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03/03/2008

Le Trotskisme cet inconnu

 

         L’avis de notre collaborateur, Terouga, sur le débat sur le rôle des Trotskistes dans l’opposition au système. Pour avoir la position du journal Rébellion, il suffit de lire l’article « les trotskistes, ennemis de la classe ouvrière » disponible plus haut sur le blog.

 

    Alors que j'avais fait un bref passage au Parti des Travailleurs ( dirigé par des "Lambertistes") on me demanda un jour si j'étais "Trotskiste". A cette question je fus bien obligé de répondre que, pour moi, le Trotskisme n'existait pas. Et devant la perplexité de mes interlocuteurs je tenté la démonstration suivante :

 
 Misère de la Théorie

Si Trotski a beaucoup écrit, force est de constater que sa pensée a toujours été conjoncturelle : avant comme après la Révolution il n’a jamais écrit que pour agir et réagir à une situation donnée. Ce fut un révolutionnaire professionnel et non un théoricien comme Lénine ou un intellectuel comme Marx.

Cela explique que dès les années 30, quand il tente de créer une IV° internationale alter-stalinienne, il n’arrive à rien car son nom attire à lui des gens extraordinairement divers et bien souvent opposés. Cela n’a guère changé.

Et même dans ces années cruciales il trouve le moyen de changer très souvent de stratégie : alliance avec la social-démocratie contre le fascisme, sortie fracassante de la gauche modérée, flou autour du début de la seconde guerre mondiale. Finalement, seul son assassinat donne une cohérence de martyr au personnage qui avait plus la stature d’un prof d’université que d’un leader politique.

Que lègue-t-il à ses épigones ? Pas grand chose sinon rien. Sa défense contre les attaques des Staliniens relève plus du journalisme honnête que de la politique et son concept de « révolution permanente » ne signifie pas grand chose. Même son idée de « stagnation des moyens de production » (1) est discutable pour les années 30 et carrément faux pour notre époque.

Le trotskisme devient donc après la guerre une mouvance floue et amorphe qui attire intellectuels fumeux ou communistes en rupture de parti.

 

L'impossible convergence

 
    Pourtant,  l’état végétatif des réseaux se revendiquant du « Vieux » survivent et rebondissent au détour des crises politiques : c’est le cas pendant la guerre d’Algérie où les « porteurs de valise » pro-FLN sont parfois des militants du courant qui donnera la LCR. A l’inverse les futurs « lambertistes » soutiennent plutôt les autres nationalistes algériens du MNA.(2)

Mais avant les années 60 le « trotskisme » international éclate très vite après un court épisode unitaire pendant la guerre : chapelles rivales et inconciliables vont se multiplier dans l’indifférence générale des travailleurs alors fidèles aux partis communistes.

Les années 50 voit la fragile IV° internationale, fondée en 1936, exploser sur la question de la stratégie politique : la révolution mondiale est-elle pour demain ou pour le XXI°s ? A cette question qui doit définir la position vis-à-vis du reste du « mouvement ouvrier » les jeunes leaders du mouvement se divisent à un point peu imaginable : critiques, accusations, scissions et menaces se multiplient des années durant et la IV° internationale meurt de sa belle mort avec des dizaines de groupes qui revendiquent sa succession… Une situation d’un ridicule achevé qui perdure encore aujourd’hui.

En France comme ailleurs au moins une dizaine de groupes (revendiquant chacun peu d’adhérents) se constituent fiévreusement. La plupart disparaissent et trois tendances se structurent en partis assez solides pour durer.

Alors que ces groupes ont à peu près le même discours public et surtout les mêmes rapports avec le PCF ils sont incapables de fonder une structure à audience large et populaire. Cette caractéristique des Trotskistes est sans doute le seul point commun entre eux : fonder des « sectes » dont la seule volonté est de durer autour d’une doctrine interne très « religieuse », c’est-à-dire peu politique et très identitaire : aujourd’hui encore les responsables de ces organisations sont tous des gens de la même catégorie sociale : des fonctionnaires ou des petits-bourgeois coupés des réalités sensibles. Même l’âge des cadres est identique puisque ces partis ont massivement recruté dans les années 70, il n’est donc pas rare de voir des trotskistes en pré-retraite.(3)

Pour Lutte Ouvrière l’enjeu est de préparer la révolution en formant des révolutionnaires professionnels près à « organiser la guerre civile » première étape d’une révolution.

Pour la LCR la révolution n’est plus qu’un objectif flou, son but est de fédérer les luttes de tous ordres afin d’en diriger les foules.

Pour le PT l’objectif est de constituer un grand parti de gauche ultra-réformiste avec un noyau dirigeant lambertiste…

Bref, chaque courant se positionne surtout par rapport aux autres et avec l’envie de voir disparaître la concurrence. Cette stratégie explique les zigzags de ces partis qui, malgré des adhésions régulières, stagnent en terme de forces militantes car ils refoulent autant de gens qu’ils en attirent.

Comme dans les années 30 les rapports avec le PC ou le PS électrisent les débats : la première organisation qui rallie la gauche est aussitôt dénoncée par les autres… Mais en 2007, après avoir réussi l’exploit de présenter trois voire quatre candidats aux présidentielles (sic), presque toutes les organisations se référant au trotskisme ont appelé à voter S. Royal, ce qui efface d’un coup leur côté révolutionnaire… Seule G. Schivardi reste neutre tout en étant soutenu par le PT qui fut extrêmement proche du PS avant 1981.

Depuis cette sombre année les chapelles et leurs clergés respectifs continuent leur petite vie en tentant désespérément de monter un « grand parti » avec une direction verrouillée, c’est le cas du PT et de la LCR qui préparent pour 2008 la naissance (chacun dans l’ignorance de l’autre) d’un nouveau parti sensé fédérer les mécontents.

 

 Demain...

 Avant même la mort de Trotski le trotskisme n’était pas une école de pensée très fiable ni très sûre, et depuis cette époque rien n’a changé : prospérant à l’ombre de la décomposition des partis communistes les micro organisations vivent et survivent sans réelle boussole, d’ailleurs la référence au compagnon de Lénine est de plus en plus épisodique et floue. Gauchistes échevelés ou militants républicains ancienne école, les avatars du trotskisme sont plus que jamais prisonniers de leurs querelles généralement personnelles et de leurs divergences stratégiques sans rapport avec les enjeux contemporains.

Pas nécessairement pires que les Communistes ou les différents militants qui rejoignent le PS périodiquement, ils attirent parfois la sympathie électorale de gens sincèrement révulsés par la marche du monde, mais n’en font rien car ne sachant tout simplement pas quoi en faire.

Un seul exemple : les traités européens. Alors que le capitalisme mondialisé s’impose d’abord par ces traités la LCR condamne les traités mais pas l’Europe, LO considère que les traités sont les premiers pas vers une Europe unifiée apte à se soviétiser (sic), seul sur cette ligne le PT monopolise l’opposition sociale aux traités libéraux et anti-nationaux.

-

Il n’existe donc pas de trotskisme mais des trotskistes. Ce que j’ai lu ici était toujours vérifié mais à trop critiquer cette mouvance on fait comme les Staliniens des années 30 : on gonfle une grenouille qui ne sera jamais un bœuf.

