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29/09/2007

Rébellion 26

Le numéro de septembre/octobre de Rébellion paraîtra début de semaine prochaine.

Alain de Benoist est à l'honneur avec un long entretien.

 

L'édito du numéro :

 

L'orientation communiste nationale de notre combat socialiste révolutionnaire

 

Le terme de « Communiste National », utilisé pour définir notre orientation politique dans le précédent éditorial de Rébellion, appelait certaines précisions. Nous ne sommes pas des « fétichistes des mots »,  les étiquettes ne nous intéressent pas et nous nous méfions de ceux qui veulent à tout prix nous ranger dans un de leurs cartons de classification politique. Nous trouvons vain de rechercher la reconnaissance officielle des politologues. Mais nous considérons important de présenter le contenu de notre démarche. Les questions de  vocabulaire sont parfois secondaires (certaines luttes peuvent aller vers le Socialisme Révolutionnaire  sans en employer le mot), mais révélatrices des confusions d’une époque ou d’une précision et efficacité redoutables, selon les cas. Nous savons que les mots n’ont plus aujourd’hui le même sens que jadis, que l’idéologie libérale a vidé de leur contenu originel nombre d’entre eux et impose ses propres définitions. Il  est dès lors nécessaire d’affronter ce nouveau langage officiel (la « novlangue »). Cela passe par une définition claire des idées, des concepts qui, dialectiquement, fondent notre action et en dérivent. Mais d’où proviennent  ces préjugés qui font hurler au retour du totalitarisme dès qu’est évoquée l’idée de Socialisme ? Après la chute du Bloc Soviétique, nous avons assisté à une criminalisation de toutes les pensées rebelles et au triomphe du capitalisme. A peine le mot de communiste était-il prononcé que l’on vous renvoyait à la face ses « crimes ». Si l’on osait évoquer l’idée que le libéralisme sauvage n’était peut-être pas le meilleur système pour atteindre le bonheur universel, on vous soupçonnait, dès lors, de vouloir rouvrir les goulags. Si en plus, vous vous hasardiez à évoquer le rôle positif de la patrie dans la résistance à la mondialisation, on vous traitait de « Rouge-Brun ». Ce degré zéro de la pensée est malheureusement loin d’avoir été dépassé, ces réflexes ont la vie dure dans les mentalités. Le système  a bien fait son travail en nourrissant pendant des années, des générations de jeunes, de ses propres valeurs individualistes et mercantiles ; aidé en cela, par les « repentis » soixante-huitards, reconvertis dans les affaires, et par les faux révolutionnaires gauchistes actuels. Ces derniers sont très intéressants à observer dans leurs contradictions, ils s’affirment souvent les héritiers d’un folklore révolutionnaire mais rougissent dès qu’on leur demande de se définir politiquement.  A l’exemple de la LCR, qui tente de gommer toutes ses références au communisme (jusque dans le projet, régulièrement évoqué dans ses congrès, de changer le nom de l’organisation. « Vous comprenez « Ligue Communiste Révolutionnaire » ça fait un peu peur au bourgeois quand même … ») et met en avant un discours des plus plats sur le citoyennisme réformateur. Devions-nous imiter de tels bouffons ? Non ! Nous avons opté pour une affirmation franche de notre orientation. Une définition nécessaire qui n’est pas un appel au dogmatisme. Nous avons trop souvent constaté que les minorités qui se veulent radicales s’enferment dans des discours grandiloquents, qui cachent mal leur absence totale d’action. Pour d’autres les idées sont inutiles, dans un monde où la rapidité de la communication virtuelle empêche de prendre le temps de raisonner. Cela n’est pas notre avis. Les mots comptent : « les idées s’améliorent, le sens des mots y participe ».  Il s’agit de donner un sens aux pratiques de notre engagement. A longueur de numéros de notre revue, nous désignons clairement notre ennemi : le capital, c’est-à-dire, un rapport social nous paraissant obsolète, devenu une pathologie grave pour le devenir de l’humanité dans sa diversité. Nous ne lui opposons pas une nouvelle utopie messianiste garantissant le bonheur universel. C’est le caractère fétichiste de la marchandise qui, en fait, est la nouvelle religion messianiste, « pleine d’arguties théologiques » comme l’écrivait Marx. Les voies, les possibles de l’histoire humaine sont multiples, sur tous les plans mais il n’y a pas une foule d’alternatives au règne sans partage de « la valeur en procès » ; la rupture réelle, pratique, radicale s’appelle le communisme. Ce terme, forgé par Cabet au XIX° siècle, a représenté une doctrine concurrente du socialisme, à l’origine. Du point de vue doctrinal, il recouvrait un contenu plus collectiviste que ce dernier, propre à un certain nombre de conceptions politiques souvent utopistes, du passé. Certains éléments se trouvent chez Platon, More ou Campanella par exemple. Le socialisme représentait quant à lui, un idéal de justice sociale, de souci de résolution de problèmes liés aux classes sociales, de répartition des produits du travail, d’harmonisation de l’association et de la liberté. Alors comment se retrouver dans ce foisonnement de termes et de conceptions ? En premier lieu, en rejetant le dogmatisme. Ce que fit correctement, Marx, à cet égard en critiquant parallèlement les conceptions utopistes des théories socialistes et communistes de son temps tout en reconnaissant la valeur de leurs évaluations critiques concernant la domination capitaliste. Ainsi, il rejettera aussi bien les fantaisies phalanstériennes du socialiste Fourier que les élucubrations du « communisme de caserne » de Cabet. Par là même, il ouvrait la voie à une démarche critique, scientifique et non scientiste (on connaît son ironie à l’égard des « marmites de l’avenir » concoctées par le positiviste Auguste Comte) à l’égard du capitalisme malgré, parfois, certaines concessions à l’esprit du temps fort empreint d’industrialisme, de technicisme. Mais même sur ce dernier point, sa pensée est plus  nuancée qu’il n’y paraît parfois (plus lucide que celle de Engels). En second lieu, en définissant le communisme pour ce qu’il est : l’objectif de rendre l’individu à lui-même, dans sa pratique. C’est une philosophie de l’individu pratique, vivant, agissant, tissant des liens sociaux et qui est en rupture avec la métaphysique de la subjectivité débouchant sur l’atomisme social et « l’arraisonnement du monde » dont la figure parachevée est celle du capital, domination sans bornes et sans voiles du règne de la valeur.

