes critères mais nous tenons à préciser que cette classification nous paraît obscure et relever plutôt d'une simplification outrancière générée par les besoins idéologiques du système. La grille de lecture couramment utilisée à cet effet relève plus du fonctionnement du moulin à vent (paroles du verbalisme ambiant) confusionniste que d'une approche rationnelle du phénomène. Ce qui est essentiel reste à nos yeux, le combat pour la création de la communauté humaine libérée des chaînes du travail salarié et du capital. Disons qu'à cet égard, existent au sein du manège entretenu par la classe dominante, une gauche et une droite avec leurs extrêmes... du capital.


QUE FAIRE : Souhaitez-vous des changements dans la revue ? Dans la forme ? Dans le fond ?

Louis Alexandre : Même si Rébellion est aujourd'hui une revue de qualité reconnue, nous ne nous reposons pas sur nos lauriers. Nous savons que nous devons suivre les évolutions des nouvelles technologies et être à l'affut de nouveaux terrains de diffusion.

Nous avons toujours à l'esprit d'améliorer la qualité et la lisibilité de la revue. Il apparaît aussi important de définir une ligne claire et compréhensible pour remporter l'adhésion d'un plus large public. Nous avons entrepris voici dix ans un important travail de renouveau idéologique qui est arrivé à sa pleine maturité. Il nous faut donc le diffuser et le rendre porteur sur le terrain.

Il reste une multitude de thèmes que nous souhaitons aborder d'un point de vue nouveau. Rébellion vous (et nous) réserve encore des surprises.


QUE FAIRE : Quels retours avez-vous de votre lectorat ? Y a-t-il des déceptions ? Des révélations ? Des malentendus ?

Louis Alexandre : c'est justement l'objet d'une large enquête que nous avons lancée voici un mois. Notre revue avait besoin de mieux connaître ses «nouveaux lecteurs» et leurs attentes. Nous sommes en train de dépouiller les premiers retours actuellement. Nous rendrons compte en détail de cela dans les pages du bulletin interne de notre structure, «Rébellion-infos».

Mais déjà nous pouvons dire que les retours sont positifs et encourageants. Nous assistons à un important renouvellement de nos lecteurs et à l'apparition d'un esprit particulier parmi son lectorat.

Dire que la presse est en crise est une erreur. C'est la presse du système aux idées creuses qui meurt, mais aussi les publications «dissidentes» enfermées dans leurs visions sclérosées qui tournent en rond. Il y a un loi darwinienne en matière politique, «seuls les meilleurs survivent et propérent». Une revue qui ose et qui innove aura de l'audience. Rébellion fait pour sa part le pari de faire confiance à ses lecteurs pour porter son message révolutionnaire au plus grand nombre.

Jean Galié : Les malentendus - lorsqu'ils ne sont pas intéressés, télécommandés - peuvent toujours exister. Ils relèvent, nous semble-t-il, de la difficulté que certains ont de lire ce qui est réllement écrit et non ce qu'ils s'imaginent que nous écrivons. C'est un symptôme de l'atténuation voire de la disparition contemporaine de la pensée critique capable de s'élever au-dessus de l'apparence mensongère de la réalité aliénée. Il y a recul de la capacité à conceptualiser et pour critiquer il faut aussi être capable de dialoguer. Heureusement, il arrive également que nous ayons été bien lus et compris ; parfois cela laisse apparaître de réelles convergences d'analyse. Cela prouve que notre démarche n'est pas vaine.


Source : http://quefaire.e-monsite.com

 

31/08/2009

Interview de Denis Gorteau à propos de son livre La guerre en Irak est-elle finie ?

Denis Gorteau. Auteur d’analyses géopolitiques depuis longtemps, et, ayant déjà publié un roman racontant l’invasion de l’Irak en 2003. Il publie en mai un livre universitaire sur les tenants et les aboutissants de la guerre en Irak. Une première ébauche d’une histoire complète de ce conflit qui, selon D. Gorteau, a préfiguré le déclin des Etats-Unis comme puissance mondiale.

QUE FAIRE : Commençons par la fin ! La guerre en Irak est-elle finie ?