 


[1] Qui expliquerait la crise des années 30

[2] Mouvement National Algérien, premier parti algérien à réclamer à la fois une égalité des droits entre habitants de l’Algérie et une autonomie. Dirigé par Messali Hadj il sera la cible du FLN car opposé à l’indépendance.

[3] A. Laguiller, D. Gluckstein et A. Krivine ont tous autour de 60 ans.

04/02/2008

Contre le libéralisme sauvage

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Contre le libéralisme sauvage
Pour un Socialisme Français

 
(Article paru dans Rébellion n°27 Novembre-Décembre 2007 )

Ils sont militants, diffuseurs, collaborateurs de notre rédaction. Ils sont la force de Rébellion. Ils expliquent leurs motivations et leurs espoirs dans notre enquête sur ceux qui font vivre la démarche socialiste révolutionnaire. Un de nos camarades parisiens, nous donne sa définition de ce que devrait être une critique radicale du libéralisme.


Cibler l’ennemi, le circonscrire, le définir précisément, telle est la difficulté tant il semble être protéiforme de nos jours. Passé maître dans l’art du camouflage, il change de peau au gré de ses envies un peu comme un caméléon au cœur de la forêt profonde. Pourtant Carl Schmitt nous a montré la voie dans ses nombreux écrits (1). La dialectique « ami/ennemi » n’est pas un vain mot. En politique, il est nécessaire de l’appliquer à la lettre : « dis-moi qui sont tes ennemis, je te dirai qui tu es ». Nous pensons que ce rôle sied à merveille à la doctrine libérale du capitalisme moderne qu’on essaye par tous les moyens de nous imposer. Avaler une couleuvre n’est jamais chose facile surtout lorsque l’on s’y refuse. Et nous nous y refusons.


Nos sociétés «  européennes avancées » sont des sociétés libérales dans lesquelles le socialisme n’est pas et n’a jamais été, j’entends le vrai socialisme. Vouloir redonner ses lettres de noblesses à un mot tant galvaudé est toujours délicat. Surtout lorsque l’on connaît la probité des gens qui s’en réclament de nos jours. Pour prendre un exemple, les « socialistes » du P  « S » actuels ne sont rien d’autre que des laquais du libéralisme. Ils n’ont plus rien de socialistes. Il faut donc dénoncer sans relâche l’usurpation qu’ils font du mot socialiste. C’est là un des problèmes majeurs de notre temps. La signification même de certains mots a changé. Or, il est absolument nécessaire de s’accorder sur la définition de chaque mot employé sous peine de ne plus se comprendre. C’est donc à un véritable travail de redéfinition du vocabulaire politique que nous devons nous atteler. Pour commencer, une critique serrée de la société dite libérale est nécessaire pour dire ce dont nous ne voulons pas. Après quoi, nous pouvons passer aux propositions toujours délicates à formuler tant l’avenir semble fortement compromis. Aujourd’hui, nous ne sommes plus maîtres de la situation car nous ne sommes plus maîtres de nos vies. Il faut, et c’est urgent, reprendre le contrôle de nos vies. L’Histoire n’est pas encore finie contrairement à ce que martèlent sans cesse nos « amis » américains. Tout simplement car elle est sans cesse à réinventer. Non linéaire, l’Histoire est toujours ouverte. Non, la société libérale n’a pas encore gagné la partie ! Non, les peuples rebelles n’ont pas encore dit leur dernier mot ! Non les hommes libres ne baisseront pas les bras ! La vie est un combat sans cesse recommencé. Qu’attendons-nous pour remettre les compteurs à zéro ?

L’authentique socialisme français


Reprenons le débat trop tôt faussé par le libéralisme. Souvenons-nous des grands anciens, ces socialistes français, qui nous montrent la voie à suivre (2). A commencer par Charles Fourier (1772-1837) «  qui voua au commerce une haine implacable, n’y voyant que mensonge, fraude, accaparement et spéculation ! ». Pour lui, « le travail doit être source de satisfaction spirituelle » et « le commerce être tout bonnement supprimé ». Pierre Leroux (1797-1871), l’inventeur du mot « Socialisme » fut quant à lui, l’un des penseurs les plus originaux du XIX° siècle. Dans ses ouvrages, il fustige « l’illusion démocratique » et « tout en stigmatisant l’individualisme, c’est sur l’individu qu’il compte pour la construction du socialisme et qu’il fonde la souveraineté ». Auguste Blanqui (1805-1881) fut plutôt un « tacticien de l’insurrection urbaine ». Il passa plus de 33 ans en prison. « Les révolutions, écrivait-il, c’est l’unique soulagement de l’âme ulcérée des travailleurs, le seul répit à leurs douleurs morales, l’instant toujours trop court qui relève leurs fronts courbés dans la poussière ». Selon lui, « il ne doit pas rester un fusil aux mains de la bourgeoisie ». « Il faut supprimer la presse bourgeoise, évincer leur église et rompre radicalement avec la classe politique, notamment les libéraux et les pseudo-socialistes ». Il n’hésite pas à écrire que « le parlementarisme n’est qu’un ramas de nullités et d’égoïsme où priment quelques artistes de la parole et certaines habiletés malfaisantes ». Au final, « la tâche essentielle de la Révolution sera d’assurer au peuple l’éducation intégrale car, selon lui, l’oppression est fille de l’ignorance ». Proudhon (1809-1865) reste quant à lui l’inestimable auteur de la célèbre apostrophe « la propriété, c’est le vol ». Selon lui, « l’autorité sans liberté qui discute, résiste ou se soumet, est un vain mot ; la liberté, sans une autorité qui lui fasse contrepoids, est un non-sens ». A l’idée de progrès, il préfère « la recherche constante d’équilibres nouveaux ». Comment ne pas évoquer aussi sa fameuse théorie de la « force collective » supérieure à l’addition des forces individuelles qui la composent et « sa division de la société en paysans enfin maîtres du sol, en une myriade de petits fabricants et artisans et pour finir en compagnies ouvrières intelligentes et fières ». Proudhon fut, en tant que socialiste français, un adversaire déclaré du « communisme » bureaucratique et totalitariste qui ne ferait à ses yeux que substituer un nouvel esclavage à l’ancien. Toujours selon Proudhon, « chaque homme doit jouir des mêmes droit à condition de remplir les mêmes devoirs ». Il ne faut pas oublier que c’est à lui que l’on doit une grande part du principe de l’autogestion ouvrière, partagé tout autant par le syndicalisme révolutionnaire que par l’anarchisme. Il rédigea même une petite brochure intitulée « de la capacité politique des classes ouvrières » que l’on peut qualifier de véritable catéchisme du mouvement ouvrier français. Georges Sorel (1847-1922) fut le grand théoricien du syndicalisme révolutionnaire, notamment à travers son maître ouvrage « Réflexions sur la Violence », où il compare le phénomène de la grève générale aux élans d’une guerre. Jean Jaurès fut l’héritier politique des « socialistes français » dans leur ensemble, lui qui refusa jusqu’au dernier moment le suicide de l’Europe. Il paya de sa propre vie son combat pacifiste. Et l’on se prend à rêver de ce qui serait advenu si les foules l’avaient suivi plutôt que de répondre aux sirènes du nihilisme de la Grande Guerre. Nous pouvons aussi citer des auteurs majeurs venus du monde anglo-saxon, au premier rang desquels George Orwell et Christopher Lasch. Mais, amis lecteurs, attention. Il ne s’agit pas de vivre dans la nostalgie d’une époque bénie ou d’un passé révolu. Ce bref rappel doit nous servir  de base en vue d’une contre-attaque sévère des lignes libérales ennemis. Il s’agit de s’inspirer de nombre de ces réflexions pour en faire vivre les principes. Le socialisme français a évolué, il s’est adapté. Il doit retrouver dès à présent tout son mordant pour propulser l’ensemble de la société française vers l’avenir.