Ainsi que retiendrons-nous de ces termes ? Le socialisme est un terme fort général, recoupant des positions défendant la primauté du bien général sur l’intérêt égoïste de tel ou tel particulier. Nous insistons alors sur l’accent révolutionnaire que nous voulons lui imprimer pour le distinguer de ses variantes réformistes. Puis entrant dans le détail quant à la question du lien social, nous posons la question du rapport social : les individus sont livrés à la contingence des rapports de classes, de leur appartenance à celles-ci, dans une pratique liée au travail, largement dominée par la contrainte du salariat (tout est marchandise, de la force de travail aux produits du travail). Nous proposons alors, l’orientation communiste, ce qui a le mérite de dire la rupture avec le mode de production dominant qui est la domination de l’économie sur la pratique vivante des individus. La rupture ne peut être que le bouleversement des conditions actuelles de production et d’existence des individus (Marx envisageait des stades dans ce profond changement : « première phase de la société communiste, quand elle ne fait que sortir de la société capitaliste », et « phase supérieure de la société communiste » dans La critique du programme du parti ouvrier allemand.). Enfin, nous disons que la « lutte de classe est nationale, non pas dans son contenu, mais dans sa forme ». Ce qui ne signifie pas s’enfermer dans le cadre étroit de la Nation puisque nous pensons qu’il y a une identité européenne en devenir et que si celle-ci veut exister, elle ne pourra pas le faire en dehors d’une volonté socialiste révolutionnaire. Voilà le cadre d’action politique que nous désirons mettre en avant.

24/07/2007

Rébellion 25 - Juillet/Août

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EDITO
>Orientations Nationales Bolcheviques (2)
ANTICAPITALISME
>Orientations Nationales Bolcheviques
ECHANGE(S)
La parole à la base !>Une soirée militante,
Alain Soral à Toulouse
PENSÉE
L’argent, le travail et la propriété :
Anthologie et commentaires
ACTU
C’est quoi la “Gauche nationale” ?
>Tract: Ne plus subir la loi du fric !
ENTRETIEN
>Alain SORAL : Pour un Front National communiste ?
IDÉE
>L’acculturation à l’occident (1)
LECTURE
>Brèves littéraires
>A la découverte des éditions Alexipharmaque
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Rébellion
Bimestriel socialiste révolutionnaire européen
http://rebellion.hautetfort.com
RSE - BP 62124 - 31020 TOULOUSE

02/07/2007

Orientations Nationales Bolcheviques

Article paru dans le numéro 4, année 2003, de la première série de Rébellion diffusée à l’adresse de noyaux de militants, de manière confidentielle et strictement privée. Il nous a paru utile de porter à l’attention de nos lecteurs actuels ce que nous écrivions à l’époque, un certain nombre d’idées exprimées alors, semblant être de plus en plus dans l’air du temps. Quelques erreurs typographiques, quelques formulations conceptuelles ont été corrigées, quelques phrases et notes ont été ajoutées, le texte ci- après reste fidèle pour l’essentiel à l’original.

 

