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30/06/2014

Emission n°195 DE MZ: "LE CERCLE PROUDHON, UNE REVOLUTION CONSERVATRICE A LA FRANCAISE ?"

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28/06/2014

Gangs of New York : Martin Scorcese réfute Guillaume Faye…

Un article du numéro 2 ( mai 2003) de la revue Rébellion qui reste d'actualité ... 

Des échos positifs étant parvenus à nos oreilles sur le dernier film de M. Scorcese, nous avons vu sa dernière œuvre. Nous savions par ces critiques, que celle-ci montrait les solidarités ethniques, le problème de l’immigration irlandaise au milieu du 19 ème siècles à New York. À côté de ses qualités artistiques que nous laissons aux cinéphiles le soin d’analyser, nous avons surtout été marqués par la portée historique, sociale et politique de ce film. En effet, la corrélation entre le capitalisme et l’immigration y est clairement montrée. Une leçon pour ceux qui, comme Guillaume Faye, ne voient de l’immigration extra-européenne qu’une offensive de l’Islam (1) et ignorent ou minimisent le rôle du capital en la matière. On nous rétorquera qu’il s’agit d’une comparaison anachronique puisque le film de Scorcese évoque l’immigration massive de catholiques irlandais au 19 éme. Même s’il y a évidemment des différences majeures avec l’immigration subie par l’Europe actuellement, nous pensons qu’existe un fil conducteur menant d’une situation à l’autre. L’œuvre de Scorcese a ici une portée générale et c’est en ce sens qu’elle est particulièrement réussie.

Évoquons d’abord les différences. D’un côté une immigration européenne – mais pas uniquement, dans le film apparaît la communauté chinoise – d’un autre côté , de nos jours, une immigration largement musulmane, mais là aussi pas uniquement, avec une relative présence de réseaux islamistes, hétérogènes d’ailleurs. Par ailleurs, les Etats-Unis formés par diverses vagues d’immigrants devenus colonisateurs peuplant un large territoire en comparaison avec une civilisation européenne millénaire subissant le choc d’une migration de vaste ampleur venant de tous les pays pauvres économiquement.

L’Europe n’a pas à être bouleversée dans son identité par une immigration massive

Nous affirmons que l’Europe n’a pas à être bouleversée dans son identité par une immigration massive, pas plus que les peuples migrants n’ont à perdre leurs identités en abandonnant leurs aires de civilisations ; ce qui nous amène à la question du capitalisme.

Nous ne cessons pas de le répéter, seul le capitalisme est un système qui a déraciné universellement les peuples pour les nécessités de son marché (besoin variable de main-d’œuvre et effondrement des structures sociales traditionnelles). Les migrations plus anciennes étaient moins importantes quantitativement et le plus souvent s’étalaient sur de très longues périodes pour aboutir en général à des recompositions de civilisations, soit en se fondant dans le creuset culturel des peuples subissant la poussée migratoire, soit en créant une nouvelle stabilité sociale et civilisationnelle recouvrant l’ancienne strate culturelle.