Le libéralisme, fils de la bourgeoisie
La bourgeoisie possédait depuis toujours le pouvoir économique. Elle est fille de la banque. Mais l’argent seul ne suffit pas. Il faut pouvoir l’utiliser à sa guise. Avant de pouvoir donner libre cours à toutes ses fantaisies, un obstacle de taille se présentait sur son chemin : le pouvoir politique. Avec la chute de l’Ancien Régime et la disparition de l’aristocratie traditionnelle, ce fut chose faite. La bourgeoisie s’attaqua ensuite à toutes les classes de la société. Elle répandit partout l’appât du gain. Et en fin de compte, elle opéra une véritable « révolution des mœurs », l’argent devint le seul référent.


 Ce système s’incarna dans un pays : les Etats-Unis. La fascination de nos élites pour « l’american way of life » est tout simplement consternante. Elles veulent imposer ce modèle à la France et l’Europe. Le libéralisme maximaliste de la société américaine, c’est la guerre de tous contre tous. Société de déracinés qui s’est construite contre l’Europe, l’Amérique est aussi la société de tous les racismes. Car, ce n’est pas en agrégeant des communautés disparates que l’on construit un peuple. Ainsi les différentes communautés qui séjournent sur le sol américain s’ignorent-elles totalement. Elles vivent parquées dans des quartiers, ou plutôt des ghettos, les unes à côté des autres et sans aucun contact. Le seul lien qui les unit est l’argent. Aux Etats-Unis, le dollar est roi et seule la réussite matérielle importe. Savoir qu’une partie non négligeable de la jeunesse de France a pour modèle les States est inquiétant. La sous culture consumériste US se répand dans le monde comme un torrent de boue…
 
Le Libéralisme contre les peuples
Détruire les peuples, tous les peuples de la planète, tel semble être l’éternel mot d’ordre du libéralisme. Pourquoi s’attaquer aux peuples avec un tel acharnement ? Tout simplement parce que les peuples sont beaucoup trop dangereux pour la « nouvelle idéologie ». Ils peuvent résister passivement. Ils peuvent lutter activement. Ils peuvent se rebeller, se révolter. Ils peuvent même vaincre. L’histoire est là pour le prouver.

Une mosaïque de communautés, que l’on tente de créer en France, en est quant à elle totalement incapable. Car la communauté qu’il faut bien distinguer du peuple est impuissance par essence. Elle est constamment sur la défensive. Elle s’affronte à d’autres communautés ennemies. Mais elle est bien trop faible pour lutter contre « le Tout Libéral ». Et que dire de l’agrégat d’individus ? L’homme seul est profondément vulnérable et surtout il est totalement inoffensif. Perdu dans des immenses mégalopoles sans liens avec les autres humains et la nature. Le prochain objectif du libéralisme sera la destruction de la famille (ultime refuge contre l’atomisation de la société) et des derniers vestiges du « monde d’avant » (campagnes, quartiers populaires, solidarités du quotidien).  

La société libérale, c’est la société
du spectacle et de la consommation
La société libérale est une société spectaculaire. Tout y est spectacle, en permanence, chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde, partout et nulle part à la fois…


Le Spectacle c’est le grand remue ménage du rien, c’est le vide intersidéral de la pensée, parfaitement incarné par le phénomène télévisuel que nous connaissons bien aujourd’hui. La réalité n’existe plus dans la société libérale avancée. On y vit par procuration. Les autres, les héros du petit écran vivent pour nous. Alors à quoi bon bouger de son canapé. Le sentiment du tragique, celui de pouvoir contrôler sa propre destinée, de pouvoir l’influencer, ont disparu depuis fort longtemps. Tous ces signes, tous ces chiffres que sont les images ne sont pas neutres. Ces dernières agissent sur nos cerveaux comme un leitmotiv : laisse-toi faire et consomme. Tel pourrait être le mot d’ordre de la société de masse dans laquelle on vit. La consommation, ce sont ces affreuses grandes surfaces qui s’alignent à perte de vue dans les zones commerciales on ne peut plus glauques, ces queues à n’en plus finir aux caisses des supermarchés, ces caddies remplis à ras bord d’objets inutiles tous plus chers les uns que les autres, ces voitures alignées devant des pompes à essence inertes…


La consommation, c’est le règne de l’inutile et de la vitesse. C’est le triomphe du vide, c’est le désespoir le plus total, c’est la dépression, c’est le suicide des jeunes à qui la société n’offre rien d’autre que le pouvoir d’achat, c’est ce monde sans aucune issue possible. C’est la solitude démentielle des grandes villes et la naissance d’une race hybride, mi-robot, mi-esclave…

Ce que nous voulons
De même que nous refusons l’uniformisation au sens large, nous refusons le port de l’uniforme obligatoire : jean, basket, ipod, coca et macdo. Nous ne voulons pas non plus nous plier aux diktats de la mode en vigueur. Nous rejetons en bloc la post-modernité décadente de la société occidentale. Dans un même ordre d’idées, nous dénonçons l’adoption générale du « système des objets » car avant de posséder des objets ce sont bel et bien les objets qui nous possèdent. Nous n’acceptons en aucune manière le règne sans partage de la « médiacratie » et du système publicitaire qui l’accompagne. Nous dénonçons cette agression permanente et totale des images et des slogans qui pervertit l’humanité. Nous récusons en bloc l’ « idéologie du Même » où tout le monde est interchangeable : les mêmes envies, les mêmes désirs, les mêmes destins, les mêmes fatalités, les mêmes fins. Nous revendiquons le droit d’être différents, de penser différemment, de vivre d’une autre manière.


Nous refusons pour autant de baisser les bras. Nous ne voulons plus de l’idéologie libérale niveleuse et égalitariste par en bas. Nous rejetons la fatalité. Nous réclamons le droit de vivre, tout simplement. Pour cela, nous appelons de nos vœux une véritable Démocratie Organique et non cette vague soupe parlementariste que l’on nous sert tous les jours au « vingt heure ». Nous voulons que le peuple reprenne le pouvoir par la voix référendaire. Nous voulons que les élus du peuple habitent les quartiers populaires. Nous voulons des hommes courageux pour nous représenter, des hommes qui montrent l’exemple, des hommes sans ambitions personnelles, des hommes modestes. Nous dénonçons l’inutile domination des partis et de leurs hommes liges. Dans un même ordre d’idées, nous vomissons le règne de l’argent et tous ceux qui s’y laissent prendre. Nous nous érigeons contre le système boursier, contre les patrons du Cac 40, contre l’actionnariat, contre le dieu dollar et contre la religion du tout profit. Nous ne voulons pas d’une planète morte, de ce « cauchemar climatisé » dont parlait Henry Miller. Nous condamnons le saccage des forêts, le tout voiture, le tout avion, la pollution qu’engendre la société de consommation.


