Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/02/2007

Le numéro 22 de Rébellion est disponible

medium_Rebellion22.jpg

P2> EDITO

Nous ne serons les idiots utiles de personne !

P3> APPEL

Appel pour une alternative véritablement populaire

P4> ACTUALITE

Je ne hurlerais pas avec les loups >> P6 L'état de l'opinion en France. Une élection pour rien ? >> P9 Belles promesses, triste réalité...P10 TRACT: Peuple de France, travailleurs, étudiants, citoyens...

P11> ENTRETIEN

avec le président du Comité Valmy, Claude Beaulieu

P14> IDEES

Guy debord, le théatre des opérations >> P16 Un urbanisme alternatif, rendre les villes de nouveau vivables...

P17> ECHANGE(s)

Courrier de lecteur : National-Bolchevisme ou Eurasie ?

P19> POESIE

"tutti assolti al processo per le morti al petrolchimico"

----------------------------------------------------------

EDITO

Nous ne serons les idiots utiles de personne !

Beaucoup se réjouissent des victoires remportées par les peuples en lutte par le vaste monde : certes, les résistances irakiennes et palestiniennes portent des coups à l'impérialisme, le Liban a repoussé l'agression israélienne, l'Amérique du Sud rompt avec le protectorat US sous la conduite d'Hugo Chavez, une renaissance russe est possible ... Mais que font-ils de concret, en France et en Europe, pour participer à la naissance d'un mouvement comparable ? Des convergences s'opèrent, des clivages anciens disparaissent et une alternative socialiste et révolutionnaire, populaire et patriotique se dessine, mais cela se fait sans eux.

Au contraire même, par une attitude figée et une culture du sectarisme, ils freinent toutes les initiatives qui iraient dans ce sens (1) .Les mouvances révolutionnaires sont riches de ces personnes qui ne comprennent pas l'importance des enjeux en cours et vivent dans l'illusion que le temps travaille pour eux. Le confort idéologique touche malheureusement aussi ceux qui prônent les ruptures les plus radicales. C'est l'ultime maladie sénile de l'extrêmisme : n'être qu'un spectateur des révoltes des autres.

Pour notre part, nous ne voulons pas nous enfermer dans de tel schéma. Nous pensons que nos lecteurs sont assez intelligents et conscients de la situation actuelle, pour juger par eux-mêmes de l'évolution globale de notre époque. Nous n'avons pas de consignes de vote à donner pour les prochaines élections, cars nous savons que le véritable enjeu est au-delà de cette campagne virtuelle.

Cet enjeu, c'est la construction d'un mouvement capable de concrétiser la réflexion née de l'observation de la faillite de la société capitaliste, de donner une forme collective à des idées, de les faire vivre. C'est cela que nous avons voulu mettre en avant dans l'Appel pour une alternative populaire. Depuis son origine, Rébellion, a oeuvré pour fournir un contenu nouveau aux différentes composantes de la contestation au système. Nous avons voulu, modestement, faire connaître des points de vue issus d'horizons différents pour nourrir votre propre réflexion. Mais notre démarche va plus loin que cela.

Le Socialisme Révolutionnaire Européen c'est à la fois un projet de rupture avec les rapports de production capitalistes et une démarche pratique pour y parvenir. Nous considérons qu’il est primordial de faire de nos pratiques politiques le reflet de la nouvelle société que nous voulons bâtir. Nous devons les éprouver dans la réalité quotidienne des luttes. Ainsi, nous faisons du lien entre pratique et théorie, un principe de base de notre engagement. Pour développer une réelle action politique, avec une certaine cohérence, il est donc nécessaire d’avoir des organisations formelles, stables et durables.

Pour cela nous travaillons, en marge du cirque électoral, à mettre en place de telles structures. Il est certain que nos moyens sont réduits, que l'époque n'est pas franchement révolutionnaire et que nous ne sommes qu'une minorité. Nous connaissons cela et nous ne voulons pas constituer un nouveau groupuscule de plus. Nous entendons organiser dans les prochains mois des rencontres, des initiatives communes pour développer l'idée qu'une fédération des diverses courants opposés au système, clairement en rupture avec celui-ci, est plus que jamais nécessaire.