Denis Gorteau : Poser la question c’est y répondre : même si la situation a cessé de se dégrader, l’invasion de 2003 n’a pas fini de bouleverser le pays et de meurtrir ses habitants, après les pires années de l’occupation en 2005-2007, la relative amélioration de 2008 marque une sorte de  » pause « , mais rien, absolument rien n’est réglé.

QUE FAIRE : A qui s’adresse votre livre ?

Denis Gorteau : C’est un livre généraliste, toutes les personnes intéressées par le Proche-Orient peut y trouver intérêt.

J’explique l’histoire du Moyen-Orient et les sources de conflits. C’est donc un livre historique à la fois chronologique et thématique qui traite de questions aussi diverses que l’islamisme, le clanisme, le nationalisme arabe, etc.

QUE FAIRE : Le contrôle du pétrole fut-il la seule cause de l’invasion américaine ?

Denis Gorteau : Non, loin de là. Pour Bush lui-même il s’agissait de renverser un dictateur et d’apparaître positivement alors même que sa  » guerre contre le terrorisme  » était en échec. Pour le vice-président Cheney et Rumsfeld, icônes du néo-conservatisme, il s’agissait plutôt de moderniser par la force le monde arabe ; pour les libéraux la guerre devait ouvrir les marchés protégés des pays du Proche-Orient ; pour le lobby pro israélien le but était de renverser S. Hussein, figure du nationalisme arabe, etc. Au sein de l’oligarchie us les raisons ne manquaient pas, y compris du côté des Démocrates qui furent favorables à la guerre.

QUE FAIRE : B. Obama s’y opposa tout de même, non ?

Denis Gorteau : C’est juste, mais en 2003, c’était un élu local parmi d’autres. Un inconnu, courageux, mais isolé même si en 2008 il fit campagne sur la question du retrait.

QUE FAIRE : Tiendra-t-il parole ?

Denis Gorteau : A dire vrai, dès 2007, les Américains pensent à se retirer partiellement tout en négociant des traités très avantageux avec leurs hommes à Bagdad. C’est le sens de  » l’accord de sécurité  » signé en décembre 2008 : alors que l’occupation pure et simple a été un désastre politique et militaire, il est plus simple d’acheter des complicités et de sous-traiter le maintien d’un ordre favorable à l’installation de bases américaines permanentes. C’est ainsi que les tribus sunnites ont été  » retournées « .

Nous allons vers un cantonnement de gros contingents de soldats us qui resteront en Irak au cas où. Dans le pays, leurs supplétifs feront ce qu’en leur dira de faire contre arguments sonnants et trébuchants… Cela rappelle la Corée du Sud des années 70.

QUE FAIRE : qui a gagné la guerre de 2003 ?

Denis Gorteau : Pour le moment personne, comme la guerre Iran / Irak des années 80, il n’y a que des vaincus : les occupants se sont fourvoyés et sont haïs à un degrés inimaginable. Bush a nourri pour plusieurs décennies le terrorisme et l’islamisme le plus terrible. Les Chiites pro iraniens ont gagnés en influence, mais au prix d’une guerre civile avec les Sunnites qui a fait des milliers de morts en 2005-2006. Et le  » gouvernement  » actuel de Maliki ne tient qu’en jouant subtilement entre des forces contraires (Washington, Téhéran, etc.) et au prix d’une militarisation de la vie politique.

QUE FAIRE : Le pays survivra-t-il à cette guerre ?

Denis Gorteau : Si l’Irak avait dû disparaître cela aurait déjà été le cas, mais comme en Bosnie le territoire est très durablement divisé en communautés, régions et réseaux concurrents et violents. La question du Kurdistan n’a, par exemple, pas finit de se poser.

QUE FAIRE : C’est à dire ?