Nous nous battons pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Nous appelons de nos vœux un monde multipolaire avec des ensembles civilisationnels fiers de leurs spécificités et identités. Nous affirmons que dans ce « Nouveau Monde », chaque homme « pensera global et agira local ». Nous réclamons haut et fort l’application généralisée, partout et en tout lieu du « Principe de Subsidiarité ». En conclusion, nous récusons toutes les idéologies de masse chères au défunt vingtième siècle : libéralisme, communisme bureaucratique et nazisme. Nous désirons un véritable socialisme, porteur d’espoir pour tous les peuples. Nous voulons des hommes libres. Nous voulons un avenir pour nos enfants. Nous rejetons la guerre et le terrorisme. Et par-dessus tout, nous rejetons la société libérale qui nous a vu naître…


Jip de Paname


NOTES
1>Carl SCHMITT, La notion de politique, Théorie du Partisan, Calmann-Levy, 1972
2>Dominique BIHOREAU, La pensée politique et sociale en France au XIX° siècle, Ellipses, 1995.

12/07/2007

Orientations Nationales Bolcheviques II

Editorial du  Rébellion, numéro 25, de Juillet/Août 2007. 

« Les conceptions théoriques des communistes ne reposent nullement sur des idées, des principes inventés ou découverts par tel ou tel réformateur du monde. Elles ne font qu’exprimer, en termes généraux, les conditions réelles d’une lutte de classes qui existe, d’un mouvement historique qui se déroule sous nos yeux. ».

Marx. Manifeste du Parti Communiste.

 

A propos d’une question de terminologie.

Le terme de national bolchevisme est repris dans l’en-tête de ce texte à titre de marque de continuité avec ce que nous avions écrit en 2003 (« Orientations nationales bolcheviques I » republiées dans ce numéro). On le comprendra comme étant synonyme de communisme national, c’est-à-dire,  l’expression, nous semble-t-il, la plus adéquate pour signifier la position critique des communistes révolutionnaires face à la situation historique actuelle, la mondialisation et son corrélat idéologique la mondialisme (décliné sous diverses formes de droite et de gauche).

II

Une mise au point est nécessaire (sous forme de bref retour en arrière) concernant la falsification de ces termes au cours du vingtième siècle. Il y eut dans les années 30 et 40, en France, le Parti National Communiste de Pierre Clémenti, transformé en Parti National Collectiviste durant la période de collaboration. Cette formation fasciste de gauche ne peut en aucun cas être considérée comme ayant été nationale bolchevique ou communiste nationale. Ses options antimarxistes et antieurasistes, par son engagement aux côtés de l’impérialisme hitlérien, la situent aux antipodes de la tradition révolutionnaire que nous défendons. A la même époque, les nationaux bolcheviks allemands subissaient une terrible répression de la part du système national socialiste. De même, certains, afin de semer la confusion, rattachent le Front Noir de Otto Strasser au national bolchevisme. Cette organisation s’étant, certes, opposée au national socialisme –c’est tout à son honneur- ne fut jamais qu’une formation socialiste nationale de type réformiste, ne reconnaissant pas l’existence de la lutte des classes (ligne de clivage essentielle). Pour en finir sur ce point, signalons l’existence, ces dernières décennies, de groupes ayant été qualifiées par les médias officiels ou par eux-mêmes de nationaux bolcheviks. C’est là, également, une supercherie consistant à identifier fascisme de gauche (on connaît l’appréciation critique de Niekisch sur ce courant, son rejet total de sa part) et communisme national. L’absence de référence, de la part de ces groupes, à la lutte des classes et au problème de la valorisation du capital, témoigne de leur confusion doctrinale, véritable pain bénit pour la classe dominante.

Où en sommes-nous ?

La position communiste nationale revêt, paradoxalement en apparence, un caractère d’actualité et de nécessité politique. Le bloc de l’Est ne s’est pas effondré « tout seul », par un effet systémique ou structurel, contrairement à ce qu’affirme la propagande des historiens et des sociologues bourgeois, tendant à montrer que le « communisme n’est pas viable » ou opprimerait les « citoyens », « la société civile » ou les « nationalités ». Tout au plus, il en resterait un « bel idéal » (propagande de « Lutte ouvrière »). Le rôle d’une bourgeoisie de Parti et d’affairisme antinational a été déterminant (encore une fois les rapports de classes). Celle-ci a bradé (facteur, certes, non exclusif) les acquis de la Révolution d’Octobre (problème de la période post stalinienne). Parallèlement à son offensive à l’Est, le capital entamait une restructuration à l’Ouest, devenue nécessaire à partir du moment où son processus d’accumulation rendu possible par les effets à long terme du plan Marshall, commençait à se gripper. La course effrénée à de nouveaux marchés tous azimuts était lancée ; le capital cherchant à dénicher la moindre poche à valorisation, soit dans des opérations financières à court terme, soit dans des investissements dans des pays  à bas coûts salariaux (délocalisations). De fait, le prolétariat subit de plein fouet et dans tous les pays, les effets désastreux de la mondialisation. Dans ce contexte, les classes intermédiaires sont également sacrifiées sur l’autel de l’Internationale capitaliste. L’Europe n’est qu’un vaste marché sans projet géopolitique et la terre entière une chasse gardée du grand prédateur américano sioniste. Le cadre de la Nation doit donc éclater afin de sauver l’existence des classes dominantes.

Face à cette situation, les authentiques antimondialistes réactualisent le combat pour la Nation , non pas dans une optique passéiste, ethnique, nationalitaire (lutte pour les nationalités au XIX° siècle), irrédentiste etc., mais dans une stratégie de résistance à l’exploitation du plus grand nombre et d’offensive pour imposer une orientation politique anticapitaliste. Les communistes nationaux sont le fer de lance de cette offensive et montrent que la lutte des prolétaires n’est pas indifférente au sort de leur nation. « Dans la forme mais nullement dans le fond, la lutte du prolétariat contre la bourgeoisie revêt tout d’abord un caractère national ». Marx. Engels. Manifeste du Parti Communiste. (1). Il n’y a pas de projet socialiste viable à partir du moment où la bourgeoisie arriverait à dissoudre les travailleurs, c’est-à-dire leur points de repère, dans le règne absolu de la marchandise. Les prolétaires n’ont plus de patrie, dit « Le Manifeste », mais il leur faut conquérir le pouvoir politique, s’ériger en classe dominante de la Nation afin d’avoir une patrie socialiste, garante d’une existence à conquérir, et cela, pourquoi pas ultérieurement, dans une fédération socialiste européenne, union des républiques socialistes d’Europe. Qu’on le veuille ou non, le politique ne s’évanouira pas du jour au lendemain.

Les tâches politiques actuelles et à venir.