L'attentisme et les justifications qu'il se donne ne doit plus avoir cours. Nous ne serons les « idiots utiles » de personne. C'est sur nos positions que nous allons lutter et nous appelons ceux qui se sont perdus dans les appareils « contestataires » à nous rejoindre. Les bouffons troskystes et les démagos droitistes ne rêvent souvent qu’à devenir de nouveaux oligarques. Il nous appartient de ne plus être dupes, le temps presse...

01/12/2006

Rébellion 21 - Novembre/ Décembre

medium_Couver21medium.jpg

 

EDITO

P2 > Prison Break

ACTUALITE

P3 > Brèves...

P4 > France,

Banlieues : Qui joue

avec des allumettes ?

P5 > Nous sommes tous des non-candidats à l’élection présidentielle de 2007

IDEES

P7 > Antisystème : Comment réinventer la révolution ?

> Quelques points d’ancrage pour une dissidence politico-culturelle

P10 > Sept astuces éprouvées pour tuer la révolution dans l’oeuf

P11 > L’éffervescence

des situations radicales

ENTRETIEN

P12 > Thibault Isabel,

l’ennemi principal : Le capitalisme !

P17 > Entretien avec le Campo

Antiimperialista

LECTURE

P19 > Ratko Mladic,

criminel ou héros ?

> Comment le Dijihad

est arrivé en Europe ?

26/10/2006

Rébellion 20 - Septembre/ Octobre

medium_03.jpg

--------------------------

Guignol’s band

On n'avait jamais vu çà sous la cinquième république. Une campagne présidentielle si morne que personne ne semble s’y intéresser. Ah, bien sûr, les médias et les instituts de sondages se penchent régulièrement sur les micro rebondissements de ce mauvais spectacle, mais que voulez-vous c'est leur gagne pain. Les français des classes populaires sont plus occupés par des préoccupations de survie quotidienne. Ils sont déjà résignés à voir un médiocre occuper l'Elysée.

A Gauche, le cirque de la désignation du candidat du P« S » n'offre que l'image d'une guerre des clans sans pitié. Les coups bas pleuvent entre les prétendants sans que nous voyions dans cette foire d'empoigne d'autre raison que la soif du pouvoir suprême. En effet, ils sont tous d'accord pour accepter le diktat libéral et ne souhaitent surtout rien changer. Si on peut penser que le destin politique de Ségolène Royal risque d'être piétiné par les « éléphants » de son propre parti, il reste que la fadeur de ses déclarations compassionnelles cache mal son absence de programme.

En face, ce qui est bien avec Sarkozy c'est qu'il ne cherche même pas à cacher son projet ultra-libéral. Pouvant compter sur le soutien des médias pour présenter de manière sympathique ses prises de position, il peut se lâcher et assumer sans complexe son rôle de candidat de l'oligarchie.

Au niveau de la politique intérieure, nous l'avons déjà vu à l'oeuvre. Sous des dehors de fermeté, il entend bien laisser la situation se dégrader. L'insécurité permettant de verrouiller d'avantage la société, il aurait tort de se gêner.

Enterrant définitivement le gaullisme, Sarkozy a déjà fait allégeance à son maître américain. Son positionnement pro atlantiste et sa sympathie affichée pour le sionisme, ne laisse planer aucun doute sur sa future politique extérieure. Le peu d'indépendance nationale qui restait à la France sera bradé par un nain politique fasciné par le néo-conservatisme Us.

Sarkozy connaît parfaitement son rôle. Il sait qu'il doit en finir avec les dernières résistances populaires à l'intégration au système du turbo capitalisme, qu'il doit imposer la précarité absolue, détruire les dernières protections sociales et briser les barrières nationales. Cela, il entend le mener à bien pour remercier ses puissants protecteurs des milieux des affaires et de l'argent.