La référence au national-bolchevisme paraîtra anachronique à certains. Néanmoins, ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’Europe et à son destin devraient considérer autrement la question. Le XX° siècle vit notre continent secoué par deux guerres civiles européennes, la première révolution communiste, le déclin de la suprématie économique et politique de l’Europe au profit des Etats-Unis et corrélativement en fin de siècle l’éclatement de l’empire soviétique. D’une manière ou d’une autre l’Allemagne fut toujours concernée par l’ensemble de ces évènements. Elle était considérée par Lénine comme étant la clef de la révolution communiste en Europe et d’une certaine façon comme détenant entre ses mains l’avenir de la révolution russe. C’est dans la période suivant la Première guerre que naquit le national-bolchevisme en Allemagne, en particulier au sein du KAPD (Parti Communiste ouvrier d’Allemagne) au sein de la tendance conseilliste de Hambourg. Ainsi se développa la théorie des « peuples jeunes », de « Nation prolétaire » et de la convergence avec la révolution bolchevique, « orientation à l’Est » (Moeller van den Bruck). Sans entrer dans des détails n’ayant pas leur place ici, nous pouvons affirmer, néanmoins, que le national-bolchevisme a présenté une alternative pertinente au chaos qui allait se développer au cœur de l’Europe. C’est en Allemagne que sont se sont joués l’échec de l’extension de la révolution communiste à l’Ouest du continent et la tentative impérialiste hitlérienne ayant débouché sur la bipartition de l’Europe sous l’hégémonie soviétique et étasunienne. Les nationaux-bolcheviks constituaient l’aile la plus radicale, anticapitaliste du mouvement de la Révolution Conservatrice allemande. Sur certains points, ils s’en distinguèrent essentiellement. Ils furent porteurs d’une haute idée de l’Europe, novatrice en leur temps. Lucides sur la décadence de l’Occident capitaliste soumis aux valeurs mercantiles, ils ne voyaient pas le mal absolu dans le communisme soviétique devenu peu à peu un communisme national. Il ne s’agit pas pour nous de revendiquer ni d’excuser les erreurs inhérentes à ce dernier et propres à toute entreprise humaine. Néanmoins, il serait tout à fait vain d’ignorer la complexité de la réalité soviétique. Des tendances favorables à la constitution d’un bloc eurasiste ont toujours existé en URSS et cela reste pour nous une idée d’avenir. Cette idée était portée par des nationaux-bolcheviks comme Ernst Niekisch, par exemple. Celui-ci se rallia en 1935 à l’idée impériale et à la constitution d’un grand espace germano-slave, dépassant ainsi le concept de nation. Ernst Jünger lui-même écrivait ; « Le mot nationalisme est un drapeau, fort utilisable pour fixer clairement la position de combat originale d’une génération pendant les années chaotiques de transition ; ce n’est aucunement comme le croient encore beaucoup de nos amis et aussi de nos ennemis, l’expression d’une valeur supérieure : il désigne une condition, mais pas notre but ». De même, pour nous, la nation peut être un mythe mobilisateur dans la défense des intérêts des travailleurs face aux attaques incessantes qu’ils subissent de la part du système mondialiste, mais le but est la transfiguration de l’Europe par l’idée impériale. Ce projet peut paraître lointain mais ne relève pas de la rêverie lorsque nous l’articulons à ce que nous appelons le national-bolchevisme.

Comment concevoir de façon raisonnable, ce dernier, de nos jours ?

C’est là le second axe de notre réflexion et qui repose sur le trinôme : Europe-Socialisme-Identité. Un certain nombre d’individus ayant abandonné les lubies nationalistes classiques d’essence droitiste, font référence à l’Europe et à notre identité sans pour autant s’intéresser aux positions nationales-bolcheviques. De fait, ils se placent dans un contexte de défense de l’identité européenne face à l’immigration extra européenne tout en accusant le mondialisme de broyer les peuples. En conséquence de quoi on développe toute une réflexion sur la renaissance de nos racines, patries charnelles et traditions. Il est incontestable que tout cela représente un intérêt dans la perspective de la « longue mémoire » mais qui n’en reste pas moins en grande partie muséal. Comment articuler le trinôme dont nous parlions précédemment à une activité politique efficace ? Pour ce faire il faut désigner clairement l’ennemi. Il est possible, évidemment, de dénoncer quelques maux, symptômes du système, et de rassembler des mécontentements. Le combat contre l’immigration relève de ce dispositif. Mais qui ne voit les limites de ce dernier ? Diaboliser l’immigration à la manière de Guillaume Faye en une vision fantasmatique et ethniciste de l’Islam censé mener une offensive mondiale contre les peuples blancs, paraît tout à fait réducteur et plutôt servir les intérêts américano sionistes. L’Islam n’est pas cause de l’immigration pas plus qu’il n’est cause de l’autodestruction des européens au cours du XX° siècle. Il est bien connu que les Etats-Unis ont joué la carte de la décolonisation, de manière hypocrite et intéressée, contre les puissances européennes en Afrique et qu’ils ont largement instrumentalisé des groupes fondamentalistes musulmans en Algérie, ex-Yougoslavie, Afghanistan, Caucase, là où leurs intérêts géostratégiques étaient en jeu. Il nous faut donc frapper au cœur du système, et ce cœur est le capitalisme. Qui est actuellement le fossoyeur de l’identité européenne ? C’est le capital ! Qui a révolutionné totalement la planète ? C’est le capital ! C’est le seul système économico-politique qui ait jamais réussi à pousser ses révolutions jusqu’au bout ! Après avoir détruit la féodalité en instaurant des Etats nationaux, il lui devient urgent de saper l’existence de ces mêmes Etats nationaux. Cependant ne soyons pas dupes d’une certaine illusion : le gouvernement mondial à venir. En réalité, c’est l’ampleur de l’hégémonie qui cause cette illusion. Cette hégémonie est celle des Etats-Unis. Ceux-ci appellent de leurs vœux un monde unipolaire dans lequel subsisteraient, certes, d’autres Etats mais fort diminués, à l’image de l’Europe technocratique qu’on nous bâtit avec ses projets micro nationalistes régionaux. Nous ne ferons pas ici de prospective concernant de futures hégémonies concurrentes, nous savons uniquement que le capitalisme n’est pas porteur d’avenir vivable pour l’humanité et que celle-ci est composée d’une riche diversité d’identités linguistiques, ethniques, politiques, articulées à de grandes civilisations dont la nôtre et que nous ne voulons pas que celle-ci disparaisse (tout comme les autres) dans l’homogénéisation et/ou sous une hégémonie étrangère à notre identité (étant admis que celle-ci est un héritage articulé à un devenir ouvert sur les possibles du réel).