Sur le plan doctrinal, nous ne cessons de dire qu’il faut détruire le faux clivage droite/gauche. La propagande politique doit y insister. Il faut démasquer les intentions de la classe dominante et les incompréhensions idéologiques se manifestant à travers les diverses apparitions concrètes de la droite et de la gauche. L’expression de « Révolution conservatrice » apparue dans l’Allemagne de Weimar n’était pas sans intérêt. Elle était même prémonitoire, en ce sens qu’elle anticipait sur le mouvement d’autonomisation du capital qui ne laisse subsister de l’être que ses propres présuppositions et qu’elle y opposait la solution révolutionnaire et le maintien d’acquis éthiques et culturels inhérents à ce qui est proprement humain tant sur le plan des particularités que de l’universalité. Cet exemple éclaire notre critique des concepts de droite et de gauche. S’il s’agit de « valeurs », nous pouvons reconnaître le bien fondé d’un certain nombre d’entre elles provenant de droite ou de gauche mais il ne s’agit plus là véritablement d’attitudes politiques mais de références éthiques. Il est donc nécessaire de s’exprimer sur le plan politique, de viser l’essentiel. Les concepts utilisés doivent servir à désigner la pratique d’individus agissant, tissant, reproduisant des rapports de classes, leur évolution et non ce qu’ils s’imaginent, se représentent à leur sujet (fonction de l’idéologie). Le communisme national est la mise en œuvre de la critique du système et de ses représentations autojustificatrices. Rien de plus, rien de moins.

II

Il paraîtra curieux à certains que nous affirmions que le prolétariat doive s’emparer du pouvoir politique. Le prolétariat aurait même disparu. Si l’on veut dire par là qu’il ne ressemble plus à celui du XIX° siècle décrit, par exemple, par F. Engels dans « la situation de la classe laborieuse d’Angleterre », c’est là un truisme. Le contraire serait même étonnant. Néanmoins, s’imagine-t-on que la bourgeoisie vit de l’air du temps et que les institutions politiques sont l’affaire de philanthropes tout occupés du salut des âmes. Ces pièges pour naïfs ont pour fonction de faire oublier la complexité des rapports sociaux d’exploitation dans les sociétés postmodernes et l’efficacité du contrôle politique et idéologique sur la masse exploitée et aliénée. Tout conspire à présenter la fatalité de la mondialisation en marche et à neutraliser toute démarche politique consciente s’y opposant.

Ainsi le pouvoir politique n’est pas, à nos yeux, question de « gouvernance » plus ou moins optimale. Il est enjeu d’un rapport de force entre des classes agissantes. Les classes ne sont pas des entités sociales transcendantes, des objets sociologiques extérieurs à des individus vivant dans des situations concrètes. Elles traduisent les conditions d’action et d’existence d’individus particuliers qui vivent dans des conditions semblables. Ceux-ci se trouvent donc avoir des visées communes. « « Dans la loi, écrit Marx, les bourgeois doivent savoir se donner une expression générale, précisément parce qu’ils dominent en tant que classe ». Ils s’organisent donc politiquement grâce à des institutions, des partis, etc., acquièrent ainsi une unité véritable plus ou moins réalisée/réalisable et du moins conçoivent et visent leur unité idéale. Ils ont par conséquent une longue expérience historique à leur avantage. C’est ce dispositif politico idéologique que nous devons dynamiter. L’avantage que la bourgeoisie possède sur le prolétariat quant à la conscience de sa situation, repose sur la conscience du maintien de sa condition et des moyens dont elle dispose à cet égard. Elle vise à la reproduction optimale de cette dernière : la loi et le pouvoir politique sont à sa disposition. Dans la destruction du vieux monde, les prolétaires, selon la formule bien connue n’ont que leurs chaînes à perdre mais un monde à y gagner. Et c’est bien là, la difficulté. Ils ont une conscience de classe à élaborer afin que de fragmentaire, plus ou moins obscurcie, celle-ci devienne complète : « Le concept de classe qui implique la prise de conscience par elle-même de la classe, devient un concept politique lorsque cette prise de conscience est accomplie, lorsque la classe se pense et se vise elle-même comme une unité, lorsqu’elle pense et agit comme telle ». Michel Henry. (2).  Pour le prolétariat, cela suppose l’élaboration de la voie (et des moyens d’y parvenir) en rupture avec la domination du capital.

III

Actuellement, quelles sont les conditions de la mise en œuvre d’une action politique propre aux travailleurs ? La plupart des formations politiques s’accordent sur le maintien de la domination capitaliste. Il existe des contestations « marginales » se situant aux pôles opposés de  l’échiquier politique. Il s’agit d’insister sur la ligne de fracture par laquelle le bel édifice du système pourrait se lézarder. Celle-ci est l’antimondialisme conséquent (et non pas l’altermondialisme). Concrètement, cela met en avant l’union des classes et couches de la population les plus affectées par le processus de mondialisation, c’est-à-dire par la libéralisation, les privatisations, l’atteinte à la souveraineté nationale et la mise à disposition de la puissance politique de la France au service de l’axe américano sioniste. Ceux qui se retrouvent dans ces points essentiels doivent s’unir politiquement afin de créer la force capable de renverser le cours des choses. Il est, par ailleurs, nécessaire que le prolétariat forge ses propres armes afin d’être, peu à peu, la force politique hégémonique au sein de ce processus n’excluant pas certains éléments appartenant à des classes intermédiaires « fragilisées » par la mondialisation. « Le prolétariat doit tout d’abord s’emparer du pouvoir politique, s’ériger en classe nationale, se constituer lui-même en tant que nation. Par cet acte, il est, sans doute, encore national, mais nullement au sens de la bourgeoisie. ». Marx. Manifeste du Parti Communiste. (3).

De nos jours, une réelle défense des intérêts du prolétariat, passe par la reprise en main de l’indépendance et de la souveraineté nationales comprises en tant qu’obstacles à la domination sans fard du capital. Le cadre de la nation n’est pas neutre, il peut servir à l’élaboration de formes d’existence sociales différentes de celles vécues jusqu’à maintenant. C’est le sens de la lutte des communistes nationaux.

La rédaction, Juillet 2007.

 

> NOTES

1). Marx. Economie. T1. P.172. Ed. Gallimard. Coll. Pléiade. 2). Michel Henry. Marx. T1. Une philosophie de la réalité. P. 236. Ed. Gallimard. Coll. Tel. 3). Marx. Op. cité. P.180.

 

02/07/2007

Orientations Nationales Bolcheviques

Article paru dans le numéro 4, année 2003, de la première série de Rébellion diffusée à l’adresse de noyaux de militants, de manière confidentielle et strictement privée. Il nous a paru utile de porter à l’attention de nos lecteurs actuels ce que nous écrivions à l’époque, un certain nombre d’idées exprimées alors, semblant être de plus en plus dans l’air du temps. Quelques erreurs typographiques, quelques formulations conceptuelles ont été corrigées, quelques phrases et notes ont été ajoutées, le texte ci- après reste fidèle pour l’essentiel à l’original.