Et les autres candidats ? Dans tout cela, ils passent inaperçus. Après le ralliement de Chevènement à Ségolène (le « miraculé de la République » n'est pas à une erreur politique près), il faut bien dire que le camp souverainiste au sens large fait pâle figure. Philippe de Villiers, téléguidé pour rafler des voix au FN avec sa surenchère islamophobe, peine à trouver une crédibilité. A l'Extrême Gauche, à force de prêcher l'unité on se dirige vers de multiples candidatures. Le naufrage du PCF aiguise, certes, les appétits trotskistes. Mais la vigilance des cadres du P « S » qui ne veulent pas voir se reproduire le scénario de 2002, risque de rendre difficile la collecte des signatures de parrainage pour les formations gauchistes.

En effet, l'ombre de Le Pen plane sur cette campagne si tranquille. Le vieux leader sait que les événements travaillent pour lui. Mais le régime lui laissera-t-il jouer son dernier coup ? Là, est la seule question intéressante de cette élection. Le système sait que même si le FN ne représente pas un danger en lui-même, il peut participer à une radicalisation des masses populaires. A partir de là, le pouvoir aurait du mal à maîtriser son scénario, comme il le fit en 2002. Le virage « national populaire » de sa ligne, même si elle n'est qu'une stratégie de marketing, amène les français à s'interroger sur la responsabilité de leurs élites dans l'état catastrophique du pays. Cela est un danger que nos bons dirigeants ne souhaiteront peut-être pas courir. Même si cela implique de retirer son masque démocratique à leur domination.

A quelques mois des élections, nous en sommes donc là. Certaines choses peuvent encore survenir pour troubler le calme de la campagne. Cela ne viendra pas des mandarins des partis institués, mais partira des marges du jeu politique. Dans ce vaste « En dehors » se retrouvent des électrons libres qui, en toute autonomie, agissent pour faire éclater les consensus et créer de nouvelles convergences. Issus de divers horizons, ce sont des réprouvés des partis officiels, ils font partie du camp grandissant de ceux qui « ne jouent plus », qui ont émis quelques doutes à l’égard des dogmes intangibles de la Pensée unique, de celle qui empêche réellement de penser ; ces gens serviront peut-être de base à l'émergence d'un vaste mouvement social patriotique. Mais cela supposerait une articulation de leurs préoccupations oppositionnelles avec la pratique sociale du prolétariat (la critique théorique doit devenir pratique critique), la formulation claire de finalités en rupture avec le système, une projection vers l’au-delà du capitalisme, la reprise en main concrète de l’idée que le capital n’est pas la fin ultime de l’histoire humaine et que la financiarisation et la commercialisation de toute activité est une utopie malsaine. Nous souhaitons promouvoir cette parole de rupture et encourageons chacun à participer à sa formulation aux antipodes du grand guignol médiatique. Nous avons encore le droit à la parole, prouvons que nous avons des choses à dire en nous opposant au règne universel de la marchandise et à son discours mensonger…

 

17/07/2006

Rébellion 19

Le numéro 19 Juillet-Août est disponible.

medium_Couver19_copie.jpg

EDITO > Total war

ACTUALITE  > Les français majoritairement hostiles au capitalisme > Débat autour de Rébellion sur le web > 3 ans de Rébellion

SOCIETE  > Vers la fin de la famille ?  > Les médias dans le collimateur  > Anatomie de monsieur moyen  > Enfin la vérité ! De l’a propos des médias et du comportement militant [Serge Halimi]

ENTRETIEN > rencontre avec le PRCF

HERITAGE  > Commune de Paris : Les héros du peuple sont immortels ! > Proudhon, philosophe de la révolte

CULTURE  > Nietzsche et le problème du nihilisme > Chronique musicale: Frustration, la vague froide

--------------------------------------------------------------------------------

TOTAL WAR

Quand le mur de Berlin s’est effondré, on nous avait promis une ère nouvelle de paix et de prospérité universelle… Où nous ont mené dix-sept années de suprématie unilatérale des Etats-unis sur la planète ? Dans le monde en flammes où nous vivons, nous avons du mal à voir l’apport positif de la pax americana. Nous constatons seulement qu’elle fut le bras armé du capitalisme. Sa mission était de faire sauter toutes les barrières à l’extension sans limites de la mondialisation économique et idéologique. Mais aujourd’hui, sa puissance est fragile et elle ne repose que sur le règne de la terreur. Sa guerre totale contre la liberté des peuples suscite partout de nouvelles oppositions.