L’utilisation de la démocratie par le capital

Le capitalisme, lui, est producteur de chaos et d’anomie, il fait perdre toute identité, tout repère, en corrompent les identités subsistantes en les transformant en phénomènes de bandes qu’il manipule. « Gangs of New York"  est à cet égard, très significatif car on y voit s’affronter avec violence le gang des « natifs » (eux-mêmes immigrés un ou deux siècles plus tôt) s’opposait au gang des Irlandais récemment débarqués à New York. La bourgeoisie, quant à elle, joue sur les deux tableaux, utilisant tour à tour les miséreux des deux bords. Elle favorise le gang des « natifs »  pour faire régner une apparence d’ordre et de hiérarchie au sein du quartier mal famé de Five Points en utilisant les ressorts du banditisme et de la corruption, tout en se réjouissant de l’arrivée quotidienne des navires bondés d’irlandais prêts à tout pour subsister et qu’elle enrôlera massivement dans l’armée nordiste lors de la guerre de Sécession. Symbolique est la scène où l’on voit des Irlandais sur les quais du port de New York recevant immédiatement des papiers de citoyens américains pour repartir aussitôt, vêtus de leur uniforme, sur un autre navire où on leur promet trois repas par jour, vers la boucherie de la guerre contre les confédérés. Cela ne rappelle t il pas la composition de l’armée US, récemment, en Irak ? L’utilisation de la démocratie par le capital est aussi clairement montrée dans le film. Ainsi les misérables irlandais sont invités à participer à la farce électorale en votant pour un des leurs, lorsque leur nombre et le renouveau de leur identité font qu’ils deviennent une clientèle intéressante pour les politiciens du système. Faut-il faire un dessin pour transposer la situation de nos jours dans la grande civilisation des droits de l’Homme ? Et puisque nous évoquons cette dernière idéologie, comme aux thuriféraires de droite et de gauche du système, on le voit poindre dans la situation historique de l’époque de la guerre de Sécession où de faméliques prolétaires sont envoyés au casse-pipe au nom de la libération des esclaves noirs des états sudistes, par la bourgeoisie industrielle qui est bien indifférente à la condition sociale des immigrés européens et qui vise à la domination sur tout le territoire des Etats-Unis en détruisant le système patriarcal sudiste, et « libéra » les esclaves noirs pour en faire des prolétaires peuplant les ghettos des grandes villes. Analogie avec notre époque et à une autre échelle ?

Le fonctionnement du capitalisme

La violence est omniprésente dans « Gangs of New York ». D’après Faye, la violence, l’insécurité sont des phénomènes liés à l’immigration en Europe ; une violence qui ne serait qu’une offensive conscience, organisée de la part des immigrés contre l’Europe. S’il ne s’agit pas de nier l’existence de pathologies sociales accompagnant l’immigration vers notre continent, il est vain de généraliser en faisant de ce facteur l’explication de tous nos maux. Sur notre continent même, la misère engendrée par le capitalisme a toujours été accompagnée de phénomènes de violence et de criminalisation. Simplement ceux-ci étaient sanctionnés de manière beaucoup plus sévère (le débat sur crimes et sanctions était beaucoup plus vaste par ailleurs). Autre intérêt de cette œuvre cinématographique : le spectateur peut comprendre le fonctionnement du capitalisme quasiment à l’état pur, c’est-à-dire dans un pays n’ayant pas de structures anciennes à supplanter (les Indiens, eux, ont été génocidés). Le triomphe de l’économie sur la dimension sociale, c’est la guerre, le banditisme à tous les étages du corps social, l’arbitraire, le mensonge, la corruption et l’individu prolétarisé ou sous-prolétarisé livré à la loi de la jungle du marché. Les partis politiques n’y sont que des bandes organisées plus ou moins influentes, sous-traitant parfois leurs services de basse besogne. Actuel, actuel !

Au bas de l’échelle, les « gangs » se disputent une part de territoire, d’économie parallèle et se fortifient en adoptant une identité symbolique forte. Les « natifs » du film de Scorese s’accrochent à l’histoire et à la dignité de la nation américaine, les Irlandais à leurs racines culturelles, religieuses. La dimension ethnique s’exacerbe même ; lors de l’émeute gigantesque menée par les pauvres de New York contre la conscription, les responsables politiques bourgeois sont visés, mais aussi quelques noirs sont lynchés, rendus responsables de la conscription parce que la libération des esclaves noirs était la justification, la mystification idéologico-morale avancée par les capitalistes. Donc, à ceux qui pour défendre l’identité européenne font appel à une xénophobie rudimentaire, nous disons que ce n’est pas cela que défendre la cause des peuples, pas plus d’ailleurs que de participer à l’idéologie antiraciste défendue par les officines du capitalisme mondialiste. L’immigration des prolétaires européens dont nous avons parlée n’est elle pas aussi tragique que la traite des esclaves africains ? N’y a-t-il pas eu autant de souffrance en l’occurrence ? Donc, nous ne nous associerons pas aux jérémiades droits de l’hommistes : guerre au capital et à ses amis camouflés (alter mondialistes de tous poils) !