 

La référence au national-bolchevisme paraîtra anachronique à certains. Néanmoins, ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’Europe et à son destin devraient considérer autrement la question. Le XX° siècle vit notre continent secoué par deux guerres civiles européennes, la première révolution communiste, le déclin de la suprématie économique et politique de l’Europe au profit des Etats-Unis et corrélativement en fin de siècle l’éclatement de l’empire soviétique. D’une manière ou d’une autre l’Allemagne fut toujours concernée par l’ensemble de ces évènements. Elle était considérée par Lénine comme étant la clef de la révolution communiste en Europe et d’une certaine façon comme détenant entre ses mains l’avenir de la révolution russe. C’est dans la période suivant la Première guerre que naquit le national-bolchevisme en Allemagne, en particulier au sein du KAPD (Parti Communiste ouvrier d’Allemagne) au sein de la tendance conseilliste de Hambourg. Ainsi se développa la théorie des « peuples jeunes », de « Nation prolétaire » et de la convergence avec la révolution bolchevique, « orientation à l’Est » (Moeller van den Bruck). Sans entrer dans des détails n’ayant pas leur place ici, nous pouvons affirmer, néanmoins, que le national-bolchevisme a présenté une alternative pertinente au chaos qui allait se développer au cœur de l’Europe. C’est en Allemagne que sont se sont joués l’échec de l’extension de la révolution communiste à l’Ouest du continent et la tentative impérialiste hitlérienne ayant débouché sur la bipartition de l’Europe sous l’hégémonie soviétique et étasunienne. Les nationaux-bolcheviks constituaient l’aile la plus radicale, anticapitaliste du mouvement de la Révolution Conservatrice allemande. Sur certains points, ils s’en distinguèrent essentiellement. Ils furent porteurs d’une haute idée de l’Europe, novatrice en leur temps. Lucides sur la décadence de l’Occident capitaliste soumis aux valeurs mercantiles, ils ne voyaient pas le mal absolu dans le communisme soviétique devenu peu à peu un communisme national. Il ne s’agit pas pour nous de revendiquer ni d’excuser les erreurs inhérentes à ce dernier et propres à toute entreprise humaine. Néanmoins, il serait tout à fait vain d’ignorer la complexité de la réalité soviétique. Des tendances favorables à la constitution d’un bloc eurasiste ont toujours existé en URSS et cela reste pour nous une idée d’avenir. Cette idée était portée par des nationaux-bolcheviks comme Ernst Niekisch, par exemple. Celui-ci se rallia en 1935 à l’idée impériale et à la constitution d’un grand espace germano-slave, dépassant ainsi le concept de nation. Ernst Jünger lui-même écrivait ; « Le mot nationalisme est un drapeau, fort utilisable pour fixer clairement la position de combat originale d’une génération pendant les années chaotiques de transition ; ce n’est aucunement comme le croient encore beaucoup de nos amis et aussi de nos ennemis, l’expression d’une valeur supérieure : il désigne une condition, mais pas notre but ». De même, pour nous, la nation peut être un mythe mobilisateur dans la défense des intérêts des travailleurs face aux attaques incessantes qu’ils subissent de la part du système mondialiste, mais le but est la transfiguration de l’Europe par l’idée impériale. Ce projet peut paraître lointain mais ne relève pas de la rêverie lorsque nous l’articulons à ce que nous appelons le national-bolchevisme.

Comment concevoir de façon raisonnable, ce dernier, de nos jours ?

C’est là le second axe de notre réflexion et qui repose sur le trinôme : Europe-Socialisme-Identité. Un certain nombre d’individus ayant abandonné les lubies nationalistes classiques d’essence droitiste, font référence à l’Europe et à notre identité sans pour autant s’intéresser aux positions nationales-bolcheviques. De fait, ils se placent dans un contexte de défense de l’identité européenne face à l’immigration extra européenne tout en accusant le mondialisme de broyer les peuples. En conséquence de quoi on développe toute une réflexion sur la renaissance de nos racines, patries charnelles et traditions. Il est incontestable que tout cela représente un intérêt dans la perspective de la « longue mémoire » mais qui n’en reste pas moins en grande partie muséal. Comment articuler le trinôme dont nous parlions précédemment à une activité politique efficace ? Pour ce faire il faut désigner clairement l’ennemi. Il est possible, évidemment, de dénoncer quelques maux, symptômes du système, et de rassembler des mécontentements. Le combat contre l’immigration relève de ce dispositif. Mais qui ne voit les limites de ce dernier ? Diaboliser l’immigration à la manière de Guillaume Faye en une vision fantasmatique et ethniciste de l’Islam censé mener une offensive mondiale contre les peuples blancs, paraît tout à fait réducteur et plutôt servir les intérêts américano sionistes. L’Islam n’est pas cause de l’immigration pas plus qu’il n’est cause de l’autodestruction des européens au cours du XX° siècle. Il est bien connu que les Etats-Unis ont joué la carte de la décolonisation, de manière hypocrite et intéressée, contre les puissances européennes en Afrique et qu’ils ont largement instrumentalisé des groupes fondamentalistes musulmans en Algérie, ex-Yougoslavie, Afghanistan, Caucase, là où leurs intérêts géostratégiques étaient en jeu. Il nous faut donc frapper au cœur du système, et ce cœur est le capitalisme. Qui est actuellement le fossoyeur de l’identité européenne ? C’est le capital ! Qui a révolutionné totalement la planète ? C’est le capital ! C’est le seul système économico-politique qui ait jamais réussi à pousser ses révolutions jusqu’au bout ! Après avoir détruit la féodalité en instaurant des Etats nationaux, il lui devient urgent de saper l’existence de ces mêmes Etats nationaux. Cependant ne soyons pas dupes d’une certaine illusion : le gouvernement mondial à venir. En réalité, c’est l’ampleur de l’hégémonie qui cause cette illusion. Cette hégémonie est celle des Etats-Unis. Ceux-ci appellent de leurs vœux un monde unipolaire dans lequel subsisteraient, certes, d’autres Etats mais fort diminués, à l’image de l’Europe technocratique qu’on nous bâtit avec ses projets micro nationalistes régionaux. Nous ne ferons pas ici de prospective concernant de futures hégémonies concurrentes, nous savons uniquement que le capitalisme n’est pas porteur d’avenir vivable pour l’humanité et que celle-ci est composée d’une riche diversité d’identités linguistiques, ethniques, politiques, articulées à de grandes civilisations dont la nôtre et que nous ne voulons pas que celle-ci disparaisse (tout comme les autres) dans l’homogénéisation et/ou sous une hégémonie étrangère à notre identité (étant admis que celle-ci est un héritage articulé à un devenir ouvert sur les possibles du réel).

En quoi le socialisme est-il une solution ?