En Irak, les troupes d’occupation ne cessent d’accumuler échec sur échec dans la « pacification » du pays. N’arrivant pas à gagner les cœurs, elles se lancent dans la destruction systématique. Malgré le coup de théâtre de l’élimination d’Al Zarquaoui, les Américains ne sont pas près de sortir du bourbier irakien. Le chaos qui s’installe dans ce pays et les « bavures » commises par les troupes US renforcent la Résistance. Alors que des milliers de personnes sont retenues dans des camps d’internement (concernant les détenus de Guantanamo, la Cour suprême des Etats-Unis vient de déclarer que Bush a dépassé les limites de la légalité), que certaines « disparaissent » entre les mains de leurs tortionnaires et que les ressources pétrolières sont livrées aux grands groupes américains, la population irakienne bascule progressivement dans le camp des rebelles (qui peine pourtant à s’unifier entre les diverses tendances). On voit mal comment Bush parviendra à éviter une catastrophique débâcle. Quant au pouvoir fantoche de Bagdad, il n’a d’autre fonction que d’aider à la répression aux côtés des forces impérialistes présentes en Irak. Il réclame la mort de Saddam Hussein selon un scénario déjà mis en place par les forces mondialistes tendant à éliminer ses ennemis ainsi radicalement réduits au silence (Caucescu, Milosevic firent les frais de cette recette).

Si la tempête semble s’éloigner provisoirement de l’Iran, sur d’autres terrains d’opération, les combats font toujours rage. En Afghanistan, les talibans reprennent l’offensive après avoir gagné en influence dans de nombreuses zones. Ils infligent de lourdes pertes aux troupes gouvernementales et à celles de la coalition (il faut rappeler que Chirac a envoyé nos soldats dans cette galère au lendemain du 11 Septembre, ce qui en dit long sur la politique étrangère de la France). Après avoir rasé « par erreur » un village, les alliés doivent reconnaître que la situation est en train de se dégrader. En Somalie, les miliciens islamistes qui veulent rétablir l’ordre sur la base d’une stricte application de la charia se sont emparés de Mogadisio. Au grand soulagement d’une grande partie des Somaliens qui veulent sortir de dix ans d’anarchie. Comme on pouvait s’en douter, Washington voit d’un mauvais oeil ce retour au calme qu’elle ne contrôle pas. Les Américains soutiennent les chefs de guerres locaux, qui ravagent dans l’indifférence générale la Somalie depuis les départs de l’ONU, pour endiguer la progression des islamistes. On le voit, les forces les plus archaïques du monde musulman peuvent compter sur les Etats Unis pour générer les situations de crise qui leur permettent de se poser en ultime recours.

Quand les Américains n’interviennent pas directement, on peut compter sur leurs fidèles alliés sionistes pour accumuler « les bavures ». Ainsi lors des multiples opérations de représailles contre la résistance palestinienne, Tsahal aligne une liste sans fin de massacres de civils. Alors que des femmes et des enfants meurent sous les bombes, à Gaza, l’Union Européenne a lâchement suspendu l’aide qu’elle apportait à ce peuple martyr parce que les palestiniens ont eu le tort de voter démocratiquement pour le Hamas. Soutenue par les déclarations des Etats-Unis, l’armée israélienne vient de pénétrer dans la bande de Gaza et de s’emparer d’un tiers des membres des autorités palestiniennes tout en détruisant la seule centrale électrique de Gaza au prétexte de l’enlèvement d’un soldat israélien. Combien de détenus palestiniens dans les geôles d’Israël ? Si on peut avoir de justes réserves à l’égard de l’idéologie du parti islamique, on ne peut comprendre que nos gouvernants préfèrent lâcher une population sans défense au seul motif que ses dirigeants déplaisent aux Etats-Unis. La guerre civile qui couve dans les territoires palestiniens est la conséquence directe du désespoir d’un peuple abandonné. Là encore, la division de la résistance palestinienne fait le jeu de ses ennemis.