En quoi le socialisme est-il une solution ?

Tout d’abord, parce qu’il est historiquement européen ! Il ne faut pas le confondre avec des formes d’existence sociale plus ou moins communautaires qu’ont connues par le passé certaines aires culturelles. Le capitalisme industriel est né dans nos murs ; y est apparu également son contrepoison. Les contre-révolutionnaires voient dans le socialisme le frère jumeau du capitalisme, les deux gravitant autour des idées de Droits de l’Homme, d’égalité, de jacobinisme, etc. C’est vrai si l’on considère que le capital a engendré le socialisme, ce qui n’est somme toute qu’une vérité de La Palisse. En effet, le socialisme est le fruit d’un effort du monde du Travail pour éradiquer l’aliénation de l’homme engendrée par le développement monstrueux du capitalisme, réduisant les travailleurs à n’être que des forces de travail aliénables comme n’importe quelle autre marchandise mais ayant cette qualité particulière de rendre possible par leur labeur, la valorisation du capital toujours plus en quête de par son mode de production (problème du taux de profit analysé par Marx), de productivisme accru. Il est la réponse des travailleurs conscients et organisés à l’exploitation inhérente au rapport social capitaliste. Au XIX° siècle, la France a été au cœur de la formation de l’alternative entre le socialisme et la barbarie capitaliste. La réponse a été à la hauteur du défi posé par l’ampleur de la nouvelle organisation du travail, des conquêtes techniques, mises au  service de la productivité et de l’extension du marché à l’échelle mondiale. Il est donc inutile de vouloir un capitalisme tempéré, humain, etc. La lutte de classes est une réalité, même si nous n’en faisons pas l’explication ultime du cours de l’histoire universelle. C’est ce qui nous distingue entre autres choses du marxisme fossilisé tel qu’il s’est peu à peu imposé au sein du mouvement ouvrier. Marx pensait que puisqu’il avait trouvé que le capitalisme prenait le relais des luttes de classes antérieures à son avènement et qu’il simplifiait ces luttes en les poussant à son paroxysme ultime, il engendrerait alors la solution à ses nombreuses contradictions en produisant une classe sociale qui ne pourrait se reconnaître qu’en tant que dernière classe universelle apte à la domination afin d’engendrer la fin de la domination sociale et économico politique. En ce sens, Marx ne pouvait que se réjouir du triomphe du libre échange, seul acteur capable d’établir les bases nécessaires au communisme. « Mais, en général, de nos jours, le système protecteur est conservateur, tandis que le système du libre échange est destructeur. Il dissout les anciennes nationalités et pousse à l’extrême l’antagonisme entre les bourgeois et le prolétariat. En un mot, le système de la liberté commerciale hâte la révolution sociale. C’est seulement dans ce sens, Messieurs, que je vote en faveur du libre échange. » (Discours sur le libre échange). Et dire que de nos jours, certains viennent de s’apercevoir que le capitalisme c’est la mondialisation des échanges ! Nos gauchistes ont cent cinquante ans de retard ! Pourquoi leur discours antimondialisation –d’ailleurs de plus en plus édulcoré en altermondialisation- est-il toujours corrélé à des positions immigrationnistes, féministes, etc. ? Parce qu’ils ne sont que l’extrême gauche du régime, c’est-à-dire la tendance la plus libertaire de celui-ci, qui rêve d’un monde qui ne serait plus lesté par les pesanteurs humaines, leurs résistances, leurs racines, leur histoire. C’est le rêve du capital financier qui ne serait plus que croissance exponentielle pendant que les prolétaires européens seraient ramenés à un niveau d’existence proche de celui du Tiers Monde et que les miséreux de la planète seraient conviés à planifier l’autogestion de leur misère lors de carnavals du style de Porto Alegre. Nous sommes socialistes parce que nous savons que ce sont nos ancêtres qui ont produit les richesses de tous ordres dont l’Europe a hérité. Le capital se permet de piller les efforts des générations successives de nos peuples (privatisations en tous genres, spoliation par une foule d’impôts, etc.) afin de poursuivre sa course à la valorisation et de distribuer subsidiairement des miettes à des immigrés ou aux classes dominantes de leurs pays d’origine pour obtenir une relative tranquillité sociale sur le territoire national et pouvoir continuer la course aux marchés dans les moindres recoins de la planète. (1). Nous avons toute la légitimité attachée à l’héritage des luttes ancestrales des travailleurs européens pour refuser cette logique de mépris des peuples et en particulier de leurs classes laborieuses. La solidarité des travailleurs entre nations (2) ne consiste pas à accueillir passivement sur notre sol de pauvres hères réduits pour certains au rang de « lumpenproletariat » et pour beaucoup au rang de néoprolétaires atomisés. La plupart d’entre eux ne disposent pas d’une conscience de classe résultant des luttes organisées contre le capitalisme (3), conscience qui a eu son poids sur notre continent. On peut faire confiance aux représentants de la classe dominante d’avoir évalué cela lorsqu’ils prirent la décision de faire appel de plus en plus largement à de l’immigration essentiellement extra européenne. La générosité du bourgeois trouve ses limites dans l’évaluation de son intérêt à la domination. Nous n’avons aucune culpabilité à entretenir envers ces peuples jadis colonisés, non plus. Les capitalistes oui, les travailleurs pas le moins du monde. Il est à ce sujet très significatif de constater comment les belles âmes du système, lorsqu’elles évoquent la période de la colonisation oublient singulièrement l’existence des classes sociales pour ne plus parler alors que d’Europe, d’Occident, voire d’homme blanc en tant qu’agents de l’exploitation des peuples colonisés. La finalité de tels discours antiracistes ne nous échappe pas : prolétaires européens, tenez-vous tranquilles, laissez-vous noyer dans le magma informe de la mondialisation et des déplacements de population afin d’y être atomisés ; pendant ce temps-là, vous ne vous organiserez pas pour lutter réellement contre ce système incohérent. Le capitalisme peut être tout à tour raciste et antiraciste selon ses intérêts historiques.