Tout d’abord, parce qu’il est historiquement européen ! Il ne faut pas le confondre avec des formes d’existence sociale plus ou moins communautaires qu’ont connues par le passé certaines aires culturelles. Le capitalisme industriel est né dans nos murs ; y est apparu également son contrepoison. Les contre-révolutionnaires voient dans le socialisme le frère jumeau du capitalisme, les deux gravitant autour des idées de Droits de l’Homme, d’égalité, de jacobinisme, etc. C’est vrai si l’on considère que le capital a engendré le socialisme, ce qui n’est somme toute qu’une vérité de La Palisse. En effet, le socialisme est le fruit d’un effort du monde du Travail pour éradiquer l’aliénation de l’homme engendrée par le développement monstrueux du capitalisme, réduisant les travailleurs à n’être que des forces de travail aliénables comme n’importe quelle autre marchandise mais ayant cette qualité particulière de rendre possible par leur labeur, la valorisation du capital toujours plus en quête de par son mode de production (problème du taux de profit analysé par Marx), de productivisme accru. Il est la réponse des travailleurs conscients et organisés à l’exploitation inhérente au rapport social capitaliste. Au XIX° siècle, la France a été au cœur de la formation de l’alternative entre le socialisme et la barbarie capitaliste. La réponse a été à la hauteur du défi posé par l’ampleur de la nouvelle organisation du travail, des conquêtes techniques, mises au  service de la productivité et de l’extension du marché à l’échelle mondiale. Il est donc inutile de vouloir un capitalisme tempéré, humain, etc. La lutte de classes est une réalité, même si nous n’en faisons pas l’explication ultime du cours de l’histoire universelle. C’est ce qui nous distingue entre autres choses du marxisme fossilisé tel qu’il s’est peu à peu imposé au sein du mouvement ouvrier. Marx pensait que puisqu’il avait trouvé que le capitalisme prenait le relais des luttes de classes antérieures à son avènement et qu’il simplifiait ces luttes en les poussant à son paroxysme ultime, il engendrerait alors la solution à ses nombreuses contradictions en produisant une classe sociale qui ne pourrait se reconnaître qu’en tant que dernière classe universelle apte à la domination afin d’engendrer la fin de la domination sociale et économico politique. En ce sens, Marx ne pouvait que se réjouir du triomphe du libre échange, seul acteur capable d’établir les bases nécessaires au communisme. « Mais, en général, de nos jours, le système protecteur est conservateur, tandis que le système du libre échange est destructeur. Il dissout les anciennes nationalités et pousse à l’extrême l’antagonisme entre les bourgeois et le prolétariat. En un mot, le système de la liberté commerciale hâte la révolution sociale. C’est seulement dans ce sens, Messieurs, que je vote en faveur du libre échange. » (Discours sur le libre échange). Et dire que de nos jours, certains viennent de s’apercevoir que le capitalisme c’est la mondialisation des échanges ! Nos gauchistes ont cent cinquante ans de retard ! Pourquoi leur discours antimondialisation –d’ailleurs de plus en plus édulcoré en altermondialisation- est-il toujours corrélé à des positions immigrationnistes, féministes, etc. ? Parce qu’ils ne sont que l’extrême gauche du régime, c’est-à-dire la tendance la plus libertaire de celui-ci, qui rêve d’un monde qui ne serait plus lesté par les pesanteurs humaines, leurs résistances, leurs racines, leur histoire. C’est le rêve du capital financier qui ne serait plus que croissance exponentielle pendant que les prolétaires européens seraient ramenés à un niveau d’existence proche de celui du Tiers Monde et que les miséreux de la planète seraient conviés à planifier l’autogestion de leur misère lors de carnavals du style de Porto Alegre. Nous sommes socialistes parce que nous savons que ce sont nos ancêtres qui ont produit les richesses de tous ordres dont l’Europe a hérité. Le capital se permet de piller les efforts des générations successives de nos peuples (privatisations en tous genres, spoliation par une foule d’impôts, etc.) afin de poursuivre sa course à la valorisation et de distribuer subsidiairement des miettes à des immigrés ou aux classes dominantes de leurs pays d’origine pour obtenir une relative tranquillité sociale sur le territoire national et pouvoir continuer la course aux marchés dans les moindres recoins de la planète. (1). Nous avons toute la légitimité attachée à l’héritage des luttes ancestrales des travailleurs européens pour refuser cette logique de mépris des peuples et en particulier de leurs classes laborieuses. La solidarité des travailleurs entre nations (2) ne consiste pas à accueillir passivement sur notre sol de pauvres hères réduits pour certains au rang de « lumpenproletariat » et pour beaucoup au rang de néoprolétaires atomisés. La plupart d’entre eux ne disposent pas d’une conscience de classe résultant des luttes organisées contre le capitalisme (3), conscience qui a eu son poids sur notre continent. On peut faire confiance aux représentants de la classe dominante d’avoir évalué cela lorsqu’ils prirent la décision de faire appel de plus en plus largement à de l’immigration essentiellement extra européenne. La générosité du bourgeois trouve ses limites dans l’évaluation de son intérêt à la domination. Nous n’avons aucune culpabilité à entretenir envers ces peuples jadis colonisés, non plus. Les capitalistes oui, les travailleurs pas le moins du monde. Il est à ce sujet très significatif de constater comment les belles âmes du système, lorsqu’elles évoquent la période de la colonisation oublient singulièrement l’existence des classes sociales pour ne plus parler alors que d’Europe, d’Occident, voire d’homme blanc en tant qu’agents de l’exploitation des peuples colonisés. La finalité de tels discours antiracistes ne nous échappe pas : prolétaires européens, tenez-vous tranquilles, laissez-vous noyer dans le magma informe de la mondialisation et des déplacements de population afin d’y être atomisés ; pendant ce temps-là, vous ne vous organiserez pas pour lutter réellement contre ce système incohérent. Le capitalisme peut être tout à tour raciste et antiraciste selon ses intérêts historiques.

Quelle stratégie devons-nous adopter pour ébranler le système ?

Les représentations que les hommes se donnent de la réalité sociale font partie de cette réalité. Agir sur ces représentations permet d’infléchir celle-ci. La représentation politique centrale de la mystification capitaliste démocratique est la bipolarisation politique entre la Droite et la Gauche , celle-ci étant liée au processus de développement du capital et accompagnant sa domination croissante sur la société depuis le XIX° siècle. Seul le capital a pu subvertir toutes les formes ancestrales d’existence sociale en déracinant les hommes et en les transformant en prolétaires. La droite a toujours représenté l’arrière-garde de ce mouvement de destruction sous la forme passéiste, nostalgique ou réactionnaire selon les cas, les occurrences historiques. La gauche a toujours représenté l’avant-garde de ce processus, avec l’idée de construire l’homme nouveau, plus ou moins sans attachement au passé selon les écoles, les sensibilités. En ce sens, celle-ci fut peu ou prou inspirée par l’idée du communisme, théorisée par Marx, cela au détriment des autres approches du socialisme (l’école proudhonienne en France, Sombart en Allemagne, etc.). La force du marxisme réside dans le projet de réalisation d’un homme total ayant surmonté toutes les aliénations ; Marx a projeté sur un plan profane –la réalisant ainsi- une ancestrale idée initiatique de réintégration par l’homme de toutes ses facultés développées et harmonisées. C’est le noyau le plus fascinant de la doctrine. (4). Cet aspect n’était pas étranger aux autres courants de la pensée socialiste mais il y était relié à une conception de la justice sociale. Cette dernière préoccupation n’est pas fondamentale pour Marx, ce qui l’intéresse c’est la révélation du sens de l’histoire matérielle des hommes. Certaines formulations de celui-ci laissent à penser qu’il la percevait, analogiquement, à la manière du développement d’une loi naturelle, les hommes dans leur activité aliénée n’étant pas entièrement conscients des résultats engendrées par leur action. Cela explique en grande partie l’idéologie et la pratique des partis communistes ayant accédé au pouvoir : le relatif sacrifice de certaines générations dans l’optique d’un avenir radieux. Pour nous, le socialisme authentique instaure la propriété à un niveau adéquat au système de production moderne, sous forme de participation, de socialisation et de maîtrise croissante sur l’économie. Pour cela, il combat, en particulier, le capital financier anonyme, cosmopolite. L’Etat garantit la puissance de la Nation (quelle que soit l’extension de celle-ci, un Etat ou une fédération socialiste européenne, par exemple ; l’essentiel étant la portée de la souveraineté politique), lui donne un avenir. Il cristallise un projet pour le peuple, pour l’ensemble de la communauté politique, il est son idée, lui donne sa réalité substantielle, effective. C’est pour toutes ces raisons que nous disons que tout combat pour l’identité européenne restera vain si nous ne mettons pas au cœur de notre doctrine, la critique du capitalisme et l’option socialiste dans un esprit réellement patriote. Comme le pensait Niekisch, il faut créer un lien naturel entre lutte prolétarienne et passion nationale, et cela, de nos jours, dans un cadre vraiment européen (aux antipodes de l’européisme). Ne craignons pas d’évoquer la lutte des classes sans en faire un absolu mythique, comme le fait l’extrême gauche, ces fainéants de la révolution, qui ne feront jamais que le sale boulot que leur dictent leurs employeurs capitalistes. Groupons nos tirs sur l’axe « Ni droite, ni Gauche » en intervenant dans les luttes sociales. (5). C’est également de cette manière que nous rendrons service à la cause de tous les peuples asservis à la trajectoire démente du capital.