L’Europe restera-t elle toujours un îlot de paix dans ce monde ? On peut en douter … L’éclatement de la Serbie-Monténégro et la prochaine indépendance du Kosovo nous font comprendre que la balkanisation voulue par Washington se poursuit. Jouant sur nos faiblesses, les Etats-Unis veulent réduire notre continent à une mosaïque d’Etats confetti plus ou moins rivaux... Face à ce rouleau compresseur, nous ne pouvons que lutter. L’Amérique du Sud nous offre d’ailleurs un modèle de résistance en ce sens que malgré l’hégémonie étasunienne qui semblait totale sur ce continent et qui résultait de l’écrasement réitérée des révoltes populaires en Amérique latine, un nouveau front de lutte conduit par le camarade Chavez s’est ouvert contre l’oncle Sam et les oligarchies locales qu’il cautionne. Si les pays européens veulent survivre à l’hégémonie américaine, il leur faut prendre le chemin d’un modèle de « chavisme » adapté à l’Europe, c’est-à-dire un modèle original de socialisme propre au génie de nos peuples et ancré dans une vision géopolitique à long terme. Cela implique l’unité des forces sociales patriotiques autour d’un projet unitaire. Dans la situation actuelle, la France semble être mûre pour qu’un tel mouvement voie le jour malgré l’endormissement programmé des travailleurs autour de la question électorale. Les lignes de clivage entre droite et gauche se fissurent de plus en plus et certains en prennent conscience. La démence du projet mondialiste saute aux yeux, il n’y a pas de fin de l’Histoire dans un cycle perpétuel du capitalisme reproduisant sa Forme autonomisée.

PAS DE GUERRE ENTRE LES PEUPLES ! PAS DE PAIX AVEC LE CAPITAL ! 

 

 

25/05/2006

Numéro 18 disponible à partir de Lundi prochain !

> Au sommaire du numéro 18
La nouvelle génération après le CPE > Retour sur les caricatures de Mahomet
> Presse & dissidence : un divorce interminable ? > Déshumanisation urbaine
> Entretien avec Jean Loup Izambert > Jack London > John King (3)…
> Plus Brèves actus sociales et chroniques culturelles

 

medium_couver18.4.jpg

Edito :

Dépôt de Bilan

Des soubresauts du CPE aux retombées de l’affaire Clearstream, la France semble être devenue un navire à la dérive. Abandonnée sans direction en pleine tempête, ses dirigeants, incapables, la précipitent vers un naufrage imminent. Dans l’ambiance délétère de l’agonie de la Chiraquie, la guerre de succession entre clans de la majorité réveille des cadavres plein les placards. Personne n’est épargné par les multiples révélations. Entre corruption, mensonge et manipulation, le spectacle écœurant d’une classe politique sans foi ni loi dégoûte un peu plus les Français d’un régime finissant. Les charognards se disputent voracement la dépouille d’un Etat devenu quasiment fantoche, le pouvoir étant de plus en plus entre les mains de la technocratie euro-mondialiste et de l’oligarchie capitaliste. Le squatteur de l’Elysée doit se préparer à une fin de règne difficile, il laisse un pays au bord du dépôt de bilan, déchiré par une crise profonde qu’il a contribué à accentuer par sa totale incompétence. Il sait qu’il aura de la chance s’il parvient à finir sa vie sans avoir l’obligation de rendre des comptes devant le peuple. L’ombre d’un procès du type justice populaire expéditive à la Ceausescu plane sur ce pantin ridicule …

Et la gauche dans tout çà ? C’est le néant le plus absolu. Sans valeurs, sans idées, sans courage et sans même un début de projet, elle fait figure d’opposant virtuel. Elle attend simplement que la nullité de ce gouvernement lui permette de revenir aux affaires –pour pouvoir prouver qu’elle peut faire aussi mal que lui- afin de perpétuer le sempiternel balancier droite/gauche garantissant la pérennité de la domination capitaliste.