Denis Gorteau : Redoutant les Chiites pro iraniens et en bute aux Sunnites chassés du pouvoir en 2003, les Américains se sont appuyés sur les chefs kurdes, qui, depuis la chute de S. Hussein sont complètement libres dans le nord de l’Irak, périodiquement ils agitent la menace d’une indépendance du Kurdistan et revendiquent des territoires mixtes où les Kurdes ne sont pas les seuls habitants (à Kirkouk notamment). Indépendants de fait et tolérés par les Occidentaux les Kurdes sont dans le viseur de la Turquie qui a, plusieurs fois, bombardé et envahi les zones où se cachent les Kurdes séparatistes… de Turquie ! C’est là une zone de tension vive et durable.

QUE FAIRE : votre livre parle aussi du reste du Proche-Orient. Pourquoi ?

Denis Gorteau : La guerre en Irak ne se limite pas à la seule Mésopotamie, les pays frontaliers ont été concernés, ne serait-ce qu’avec la question des réfugiés : plus de 4 millions d’Irakiens ont fuient leur pays. C’est l’une des plus grande migration humanitaire des dernières décennies : la Jordanie et la Syrie, pays pauvres, ont été obligés de gérer cet exode.

Mais la guerre de 2003 a aussi redistribué les cartes politiques : l’Iran est devenu un pays incontournable dans la région, avant, S. Hussein servait de contre poids. Nous n’en sommes plus là. Et que dire d’Israël, acteur indirect de cette guerre puisqu’il s’agissait aussi de briser toute velléité de créer un Etat capable de rivaliser avec Tel-Aviv.

QUE FAIRE : quel est le bilan de la guerre ?

Denis Gorteau : Le bilan est lourd, triste et malheureusement incomplet : on estime à plus de 500.000 le nombre de morts (directs ou indirects) dus à cette invasion, mais la société irakienne a aussi éclaté en communautés rivales, dont les minorités comme les Chrétiens, les Yésidis ou les Turcomans font les frais. Il y a aussi les millions de réfugiés ou les millions de jeunes sans écoles ou les Femmes qui ont perdu leur statut relativement moderne des années 50-60, etc.

Côté us c’est sinistre : plus de 4.000 soldats morts en Irak, des dizaines de milliers de blessés définitifs et des centaines de milliers d’ex soldats perturbés mentalement.

Et que dire des crimes de guerre assez nombreux dont on parle peu mais qui reviendront, tôt ou tard, dans la conscience américaine.

B. Obama fera peut-être aussi le ménage dans les affaires de corruption qui ont enrichi des multinationales américaines, il s’agit de plusieurs milliards de dollars ! Rien de moins. La guerre de 2003 c’est aussi ça : le  » casse du siècle  » au détriment des civils irakiens et des citoyens états-uniens.

QUE FAIRE : les Irakiens ne sont-ils pas soulagés d’être débarrassé de S. Hussein ?

Denis Gorteau : Drôle de question car si les Irakiens ne subissent plus la tyrannie de S. Hussein, ils subissent bien pire ! Jamais le pays n’a autant souffert que de 2003 à aujourd’hui. Sans compter l’embargo de l’ONU qui a laminé le pays à partir de 1990.

De plus, sa liquidation en décembre 2006 a été si scandaleuse qu’elle a éclipsé ses crimes. Crimes à remettre dans le contexte du pays alors soumis à toutes les pressions (kurdes, iraniennes, etc.). N’oublions pas non plus que S. Hussein avait hissé son pays au niveau de développement du Portugal dans les années 80.

QUE FAIRE : En février 2009 Sarkozy a fait un voyage en Irak, pourquoi ?

Denis Gorteau : Son ministre Kouchner l’avait précédé, c’était un partisan de la guerre américaine, Sarkozy a toujours été lié aux réseaux Bush, même s’il a été élu trop tard par rapport à l’invasion, c’est un soutien peu subtile de Washington : renforts français en Afghanistan, retour total de la France dans l’OTAN, etc. Les signes ne trompent pas. Le voyage à Bagdad s’inscrit dans cette politique atlantiste aux antipodes de celle du général de Gaulle. C’est plus inquiétant qu’autre chose car la France a bien peu à gagner, surtout pas de contrats tous monopolisés par les USA. Alors que les Français d’origine maghrébine sont globalement intégrés, il est maladroit et dangereux de jouer les caniches des Etats-Unis, même dirigés par B. Obama.

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