« Seule la volonté de lutte des classes, en tant qu’organe politique et réceptacle national de la volonté de vie, libère les peuples. ». Ernst Niekisch. Lutte des classes. 1932.

> Cet article sera re-publié dans le Rébellion n°25, juillet - Août 2007

Notes.

1). « Désigner par le nom de fraternité universelle l’exploitation à son état cosmopolite, c’est une idée qui ne pouvait prendre son origine que dans le sein de la bourgeoisie. Tous phénomènes destructeurs que la libre concurrence fait naître dans l’intérieur d’un pays se reproduisent dans des proportions plus gigantesques sur le marché de l’univers. ». Marx. Discours sur le libre échange.    2). C’est cela l’internationalisme qu’il ne faut pas confondre avec le cosmopolitisme. Le préfixe « inter » en latin signifie : entre, parmi, au milieu de… Source : dictionnaire Latin Français, Gaffiot. Donc, solidarité des travailleurs entre, parmi et au milieu des nations. N’est-ce pas suffisamment clair ?! Cosmopolitisme : citoyen du monde, expression utilisée la 1° fois par Diogène le cynique dans l’antiquité. Idée à la mode au 18° siècle, conceptualisée par Kant. « Alors que le romantisme prit souvent un caractère fortement nationaliste, le mouvement socialiste, avec Marx, substitua l’internationalisme prolétarien au cosmopolitisme entendu comme attitude propre à la bourgeoisie et comme ‘nihilisme national’. ». Encyclopédie de la Philosophie. LGF 2002. « Nihilisme national », cela ne vous dit-il rien ? [Note de juillet 2007.] 3). Cela ne nous fait pas oublier la lutte grandiose que certains militants des pays colonisés ont menée contre le capital. Beaucoup de ces luttes n’ont pas débouché sur une solution viable à long terme, d’autres ont partiellement réussi. Certaines figures lumineuses comme celle de Patrice Lumumba pour l’Afrique (peu évoquée de nos jours et ce n’est pas un hasard…) restent dans la mémoire des révolutionnaires. [Note de juillet 2007.] 4). On lira à ce sujet avec profit, le livre de Michel Henry : Marx. I. Une philosophie de la     réalité. II. Une philosophie de l’économie. En particulier, dans le vol. I, le chap. II, 3° la      théorie du prolétariat et la révolution, dans lequel l’auteur montre l’héritage de la métaphysique allemande (de l’alchimie à Jakob Boehme, de Luther à Hegel en passant par Schelling) dans la pensée marxienne, notamment pour ce qui concerne la signification de la dialectique, de ses divers niveaux d’interprétation et d’application. « A sa manière le prolétariat s’engage dans l’histoire dramatique des contraires et l’accomplit, accomplit le sacrifice, le dépouillement de soi-même, la perte complète de soi qui conduit au rachat, qui constitue la reprise et la reconquête de l’être véritable, le regain et la régénération. ». Op. cit. T 1, p.144.

 

03/04/2007

Travailleurs, aucun candidat du système ne mérite votre voix !

Pendant que les ouvriers luttent pour préserver leur emploi ( comme Airbus, Peugeot ou Alcatel ) , pendant que la misère s'installe dans notre pays, les politiciens de Droite comme de Gauche ont escamoté le véritable débat sur l'avenir de la France d'une campagne présidentielle bassement politiciennes.

Sarkozy et Royal :

La trahison du Peuple et de la Patrie

Les deux candidats préférés des milieux d'affaires et des médias sont de purs produits du système. Ils étaient pour le Oui la Constition Européenne en 2005, ils veulent maintenant  relancer  la construction d'une Europe des technocrates et des banquiers. Tous les deux sont favorable au soutien l'impérialisme américain et israélien. Croyez vous que Royal et Sarkozy veulent réduire les injustices sociales ?  Droite  et  Gauche  ont depuis longtemps oublié le Peuple et le monde du Travail. Les deux candidats de l'UMPS appartiennent aux cercles dirigeants et sont trés à l'aise avec les chefs du MEDEF.

 Que proposent les candidats du système ? Des lois pour les forts et l'exploitation pour tous les autres. Leur programme commun ? Précariser l'emploi, privatiser le service public, démenteler l'école, réduire les retraites et l'allocation maladie !

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Au delà des élections

L'alternative socialiste

et patriotique !

Il nous faut donc sortir de cette impasse, dépasser un horizon bouché et proposer une alternative crédible cette vaste mascarade. Sur la base de la défense des intérets populaires un programme de défense du Peuple et de la Patrie peut se dessiner autour de trois axes:

 

- Le refus de la mondialisation libérale qui ne bénificie qu'aux classes les plus aisées. L'affirmation que c'est le bien commun et la justice sociale qui doivent être la base de toute politique économique.

 

- Le refus de la confiscation de la souveraine populaire par des institutions technocratiques aussi bien internationales qu' européennes . La nécessité de rendre au peuple la matrise de son destin et de garantir sa participation active et directe aux décisions fondamentales le concernant.

 

- Le refus de la suprématie américaine sur le monde. Tout faire pour garantir l'indépendance de la France et de l'Europe, cela passant par l'émancipation à légard de la domination atlantiste et par un soutien Etoutes les luttes anti-impérialistes.

 

Nous appelons donc ceux qui ne se retrouvent pas dans les partis du système, se prendre en main et participer à la construction, travers l'action commune, d'une alternative populaire, patriotique et révolutionnaire au système. Pour cela, nous adressons cet appel toutes les forces vives pour mener en marge de la campagne présidentielle, un travail de terrain afin de contrer l'avenir que l'on nous prépare !