La scène finale du film est également fort éloquente. Pendant que l ‘émeute se déploie dans New York, les deux gangs rivaux sont sur le point de s’étriper. Des canonnières apparaissent alors dans les eaux baignant la cité et bombardent les quartiers pauvres de la ville envoyant des milliers de malheureux ad patres. Force reste à la bourgeoisie…

Le seul chemin qui nous paraît être efficace

Conclusion : lorsque la société est synonyme de chaos, de crise, les tensions entre groupes, communautés, bandes diverses s’exacerbent. Des identités collectives réelles ou fictives légitimes ou manipulées et créees de toutes pièces s’affrontent (voir le Proche-Orient, l’Irlande du Nord, les Balkans…). Le capital, lui, prospère. Son mode d’être n’est pas la stabilité, la prospérité des peuples, mais la subversion permanente de tout ce qu’il approche. Par conséquent, il n’y a pas de « plan » islamique de colonisation de l’Europe selon la théorie de G. Faye. Il y a une immigration inhérente au triomphe de la forme capital actuellement sur la planète, avec parfois une instrumentalisation consciente des immigrés de la part de forces mondialistes voulant la destruction des pays encore homogènes qui contrarient tel ou tel de leurs projets et parfois un appel de main d’œuvre corvéable, à basse rémunération (voir l’appel récent du patronat irlandais réclamant des Africains !). Pour favoriser ce chamboulement universel les bourgeois apprennent aux immigrés qu’ils doivent se venger des méchants Européens et aux Européens qu’ils doivent se soumettre à toutes les vexations et battre leurs coulpes jusqu'à la fin des temps. Pendant ce temps-là, le prolétariat européen qui avait accouché d’une critique radicale du capitalisme ne pense plus au socialisme authentique, celui qui consisterait à prendre enfin sa vie en main en rejetant la démocratie capitaliste représentative. Enfin, une guerre civile ethnique d’où resurgirait une Europe forte – toujours selon la théorie de Faye – est une illusion. Il peut y avoir des affrontements ethniques au sein du chaos économique et social généré par le capital. Mais cela, ce n’est pas la solution anticapitaliste. Le seul chemin qui nous paraît être efficace c’est la pratique de la théorie socialiste révolutionnaire. Par tous les moyens tentons d’imposer la prise de conscience des impasses de la mondialisation capitaliste et de son opposition fictive qu’est l’alter mondialisme.

 Jean Galié 

24/06/2014

Un urbanisme alternatif : « Rendre les villes de nouveau vivables… »

Avancer une approche différente de la ville, un urbanisme alternatif, implique une remise en cause totale des conceptions en cours dans ce domaine. Le fait même de vouloir replacer l’individu au cœur de la cité, de lui donner la possibilité de pleinement vivre dans l’environnement urbain, est une déclaration de guerre aux principes dominants à l’heure actuelle dans l’aménagement de l’espace collectif. L'individu est condamné dans le système actuel à l'isolement dans sa petite sphère privée. Pour que la ville redevienne un cadre de vie et de rencontre, il est nécessaire d’orienter l’urbanisme vers une recherche d’harmonie qui implique de comprendre les interactions qui naissent en son sein. Cela passe d'abord par le fait de redonner à l’espace collectif sa dimension publique, c’est-à-dire son rôle de lieu de convivialité et d’échange pour l'ensemble de la communauté. Une approche qui permet de retisser des liens sociaux et des solidarités. L’espace ne serait plus arbitrairement découpé par les spéculateurs immobiliers ou les choix arbitraires des politiques. Un urbanisme alternatif prendrait pour base l’intervention et la participation active des habitants dans les choix concernant leurs domaines d’habitation. Comme on le voit, la critique de l'aménagement urbain aboutit à une critique radicale de la société. Réinventer la ville implique de sortir du système qui la réduit à un espace de cellules individuelles ; seul un changement révolutionnaire rendra cela possible.

Mais par où commencer ? Dans les années 70, Michel Ragon, architecte libertaire, avait relancé l’idée d’un aménagement de l’espace urbain conçu par ceux qui étaient destinés à y vivre « Nous posons un problème, relativement nouveau, qui est celui de l'intervention active de l'habitant dans le domaine de l'habitat et de la ville. Depuis toujours, l'architecture a été le domaine réservé du Prince. Les Princes qui nous gouvernent ne font pas exception à la règle et bien que l'on se dise en démocratie, le suffrage universel n'existe pas pour l'architecture. Craint-on que les usagers de l'architecture montrent un goût plus mauvais que celui des spécialistes ? La chose paraît difficile lorsque l'on contemple ce que nos architectes et l'administration qui les écoute ou les dirige, nous ont offert depuis vingt-cinq ans. Il paraît impossible que les usagers fassent pire... ».