Quelle stratégie devons-nous adopter pour ébranler le système ?

Les représentations que les hommes se donnent de la réalité sociale font partie de cette réalité. Agir sur ces représentations permet d’infléchir celle-ci. La représentation politique centrale de la mystification capitaliste démocratique est la bipolarisation politique entre la Droite et la Gauche , celle-ci étant liée au processus de développement du capital et accompagnant sa domination croissante sur la société depuis le XIX° siècle. Seul le capital a pu subvertir toutes les formes ancestrales d’existence sociale en déracinant les hommes et en les transformant en prolétaires. La droite a toujours représenté l’arrière-garde de ce mouvement de destruction sous la forme passéiste, nostalgique ou réactionnaire selon les cas, les occurrences historiques. La gauche a toujours représenté l’avant-garde de ce processus, avec l’idée de construire l’homme nouveau, plus ou moins sans attachement au passé selon les écoles, les sensibilités. En ce sens, celle-ci fut peu ou prou inspirée par l’idée du communisme, théorisée par Marx, cela au détriment des autres approches du socialisme (l’école proudhonienne en France, Sombart en Allemagne, etc.). La force du marxisme réside dans le projet de réalisation d’un homme total ayant surmonté toutes les aliénations ; Marx a projeté sur un plan profane –la réalisant ainsi- une ancestrale idée initiatique de réintégration par l’homme de toutes ses facultés développées et harmonisées. C’est le noyau le plus fascinant de la doctrine. (4). Cet aspect n’était pas étranger aux autres courants de la pensée socialiste mais il y était relié à une conception de la justice sociale. Cette dernière préoccupation n’est pas fondamentale pour Marx, ce qui l’intéresse c’est la révélation du sens de l’histoire matérielle des hommes. Certaines formulations de celui-ci laissent à penser qu’il la percevait, analogiquement, à la manière du développement d’une loi naturelle, les hommes dans leur activité aliénée n’étant pas entièrement conscients des résultats engendrées par leur action. Cela explique en grande partie l’idéologie et la pratique des partis communistes ayant accédé au pouvoir : le relatif sacrifice de certaines générations dans l’optique d’un avenir radieux. Pour nous, le socialisme authentique instaure la propriété à un niveau adéquat au système de production moderne, sous forme de participation, de socialisation et de maîtrise croissante sur l’économie. Pour cela, il combat, en particulier, le capital financier anonyme, cosmopolite. L’Etat garantit la puissance de la Nation (quelle que soit l’extension de celle-ci, un Etat ou une fédération socialiste européenne, par exemple ; l’essentiel étant la portée de la souveraineté politique), lui donne un avenir. Il cristallise un projet pour le peuple, pour l’ensemble de la communauté politique, il est son idée, lui donne sa réalité substantielle, effective. C’est pour toutes ces raisons que nous disons que tout combat pour l’identité européenne restera vain si nous ne mettons pas au cœur de notre doctrine, la critique du capitalisme et l’option socialiste dans un esprit réellement patriote. Comme le pensait Niekisch, il faut créer un lien naturel entre lutte prolétarienne et passion nationale, et cela, de nos jours, dans un cadre vraiment européen (aux antipodes de l’européisme). Ne craignons pas d’évoquer la lutte des classes sans en faire un absolu mythique, comme le fait l’extrême gauche, ces fainéants de la révolution, qui ne feront jamais que le sale boulot que leur dictent leurs employeurs capitalistes. Groupons nos tirs sur l’axe « Ni droite, ni Gauche » en intervenant dans les luttes sociales. (5). C’est également de cette manière que nous rendrons service à la cause de tous les peuples asservis à la trajectoire démente du capital.

« Seule la volonté de lutte des classes, en tant qu’organe politique et réceptacle national de la volonté de vie, libère les peuples. ». Ernst Niekisch. Lutte des classes. 1932.

> Cet article sera re-publié dans le Rébellion n°25, juillet - Août 2007

Notes.