Pendant ce temps, la montée des extrêmes cache mal une impasse. Ces mouvements gauchistes ou droitistes ne veulent nullement une rupture définitive avec le Système. Ils se contentent d’être les extrêmes réformistes du jeu politique ou rêvent de participer aux combinaisons les plus douteuses. Incapables d’apporter les solutions réclamées par leur base populaire et ouvrière, ils sont les soupapes de sécurité du régime et une source de désillusion pour les militants sincères.

Le régime agonise : achevons-le !

Dans ce bourbier, les mécanismes politiques tendent à minimiser le poids du citoyen et les conséquences de ses choix. Pour cela, nous considérons avec une certaine indifférence l’horizon des présidentielles de 2007. Le cirque médiatique entretenu par les journalistes cache mal l’absence de choix qui nous sont offerts lors de cette échéance électorale. Sauf surprise, nous serons obligés de refuser de choisir entre les deux faces d’un même système.

Conscients de cela, il est pour nous plus urgent de chercher à construire une alternative hors des chemins balisés. Il faut casser les schémas périmés, chercher des convergences avec d’autres dissidents. Désormais la ligne de démarcation ne passe plus par le clivage gauche/droite, par un hémicycle d’où le peuple est exclu. Elle est entre ceux qui profitent du système et ceux qui le subissent. Entre ceux qui le servent et le défendent et ceux qui veulent l’abattre.

Pour lutter, nous nous devons de nous organiser et de fédérer l’ensemble des forces vives qui refusent le système en place. Déjà, sur le terrain, les contestataires de tout ordre se trouvent souvent plus proches les uns des autres que ceux qui sont sensés les représenter. Ces forces vives doivent concentrer leur action sur le cœur du dispositif capitaliste car tout est fait sur le plan idéologique pour que l’on discute de tout (en fait des thèmes rigoureusement choisis et sélectionnés par les medias du système) sauf de l’essentiel, c’est-à-dire de la guerre que la mondialisation capitaliste a déclaré aux travailleurs. Même si nous n’adoptons pas un objectif consumériste pour ce qui concerne le modèle de société que nous appelons de nos vœux, force est de constater que le niveau de vie des travailleurs fond comme neige au soleil pendant que des secteurs entiers de la bourgeoisie se remplit les poches, notamment les politiciens véreux que nous subissons ici. Au sein d’un système social en plein pourrissement il y a toujours des opportunités pour des gens bien placés de satisfaire leur goût du lucre. Cela ne constitue d’ailleurs qu’un épiphénomène de la manifestation de ce qu’est intrinsèquement le capital à son stade de la mondialisation, lui qui s’engloutit dans tous les pores de la société afin de la modeler définitivement.

Face à ce processus, une dynamique nouvelle est en train de naître. Une dynamique de redressement, de dépassement, d’effort des esprits lucides contre la logique de crise, de soumission, d’avilissement et d’éclatement qui déferle sur notre époque. Un élan généreux qui naît du rapprochement de tous ceux qui se retrouvent dans le combat pour la dignité et la liberté de notre peuple et contre l’exploitation salariée.

Refusant de nous laisser tromper par les professionnels de la politique, des syndicats et des associations, nous entendons mener notre engagement aussi bien au sein des entreprises, des lycées et des universités que dans les quartiers. Ne voulant pas rester de simples spectateurs des ravages du capitalisme, nous entendons contribuer à notre modeste niveau à forger cet avenir.