Les anciens lieux de vie collective urbaine (rues, places, espaces verts) et les nouveaux (espaces sportifs ou de loisirs) doivent avoir un rôle fédérateur et communautaire. Les anciennes formes de sociabilité ayant été abolies par la modernité, elles ne peuvent être ressuscitées artificiellement. Ainsi, nous ne pouvons redonner vie à des activités traditionnelles ou à des fêtes populaires n'ayant plus de sens pour la majorité de la population. Cela donnerait ces villes simulacres ou villes musées, avec leurs décors de carton pâte et leurs festivités folkloriques destinées aux touristes.

Si on veut permettre une réappropriation de l'espace public par les habitants, il est aussi nécessaire de sortir des grandioses plans urbanistiques hérités des esprits militaires et totalitaires. C'est comprendre que c'est dans l'enchevêtrement que naît la vie. Le chaos apparent est le détale qui permet l'errance et la découverte d'atmosphères différentes. L'aseptisation et la rationalisation à outrance de l'espace urbain ne sont pas forcément synonymes d'amélioration du cadre de vie.

Le concept, avancé par Michel de Sablet, d'une écologie urbaine éclaire bien le tissu relationnel qu'il est important de (re)tisser pour permettre un épanouissement de la vie urbaine. A partir d'une observation précise, elle amène des pistes de réflexions et d'actions concrètes qui peuvent alimenter les décisions collectives. Ainsi il précise la double vocation de l’écologie urbaine :

- Faire de l’espace public urbain le lieu essentiel de la sociabilité urbaine, le lieu compensateur de l’isolement de chacun dans une série de “bulles” ou de boîtes architecturales affectées à des usages sommaires et précis, reliées entre elles par des tuyaux circulatoires.

- Rechercher les nouveaux types d’équipements et de dispositions relatives entre eux capables de générer les comportements les plus variés et susceptibles de répondre aux aspirations des citadins du XXI°siècle ».

Elle y parviendra par une double démarche née de ce que l'auteur appelle « l'étude comportementale urbaine appliquée ». Celle-ci consiste à observer les comportements des usagers dans les espaces publics encore un peu vivants, et à en tirer suffisamment d’enseignements de façon empirique pour trouver des nouvelles formes d’aménagement générateurs de la plus grande richesse de comportements possibles. Elle amène à étudier les tendances, les aspirations nouvelles qui conduiront à penser d’autres types de relations, de localisations et de fonctionnements entre les équipements que cela suggère et la ville.

Cette réappropriation raisonnée passe bien sûr par la prise en compte des aspects artistiques et techniques. « Une ville vivable, sera une belle ville ». Pour lui il faut intégrer la modernité à cette démarche : « Il ne s’agit évidemment pas de supprimer l’ordinateur, le surgelé, la télévision ou l’automobile pour retourner à un âge d’or urbain... d’un autre âge, et qui n’a d’ailleurs jamais existé. Dans certains cas il peut s’agir de remettre certains abus de pouvoir à leur place (automobile au détriment des transports en commun, du vélo, des piétons, etc. centres commerciaux en boîtes isolées et décentrées au détriment d’autres formes commerciales plus relationnelles, ...) ». Suivant cette logique, il affirme qu'il ne s’agit pas là de défendre le petit commerce contre les affreux centres commerciaux, mais de voir selon quelles formes de relations avec l’espace urbain les implantations commerciales sont ou non favorables à la meilleure vie urbaine.

Plus largement, il faut permettre le désengorgement des villes. Cela  une simple adaptation décentralisatrice de nos activités. Le développement de réseaux de villes moyennes, le désenclavement des régions rurales et la création de pôles économiques basés sur la micro entreprise sont des pistes à suivre.

Cette démarche implique aussi qu'une volonté politique supplante les inévitables représentations officielles des élus et des technocrates. La crise des villes fait apparaître la nécessité d'une « nouvelle citoyenneté », plus conviviale et plus vivante que son simulacre actuel, dans une société éclatée. Ce désir collectif d'une communauté fraternelle et épanouissante (à mille lieux des dérives communautaires) est largement ressenti. Il implique une responsabilité civique directe et immédiate que seule la démocratie directe à l'échelle locale peut amener.