1). « Désigner par le nom de fraternité universelle l’exploitation à son état cosmopolite, c’est une idée qui ne pouvait prendre son origine que dans le sein de la bourgeoisie. Tous phénomènes destructeurs que la libre concurrence fait naître dans l’intérieur d’un pays se reproduisent dans des proportions plus gigantesques sur le marché de l’univers. ». Marx. Discours sur le libre échange.    2). C’est cela l’internationalisme qu’il ne faut pas confondre avec le cosmopolitisme. Le préfixe « inter » en latin signifie : entre, parmi, au milieu de… Source : dictionnaire Latin Français, Gaffiot. Donc, solidarité des travailleurs entre, parmi et au milieu des nations. N’est-ce pas suffisamment clair ?! Cosmopolitisme : citoyen du monde, expression utilisée la 1° fois par Diogène le cynique dans l’antiquité. Idée à la mode au 18° siècle, conceptualisée par Kant. « Alors que le romantisme prit souvent un caractère fortement nationaliste, le mouvement socialiste, avec Marx, substitua l’internationalisme prolétarien au cosmopolitisme entendu comme attitude propre à la bourgeoisie et comme ‘nihilisme national’. ». Encyclopédie de la Philosophie. LGF 2002. « Nihilisme national », cela ne vous dit-il rien ? [Note de juillet 2007.] 3). Cela ne nous fait pas oublier la lutte grandiose que certains militants des pays colonisés ont menée contre le capital. Beaucoup de ces luttes n’ont pas débouché sur une solution viable à long terme, d’autres ont partiellement réussi. Certaines figures lumineuses comme celle de Patrice Lumumba pour l’Afrique (peu évoquée de nos jours et ce n’est pas un hasard…) restent dans la mémoire des révolutionnaires. [Note de juillet 2007.] 4). On lira à ce sujet avec profit, le livre de Michel Henry : Marx. I. Une philosophie de la     réalité. II. Une philosophie de l’économie. En particulier, dans le vol. I, le chap. II, 3° la      théorie du prolétariat et la révolution, dans lequel l’auteur montre l’héritage de la métaphysique allemande (de l’alchimie à Jakob Boehme, de Luther à Hegel en passant par Schelling) dans la pensée marxienne, notamment pour ce qui concerne la signification de la dialectique, de ses divers niveaux d’interprétation et d’application. « A sa manière le prolétariat s’engage dans l’histoire dramatique des contraires et l’accomplit, accomplit le sacrifice, le dépouillement de soi-même, la perte complète de soi qui conduit au rachat, qui constitue la reprise et la reconquête de l’être véritable, le regain et la régénération. ». Op. cit. T 1, p.144.

 

22/05/2007

Rébellion 24

Le numéro de Mai/ Juin est disponible

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SOMMAIRE
EDITO
Un dimanche de grande sionitude
ACTUALITE
Pourquoi Sarkozy ?
Promenade au milieu des ruines
ANTISYSTEME
Le bel avenir du Système ...
ANTICAPITALISME
Un système social
et culturel moribond

La revolution ici et maintenant
FOCUS
L’antifascisme, entre parasitisme et division des forces populaires
Les Trotskistes :
ennemis de la classe ouvrière
P16> IDEE
Nous voulons détruire la gauche ! P17> FIGURE Cornelius Castoriadis

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Un dimanche de grande sionitude.

« …il peut arriver que des gens, sans cesser d’être adversaires ou rivaux, s’entendent néanmoins pour l’accomplissement de telle ou telle besogne déterminée, et ce sont là des choses qui se voient journellement, en politique par exemple. » René Guénon.