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23/06/2014

La France cachée, la France rebelle !

En Europe, et en particulier en France, on s'acharne à nous faire croire que les classes laborieuses ont disparu, qu'elles furent enterrées par l'Histoire et qu'elles font partie du passé. Mais nous vivons dans cette France cachée, nous connaissons la réalité d'une aliénation que nous sommes de plus en plus nombreux à refuser.

La casse de l'industrie, et plus largement de la production nationale, fut rondement menée par la Droite comme par la Gauche, avec la complicité des directions syndicales pour le plus grands profit de notre patronat national. Un simple chiffre : 2 millions. C'est le nombre d'emplois industriels détruits en France depuis 30 ans. En 1980, l'Hexagone comptait 5,5 millions d'emplois dans ce secteur contre 3,4 millions en 2007.Le capitalisme mène un guerre contre les travailleurs, sa volonté de mondialiser l'Europe a abouti à une catastrophe sociale et humaine.

L'Europe connaît un appauvrissement et un déclin généralisés qui s'accompagnent d'une perte irrémédiable de souveraineté populaire et nationale. La crise a accéléré ce mouvement, elle a précipité les délocalisations et la restructuration de nos économies, la financiarisation permettant un pillage en règle des richesses des pays européens. Faire se constat ne suffit pas, néanmoins, il faut comprendre la réalité sociale de notre peuple pour agir concrètement pour sa libération.

 

Voyage dans la France des travailleurs

Le monde du travail a considérablement changé durant les années 1990-2000, un tissu économique plus diffus a remplacé les grande concentrations ouvrières des usines des années 1950-1960. Des secteurs comme l'agro-alimentaire, le médical ou les technologies de pointe ont remplacé en partie l'industrie lourde. Les conditions de travail n'ont pas changé pour autant. A la pénibilité (la hausse des maladies professionnelles et des accidents du travail est un bon révélateur de la situation) s'ajoutent désormais le stress et la pression de la précarité.

« Anciens » comme « jeunes » travailleurs connaissent les répercutions des mesures liées à la recherche de la « flexibilité ». Le chômage de masse (dont les chiffes sont savamment camouflés par les gouvernements successifs) offre la possibilité pour le patronat d'imposer ses règles. La précarité se traduit par les stages, plus ou moins rémunérés, le travail au «noir» et l'entrée, par l'intérim ou des contrats à répétition, sur des postes permanents. Un tiers des jeunes qui ont un emploi occupent un poste précaire ; contrat à durée déterminée ou emploi aidé, sans compter les stages bidons. La flexibilité de l'emploi concerne plus la tranche des 15-29 ans, mais cette précarité risque de préfigurer la norme de l'emploi de demain avec les nouvelles mesures du gouvernement.

Loin des élites des grandes villes, le monde rural et périphérique souffre et meurt en silence. Le taux d'ouvriers est de 32% dans la population active des «campagnes», les cadres y représentent à peine 7%. Le taux de pauvreté est sensiblement plus élevé avec 13,7% (au lieu de 11,3%) et les situations des personnes dans cette situation, plus dures que dans les villes. Ne bénéficiant pas du réseau d'aides publics, elles se retrouvent dans des déserts avec la fin des services publics de proximité (comme les transports ou les postes).

Du bâtiment à l'hôpital, des ouvriers agricoles à ceux des multiples petites usines, nous travaillons tous pour des salaires réduits (un quart des 25 millions de salariés, gagne moins de 9000 euros par an, soit environ 750 euros par mois). Mieux formés que leurs ainés, les travailleurs actuels se retrouvent au smic alors qu'ils ont des compétences et des postes plus complexes. Cela hypothèque l'avenir et ouvre la porte à la spirale de l'endettement pour les classes populaires.

Une colère impossible à contenir.