Les deux candidats à l’élection présidentielle, adoubés par l’axe capitaliste américano sioniste, ont donc fait recette auprès du public « médiatisé » (au sens d’objet du pouvoir des médias) avec une participation record à la mascarade électorale. Les représentants du système s’en sont félicités comme il se doit, entonnant les louanges de la démocratie et de ses bienfaits. Il s’agirait donc d’un retour du politique et de l’épanouissement total et définitif de la conscience citoyenne dans le meilleur des mondes capitalistes possible où chacun, enfin, va pouvoir s’enrichir et décider de son destin en toute autonomie. Mais comment se fait-il que personne n’y ait antérieurement pensé ?! Quelles étaient les forces obscures s’opposant à ce pieux dessein ? Dans l’enthousiasme général personne ne semble s’intéresser à cette question puisqu’il est d’ores et déjà acquis qu’un nouveau règne arrive, qu’un tournant essentiel vient d’être pris. Ce sur quoi nous sommes d’accord mais probablement pas pour les raisons communément invoquées. Il s’est en effet produit quelque chose de singulier : c’est l’adhésion véritablement effrayante du peuple français à la fausse alternative qui avait été soigneusement mise en place depuis des mois par les experts du conditionnement mental et idéologique soutenus par la logistique financière habituelle. Ceux-ci avaient clairement désigné les candidats officiels au second tour et introduit une dose de suspense avec l’inénarrable Bayrou. Le thème retenu par la bourgeoisie était celui d’un projet de société (un des avatars de l’idéologie de la « gouvernance »). D’un côté la version sociale démocrate, citoyenniste et béate de la « participation », de l’autre l’idéologie du « travailler plus pour gagner plus » version surfer californien. Entre les deux, la voix du marais, le syncrétisme du marigot se faisant passer pour l’original de la partie, le contestataire du système (de quoi pleurer !). Le succès de Sarkozy est un symptôme, avant tout celui du désespoir dans lequel les français sont plongés face à une situation bloquée : misère sociale et économique pour beaucoup, absence de valeurs authentiques finalisant le lien social. Le vainqueur a eu le talent incontestable de faire croire qu’il représentait la rupture avec l’idéologie et la pratique de la gauche. Cette dernière a été, en effet, largement rejetée par les électeurs. Mais, entendons-nous bien, il s’agit du rejet d’une dynamique portée largement ces dernières décennies par les représentants de celle-ci et reprise par de larges secteurs des partis de droite (ce qui montre l’inanité actuelle d’un tel clivage) consistant à paralyser le bon sens populaire (la commun decency de Georges Orwell) et à laminer les dernières défenses immunitaires du corps social contre l’agression capitaliste (immigrationnisme, culpabilisme, européisme, féminisme, cosmopolitisme, citoyennisme, altermondialisme, pédagogisme,etc.). Le fruit était donc mûr pour tomber dans l’escarcelle de Sarkozy, peaufinant depuis bien longtemps un discours musclé de retour à l’ordre et aux valeurs essentielles. Par là même, il empiétait largement sur les plates-bandes du Front National, dont la partie la plus droitière et réactionnaire de son électorat, lui accordait ses suffrages. Jean Marie Le Pen avait par ailleurs conduit, probablement, sa meilleure campagne électorale sur le plan de l’intelligence politique et de son positionnement idéologique. Il n’est donc pas aussi paradoxal que cela, que les moins lucides de ses électeurs aient voté Sarkozy. Dans ce contexte, on remarquera que le débat sur la politique étrangère ait été le parent pauvre de cette campagne, ce qui devrait pourtant peser dans le débat étant donné le rôle du président de la République à cet égard d’après la Constitution en vigueur. Là, réside sans doute la clef du bouleversement politique dont nous serions les témoins. Les trois premiers candidats étaient des européistes convaincus et il fut très significatif que Ségolène Royal ne put en la matière que surenchérir sur Sarkozy. Nous avions signalé durant ces dernières semaines les positions communes de ces candidats, leur inféodation totale à l’atlantisme (déclarations délirantes de S. Royal sur l’Iran). Sarkozy a étonnamment rejeté l’entrée de la Turquie en Europe, soutenue par contre ardemment par son adversaire. Mais n’est-ce pas parce qu’il sait que la voix de la France ne pèsera guère, à ce sujet, au sein de l’antre européiste et que les forces réelles du mondialisme n’en feront qu’à leur tête ? Aurait-il reçu l’autorisation de Washington de faire mine d’une pseudo indépendance en contrepartie d’un soutien sans faille à l’axe américano sioniste au Proche et Moyen Orient ? Son élection, en effet, a été saluée avec enthousiasme en Israël et outre Atlantique. Par contre, elle inquiète dans de nombreux pays arabes. Ainsi, Royal avait beau vouloir montrer patte blanche aux maîtres du monde, Sarkozy restait l’élu de leur cœur. Il s’est donc produit réellement quelque chose d’important dans notre pays mais qui est largement celé par le pouvoir : l’abandon de la tradition gaullienne d’indépendance, de jeu de contrepoids sur le plan international et de vision géopolitique (il est vrai déjà largement trahie, à plusieurs reprises, par les divers présidents de la V° République).Dès Juin, la « vague bleue » qui s’annonce lors des législatives va probablement fournir à Sarkozy la majorité qui lui est nécessaire pour gouverner sans partage.Les gesticulations de la Gauche et l’agitation gauchiste ne feront rien pour stopper son ascension inévitable. Le calme de l’été va lui permettre d’asseoir son autorité et de préparer l’application de son véritable programme : en résumé, l’assujettissement définitif de la France au système du capitalisme mondialiste par l’achèvement de la mise en place du turbo libéralisme économique. Elu sur un plan média basé sur l’affirmation de l’Identité nationale et la prise en cause des attentes des classes populaires sur lesquelles rejaillirait la richesse d’un capitalisme assaini (mais pourquoi n’y a-t-on jamais pensé ? Vraiment, cette question nous taraude à Rébellion…), il est fort à parier qu’il oubliera vite ses promesses généreuses et décevra les attentes des ses électeurs laborieux. Il révèlera alors son vrai visage, celui d’un homme au service des intérêts des patrons des multinationales et des grandes banques, un fidèle allié de l’impérialisme américain et du sionisme, un fervent défenseur d’une Europe technocratique, prison des peuples. Plusieurs signes ne trompent pas. Si les anecdotiques repas fastueux et l’escapade maltaise sont plus des relents malsains de la déplorable « starification » des politiques, les mesures annoncées dans les domaines du social et de l’éducation sont plus inquiétantes. Avec lui, tout devient possible : surtout le pire. Face au rouleau compresseur de la Droite, l’opposition parlementaire s’annonce lamentable. Entre un Parti « Socialiste » englué dans la guerre des chefs et incapable de choisir une ligne claire, et un parti centriste d’une mollesse affligeante, devenu une coquille vide après le ralliement prévisible de ses notables à l’UMP, il n’y a rien à attendre de la future Assemblée Nationale qui restera un bureau d’enregistrement des décisions de la bourgeoisie. Ne parlons plus des Verts et de feu le PC qui ne sont plus que des satellites d’un PS impuissant. L’enterrement définitif du PC accompagne, d’ailleurs symboliquement, la phase historique qui se clôt dans notre pays. Les trotskistes qui ont accompli la mission de destruction du PC qui leur avait été confiée, annoncent pour la galerie un « automne chaud », rêvant déjà d’un troisième tour dans la rue, propageant ainsi beaucoup d’illusions. Sans assise populaire, ils doivent se contenter de brasser du vent dans les amphis de quelques facs et de formenter quelques incidents urbains à base de jets de canettes de bière et d’incendies de poubelles (ambiance de saccagitude comme dirait S. Royal dont la contribution à l’évolution de la langue française aura été déterminante durant ces derniers mois). Pendant ce temps, le Front National doit gérer son tassement électoral et tenter d’assurer sa survie. Il sera amené à refaire un retour sur lui-même douloureux et à se tenir en marge de la vie politique. Plus que jamais le système est verrouillé de l’intérieur et l’absence d’une force porteuse d’une alternative se fait cruellement sentir. Les résultats des présidentielles nous enseignent qu’il nous faut rester lucide et vigilant. Lucide sur l’état des forces révolutionnaires (plus que jamais réduites et bêtement divisées). Vigilant pour éviter de finir broyé ou récupéré par l’appareil étatique. Restez attentif pour ne pas vous laisser « endormir » et soyez les grains de sable qui finiront par faire gripper la machine et le ferment qui redonnera vie à une conduite consciente de la lutte de classe contre le capitalisme. Au début du mois de mai, le président Chavez (salut à toi camarade !), en éloignant son pays de la dépendance envers les institutions internationales mondialistes, a montré ce que pouvait réaliser un peuple conscient et courageux.

 

03/04/2007

Rébellion n°23 - Mars/ Avril

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Au sommaire du numéro 23

Notre position face aux candidats du système>BAYROU> Les contradictions internes du fonctionnement Capitaliste et ses diverses perversités au sein de la société>Un long entretien avec Benjamin Guillemaind et Arnaud Guyot-Jeannin>Le cinéma américain....

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Edito
Laissons les morts enterrer les morts ...


Ceux qui attendaient de nous que nous donnions une consigne de vote pour les prochaines élections présidentielles vont être déçus. Nous ne nous érigerons pas en autorité morale autoproclamée, donnant des ordres impérieux aux masses. Nous considérons que nos lecteurs ont la capacité de choisir par eux-mêmes. Si la nullité d'une campagne vide de projets ne les a pas définitivement écoeurés.

La lecture de notre journal, les aura, nous l'espérons modestement, éclairés sur les pièges grossiers à éviter. Notre dégoût de la Droite n'à n'égal que notre mépris pour la Gauche. Le mythique « Vote utile » pour l'un des favoris du système n'est utile que pour renforcer le consensus « démocratique ». Nous ne voterons pas pour le moins pire. Il n'y à rien à attendre de Sarkozy ou de Royal, cars ils sont les serviteurs zélés de l'oligarchie capitaliste. Leurs campagnes respectives étant d'un vide abyssal, les médias ont dû mettre en avant un pseudo candidat de rupture : Bayrou.
Devant ce vaste cirque, chacun est libre de participer ou non au vote. Mais nous ne nous faisons pas d’illusions sur le résultat à venir. Aucun des candidats « contestataires » n'a la capacité de gagner. Si une nouvelle surprise du style de 2002 est possible, nous ne cacherons pas notre joie de voir les mines déconfites des tenants de l’idéologie bourgeoise au soir du premier tour. Mais cette satisfaction ne doit pas nous faire oublier le plus important. Elle ne débouchera pas à elle seule sur une rupture révolutionnaire, le système ayant encore une forte emprise sur les esprits. Un pavé peut briser la belle vitrine démocratique, il ne suffit pas pour détruire la boutique capitaliste.
Ce constat fait, il n'y a pas de place pour la résignation dans notre propos. Car nous aurons à combattre celui ou celle qui sortira vainqueur, après de multiples manipulations et coups tordus, des urnes. Et ce ne sera pas les luttes qui manqueront. Au moment où Airbus, Alcatel, Peugeot annoncent de vaste plan de licenciements, les belles promesses des candidats seront vite oubliées. L'Etat au bord de la faillite, va devoir faire des économies sur le dos des couches populaires. Les services publics seront sacrifiés sur l'autel de la libéralisation des marchés. Le futur gouvernement impuissant devra se plier aux menaces des grands groupes et aux directives technocratiques de Bruxelles. Renonçant à assurer la sécurité et le bien être des français, l'Etat sera forcément amené à durcir sa politique sécuritaire pour préserver de la colère populaire, ses maîtres. En même temps, l'affaiblissement de notre pays ouvrira la porte à un virage atlantiste et pro-américain en Europe.
On le voit, les élections passent, mais les problèmes restent et s'aggravent. Mais cela n'est pas une fatalité. Laissons donc les petits boutiquiers de la Révolution vendre l'extrêmisme en produit dérivé, les nostalgiques et autres passéistes rêveurs dans leurs musée, et ouvrons nos esprits. Laissons les morts enterrer les morts. Nous sommes devant un nouveau défi, qui exige que nous prenions en compte le nouvel espace politique qui est né. Depuis la chute du mur de Berlin, des idées convergent et font naître des perspectives inédites. D'anciens clivages s'effondrent et de vieilles querelles s'éteignent enfin, il est important que les révolutionnaires véritables donnent une perspective politique à cet esprit. C'est notre tâche la plus urgente, avec nos faibles moyens et notre enthousiasme, que de faire vivre cette alternative. Soyons donc créatifs et imaginatifs, militants et humbles pour faire naître au sein du peuple un mouvement afin que renaissent la Patrie et le Socialisme.