A l'aube du XXI ème siècle, un candidat à la présidentielle avait fait campagne avec des belles promesses à la «France qui se lève tôt». Cette arnaque lui permit d'entrer à l'Elysée et de laisser à la rue ses discours électoraux. Depuis, la droite s'acharne à détruire les conditions de vie des travailleurs

La situation des classes populaires et laborieuses françaises n'intéresse plus personne dans le monde politique et médiatique. La Gauche mise clairement sur la «France de Demain» et largue définitivement la classe ouvrière (jugée trop tentée par le vote FN et condamnée socialement par la marche de l'Histoire). Terra Nova, «think tank français de l'année» et laboratoire d'idée du P « S », théorise cette nouvelle alliance entre les sociaux libéraux et les minorités porteuses des valeurs de la modernité : immigrés, féministes, homosexuels militants, cadres dynamiques et diplômés... Nous pouvons y lire des propos clairement assumés sur la fin du «consensus ouvrier» de la gauche française : «A partir de la fin des années 1970, la rupture va se faire sur le facteur culturel. Mai 68 a entraîné la gauche politique vers le libéralisme culturel : liberté sexuelle, contraception et avortement, remise en cause de la famille traditionnelle… Ce mouvement sur les questions de société se renforce avec le temps pour s’incarner aujourd’hui dans la tolérance, l’ouverture aux différences, une attitude favorable aux immigrés, à l’islam, à l’homosexualité, la solidarité avec les plus démunis. En parallèle, les ouvriers font le chemin inverse. Le déclin de la classe ouvrière – montée du chômage, précarisation, perte de l’identité collective et de la fierté de classe, difficultés de vie dans certains quartiers – donne lieu à des réactions de repli : contre les immigrés, contres les assistés, contre la perte de valeurs morales et les désordres de la société contemporaine. Malgré cette discordance sur les valeurs culturelles, la classe ouvrière continue au départ de voter à gauche, qui la représente sur les valeurs socioéconomiques. Mais l’exercice du pouvoir, à partir de 1981, oblige la gauche à un réalisme qui déçoit les attentes du monde ouvrier. Du tournant de la rigueur en 1983 jusqu’à « l’Etat ne peut pas tout » de Lionel Jospin en 2001, le politique apparaît impuissant à répondre à ses aspirations. Les déterminants économiques perdent de leur prégnance dans le vote ouvrier et ce sont les déterminants culturels, renforcés par la crise économique, «hystérisés» par l’extrême droite, qui deviennent prééminents dans les choix de vote et expliquent le basculement vers le Front national et la droite ». Ce rapport est un signe de l'acceptation par la Gauche des règles du système mondialiste. Un article de Julia Cagé, universitaire et proche de Terra Nova, dans le journal économique La Tribune va plus loin. Titré «Pourquoi la France doit continuer à se désindustrialiser», il évoque la nécessité d'en finir avec notre production industrielle pour concentrer toute notre activité économique dans le développement des nouvelles technologies. Cette analyse à courte vue est surtout un bon moyen d'évacuer la question ouvrière d'Europe en la délocalisant vers d'autres pays. Cela semble annoncer l'orientation programatique de la Gauche, pour les élections présidentielles.

Mais nos cyniques lobbyistes oublient une chose, c'est que les classes populaires et laborieuses françaises sont encore majoritaires dans leur pays. Ils ne veulent pas comprendre la colère qui monte. Ils agitent l'épouvantail du FN, mais la vague qui les emportera est bien plus puissante que ce simple populisme (dont la sincérité sur la question sociale n'est pas si évidente, à la lumière de ses précédentes orientations libérales). Si les médias parlent du désarroi des «jeunes des cités», ils n'évoquent jamais la colère qui monte des classes laborieuses. Car ce nouveau prolétariat est une force en sommeil.

Nous qui faisons partie de ce peuple, nous disons assez ! Nous prendrons en mains notre destin, en l'arrachant des mains du Pouvoir en place. Nous ne voulons pas de la charité, nous voulons notre dignité de travailleur !  

 

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04/06/2014

Non au Traité Transatlantique ! Brisons les chaînes du mondialisme !

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Le Traité Transatlantique, vous connaissez ? Jamais évoqué dans les grands médias et largement ignoré de l'opinion publique, cette négociation volontairement opaque entre Les Etats-Unis et l'Union Européenne aura pourtant de graves conséquences sur l'avenir de notre pays si nous la laissons aboutir. Le Partenariat Transatlantique de Commerce et d'Investissement vise à mettre en place la plus gigantesque zone de libre échange dans le but de créer un ensemble euro-atlantique sous contrôle Etats-Unien.

Signe alarmant, le plus important accord commercial bilatéral de l'histoire (800 millions de consommateurs, la moitié du PIB mondial et 40% des échanges mondiaux sont directement concernés) est négocié dans le plus grand secret par Washington et Bruxelles sans consultation démocratique préalable, mais avec la participation active des «décideurs» appartenant aux grands groupes privés, aux multinationales et aux divers groupes de pression qui sont associés aux régulières rencontres préparations.

Les conséquences s'annoncent déjà terribles pour les peuples d'Europe. La dérèglementation des échanges entre les deux plus grands marchés mondiaux va aboutir à la suppression des droits de douane et mesures restrictives, ouvrant largement nos marchés aux produits des grandes industries américaines. A terme, notre agriculture et notre production industrielle sont vouées à disparaître face à une concurrence sans limites. Les Etats-Unis vont imposer leurs normes, cars la «convergence» prévue par le Traité se fera par l'alignement des normes européennes sur les leurs. En fait, d' « harmonisation », ce sont les Etats-Unis qui vont imposer à l'Europe leurs règles commerciales. Considérée par les américains comme des «barrières commerciales illégales», la suppression des mesures de qualité protectrices des consommateurs européens entraine une formidable régression dans les domaines sanitaires et écologiques (du boeuf aux hormones, aux OGM en passant par la disparition programmée des AOC et de la notion de Bio).

Le pire est à venir. Le traité prévoit que les législations en vigueur des deux côtés de l’Atlantique se plient aux normes du libre-échange établies par et pour les grandes entreprises européennes et américaines, sous peine de sanctions commerciales pour le pays contrevenant, ou d’une réparation de plusieurs millions d’euros au bénéfice des plaignants (sans aucun appel possible). S’il devait entrer en vigueur, les privilèges des multinationales prendraient force de loi et lieraient pour de bon les mains des gouvernants. Imperméable aux alternances politiques et aux mobilisations populaires, il s’appliquerait de gré ou de force, puisque ses dispositions ne pourraient être amendées qu’avec le consentement unanime des pays signataires. Les élus devront redéfinir de fond en comble leurs politiques publiques de manière à satisfaire les appétits du privé dans les secteurs qui lui échappaient encore en partie.

Sécurité des aliments, normes de toxicité, assurance-maladie, prix des médicaments, liberté du Net, protection de la vie privée, énergie, culture, droits d’auteur, ressources naturelles, formation professionnelle, équipements publics, immigration : pas un domaine d’intérêt général qui ne passe sous les fourches caudines du libre-échange institutionnalisé. L’action politique des élus se limitera à négocier auprès des entreprises ou de leurs mandataires locaux les miettes de souveraineté qu’ils voudront bien leur consentir.

Dans le domaine social, ce sont toutes les protections liées au droit du travail qui pourraient être remises en cause (augmentation de la flexibilité, réduction des salaires, attaques contre les solidarités sociales) et les délocalisations facilitées. Dans le même temps, le renforcement de la coopération dans le domaine du contrôle des populations fait partie des accords du Traité.

La transformation que produira le Traité serait une absorption définitive de l'Europe aux Etats-Unis. Déjà soumises militairement dans l'OTAN, les nations européennes ne seraient même plus capables de choix économiques et politiques autonomes. La naissance de ce bloc atlantique conduirait à la perte définitive de l'indépendance et de la souveraineté des peuples européens déjà mise à mal par la technocratie de Bruxelles. La disparition de la civilisation européenne serait la conséquence directe de cet effacement politique.

Déjà acquis à cette démission, l'oligarchie et les partis du système en France vont tout faire pour empêcher qu'un débat naisse sur cette question. Il appartient donc aux forces patriotiques et révolutionnaires de faire en sorte que le sujet devienne d'une actualité brûlante. Un violant sursaut est nécessaire, il s'annonce déjà par la prise de conscience du danger représenté par ce Traité dans certains secteurs rebelles au système. Notre rôle est d'alimenter cette contestation et de la généraliser !